lundi 31 octobre 2011

Cet autre cocon

11h du matin. Une tasse de thé fumante à la main, les yeux rivés sur l'écran de l'ordinateur, la douce lumière du soleil qui balaie la pièce... Le voisin fait des travaux, comme d'habitude, le bébé qui pleure tout le temps pleure encore, comme d'habitude, le ronron d'une machine à laver se fait entendre au loin, comme d'habitude...

Assise sur mon canapé, je suis un instant envahie par une drôle de sensation, une bouffée de nostalgie, presque.

Voilà deux semaines que je n'avais plus connu ce moment de quiétude, malgré ces petits bruits auxquels je suis désormais familiarisée. Voilà deux semaines que je n'avais plus ressenti la douceur du cocon.

Aujourd'hui, je suis chez moi mais je ne travaille pas, je dois encore arriver à m'enlever cette idée de la tête. Quand tu es chez toi, ma fille, tu es en repos. Oui. Parce que demain, je retourne au turbin. Oui, un jour férié. Mais c'est exceptionnel, je ne suis pas exploitée par une sombre société.

J'ai l'impression d'être rentrée dans une sorte de tourbillon et cette petite accalmie, ce week-end placé sous le signe de la fête, qui plus est (Loulou fêtait ses 8 ans) m'a permis de me poser un peu, de poser mes pensées et d'envisager l'avenir comme il se doit. Sereinement.

Ma première semaine au travail a ressemblé à une sorte de trou béant, avec cette impression de ne pas voir le jour et d'être complètement perdue. Retrouver les automatismes, tant dans les méthodes de travail que dans l'organisation quotidienne - plus cadrée qu'auparavant, hum - mais surtout, en finir avec mon ancienne vie et rendre une mission qui m'a pris mes soirées et le week-end... forcément, tout ça m'a laissé sur les rotules. Et puis la deuxième semaine est venue, avec l'impression, soudain, qu'on me retirait le bandeau que j'avais sur les yeux et que je pouvais enfin entrevoir, puis voir, imaginer, même ce que j'allais désormais vivre.

J'ai de la chance, le boulot me plaît, les collègues aussi et doucement, je me fonds dans ce nouveau rythme en songeant avec soulagement à ce que j'ai laissé derrière. Et paradoxalement, ces derniers mois me portent, car ils m'ont sacrément endurcie.

Alors oui, aujourd'hui, je lève les yeux et regarde avec une lueur d'envie le ciel bleu devant moi, parce que j'aimerais bien sortir et en profiter un peu. Et je sais que si je finis par céder à cette envie, les conséquences seront minimes. Au pire, ma maison ne sera pas nickel et ce sera le foutoir dans mon armoire. Au pire.

Fini le temps où je pouvais choyer mon home sweet home à défaut de mieux. Le mieux est l'ennemi du bien, je me contenterai de me faire du bien, sans culpabiliser, sans penser que ces heures passées à m'amuser, à vivre et à souffler me coûteront. Je m'attache maintenant à l'assurance du lendemain et tant pis si ma pseudo-liberté en prend un coup. L'autre liberté, celle que je m'étais créée, avait aussi un sacré coût.

3 commentaires:

  1. Good news, la Mouette ! Et ça fait sacrément plaisir.
    Des bises.
    Thierry

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  2. J'aime beaucoup tes deux dernières phrases... C'est un peu ce que je me répète tous les jours ;)

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  3. Bien vu ! je suis vraiment contente pour toi. :)

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