samedi 26 février 2011

Sel & piment

Alors, alors, ce programme karcher-détox... C'est bien beau, les effets d'annonce, mais maintenant, place à l'action. A la pratique.

Dès aujourd'hui, je suis une nouvelle fille. Mince, une nouvelle femme, je veux dire. Si, si, je suis grande maintenant, je suis une femme.

Hum.

C'est pas gagné. Bon, l'idée, c'est d'aller se frotter au monde extérieur pour sortir de cette solitude - que j'ai bien voulue, j'en conviens parfaitement - et trouver l'épaule ad hoc. Pas de devenir une nympho, non plus, faut pas pousser, mais juste développer une partie de moi-même que j'ai un peu (beaucoup) mis de côté depuis trop longtemps.

En préambule, je dois vous prévenir: je suis nulle en drague. Mais nullissime. Jamais su faire. Jamais choisi. Trop timide, au fond. Je dois aussi vous alerter sur le côté aléatoire de cette expérimentation, qui dépendra du nombre et de la qualité des cobayes. Et de ma résistance (au stress?). Allez, c'est parti (je vous préviens, c'est totalement décousu).


Résolution karcher-détox n°1
Regarder autour de soi

Constat
Parfois, l'amour se trouve sur le palier.

En vrai
Ça tombe bien, mon voisin est célibataire et, je vais me répéter, quitte à passer pour obsessionnelle, physiquement intelligent. L'idée, c'est donc de le croiser, d'entamer la conversation (j'ai un doute sur l'opportunité de me jeter dessus) et patin couffin.

Action
Ce matin, je trouve le prétexte idéal pour sortir... sur le palier: je vais chercher mon courrier. Mais partagée entre mes élans d'une vie karcher-détox et le confort de mon gros gilet gris- pantalon de pyjama, je prends le parti du naturel. Je descends en pyjama (mais je mets des chaussures).

Verdict
De toute façon, il squattait pas le palier, et comme un voisin intolérant a écrit un post-il demandant l'arrêt de "tous travaux bruyants entre 13 et 15 heures, pour la sieste de notre fils" (je rêve), mon VPI est probablement parti humer des cieux plus cléments.


Résolution karcher-détox n°2
Aller pêcher le mâle en extérieur

Constat
Parfois, l'amour se trouve dans les bois

En vrai
Je décide d'aller courir le long de l'Erdre, histoire de croiser quelques joggeurs et de joindre l'utile à l'agréable.

Action
Je me prends à peu près quinze vents. Chaque fois que je croise un running man, je hoche la tête en signe de connivence. Vlan, rien. Je croise ainsi le clone de Guillaume Canet, puis un GI, puis un freluquet... Pas un regard, rien. Je réalise que j'ai gardé mes lunettes noires. Ah mais c'est ça, en fait, ils sont juste intimidés. Plus, en tout cas, que le vieux type libidineux qui me mate délibérément sur les quais, et ce groupe de types qui ne se gêne pas non plus. Des mecs qui ne courent pas, eux. Ils me font limite flipper. Soudain, le flash, je pense à ces joggeuses disparues. Personne ne sait que je suis dans les bois, j'ai même pas de boucle d'oreille pour faire mon petit poucet de base... Stop, j'arrête le film, je me reconcentre sur mes objectifs. J'enlève mes lunettes, pour casser un peu la force de mon aura (ah ah) et je continue ma route... Sauf que sans mes yeux (je suis myope), je ne repère plus les cibles... Tiens, je sens une goutte, deux, trois... Et là, la douche. mais la vraie douche, je veux dire, un orage s'abat et me voilà trempée des pieds à la tête. Je suis au sommet de ma séduction. Guillaume Canet repasse et ne me prête pas plus attention, le GI a mis sa capuche, le petit malin, et la bande de mateurs est partie, c'est déjà ça. Dans mon ipod, Emily Loizeau chante que "sous la pluie, elle a l'air d'une nouille". Je ne pourrais pas mieux résumer.

Verdict
Pas convaincue par la pêche au mâle sur terrain naturel. Les specimen sont trop volatiles et ne goûtent que très peu à la pluie. Pour tout dire, y'en a bien qu'un qui n'a pas résisté à mon yogging sauvage... mon lissage.


Prochainement, si vous le voulez bien, nous poursuivrons nos travaux, que je sens bien placés sous le signe du succès.

vendredi 25 février 2011

Programme de rééducation

Je ne sais quelle mouche m'a piquée (enfin si, un peu, mais je vous épargne les détails), j'ai décidé d'entamer un programme de rééducation. Pas un bête lavage de cerveau, hein (quoique, ça serait peut-être pas inutile d'employer une petite méthode karcher-détox pour tout nettoyer du sol au plafond dans le ciboulot...), mais une sorte de chemin (de croix?) pour changer deux, trois trucs dans ma vie, là, maintenant.

Ouuuuuuuh, on respire.

Lààààààààà, on se détend.

Après un intermède un peu spécial, je reprends le cours de ma vie, donc, et je regarde. Pas au loin, non, j'évite de le faire depuis que j'ai compris que ça générait trop d'angoisses. Je vis au jour le jour, et l'apaisement n'est pas si loin. Mais quand même, y'a pas à dire, il me manque un truc (étape par étape, hein, on va pas commencer par se mettre martel en tête et VOULOIR, absolument, le sel, le voisin et le cul du voisin (ça sonne mieux, pour moi, que la fermière avec qui j'ai du mal à trouver des connexions physiques, allez comprendre).

Après un très léger coup de blues, consécutif à une montagne russe mal assurée (quoique fort plaisante), je me cale bien droit, et je regarde devant moi.

Bon, va vraiment falloir que je fasse quelque chose avec ce mur jonché de trous. Poser mes étagères qui attendent sagement, par exemple.

Non, les gars, les filles, je fais du figuratif. Je regarde donc devant moi, mais en faux, c'est à dire que je ferme les yeux et j'imagine. Je me fais des films, en gros. Je me dis que si je me foutais un peu la paix, j'y gagnerais quand même sérieusement en sérénité et confiance perso.

Je me dis que j'ai besoin d'une épaule, là.

Rassurante, l'épaule.

Je me dis aussi, régulièrement, que c'est d'autant plus compliqué de trouver cette épaule que je suis une maman. Ou une môman, si vous préférez. Du genre qui préfère penser à son loulou et s'inquiéter de son bien-être, globalement, mais qui, au fond, rêve d'être, sinon maternée (ça va pas la tête), au moins choyée, aussi.

Où je veux en venir? Quel est le rapport avec ce programme de rééducation?

Eh bien, partant de ce constat 1/ qu'un seul être vous manque (le voisin? un autre?) et tout est dépeuplé; 2/ que Loulou est parti dix jours en vacances, eh bien, il est temps de se bouger la nouille. Vous voyez bien.

Dès demain, je vous détaille ce programme. D'ici là, bonne soirée, je sens que je vais frôler la transgression, là, avec une petite soupe miso savourée devant les Césars. Sans me lever pour la quinzième fois pour aller chercher de l'eau pour Loulou; une serviette pour Loulou; le fromage pour Loulou; etc. etc.

Aaaaaaaaahh (cri de la mère soulagée - et donc indigne - assez reconnaissable entre tous).

Ma vie est formidable, décidément.

jeudi 24 février 2011

Marmotte contrariée

Minuit 44 - Allez, près de trois heures de débats retranscrits en une (grosse) journée, je bombe le torse en pensant que je suis juste devenue la speedy gonzales de la parlotte politique. Je ne suis pas fatiguée, mais je me raisonne. Deux pages de bouquin et je rejoins Morphée.

1h32 - "Ça fait toujours plaisir, une visite, si ce n'est pas à l'arrivée, c'est au départ". Je réfléchis sur la pertinence de cette réflexion, qui me va bien. L'auteur en est Béatrix Bec, une écrivain belge, dont la tirade ne provient pourtant pas de l'une de ses oeuvres, mais de l'opus d'Emmanuel Carrière, "d'autres vies que la mienne".

1h33 - Ça fait toujours plaisir, un regain d'énergie en pleine nuit, on peut lire, tout ça. Mais faut savoir partir, oh. Laisser les gens dormir.

1h34 - J'aime bien ma vie mais dans celle des autres, j'suis sûre qu'il y a plus de sommeil, là.

1h43 - J'ai senti le murmure du souffle d'un frémissement d'un bout de ma paupière droite. C'est le sommeil, je vois que ça.

1h44 - J'éteins.

1h45 - En voulant atteindre l'interrupteur, je sens mon dos craquer. Ça me réveille.

1h46 - Je méprise ce signe. J'éteins.

1h47 - Alors, à quoi je pourrais penser pour m'endormir?

1h48 - Ça, c'est ma méthode infaillible pour m'endormir. Je pense à un truc doux, un souvenir qui va me conduire vers les songes les plus délicieux...

1h52 - Ça marche pas, ma méthode infaillible. Je fais rien que d'être torturée, à la place.

1h 58 - Faut que j'arrête de regarder l'horloge.

2h03 - Le souvenir doux me ramène à des pensées plus douloureuses.

2h08 - C'est pas logique. Mais en fait, si. Allez, on évacue.

2h13 - Mon plafond aurait vraiment besoin d'être refait.

2h14 - Toute la peinture de la chambre aussi, en fait. Le mâââgnifique sticker en forme de geisha (si si) que je me suis échinée à arracher dès mon arrivée dans l'appartement a laissé des traces. Et puis le tout n'est pas très gai.

2h15 - C'est pareil, ce meuble et ses tiroirs tout déglingués, faudrait que je m'en occupe.

2h16 - J'ai pas le temps pour ça.

2h17 - Faut que je dorme, plutôt.

2h52 - Je me suis assoupie. Je viens d'être réveillée par une débile qui a brandi son amendement sous mon nez.

2h53 - Dans mon rêve, je veux dire. Ce qui prouve que j'ai bien dormi. Parce que, pour le reste, je n'en ai aucun souvenir.

2h54 - Enfin, "bien dormi", façon de parler.

2h55 - J'allume doucement la radio. On y parle élevage canin, snobisme de vouloir prendre un pur race et ingéniosité de recueillir plutôt un animal abandonné, souvent très affectueux.

2h56 - Demain, je file à la SPA. J'ai besoin d'affection.

2h 57 - Enfin, plus de sommeil, dans l'immédiat.

2h58 - Mais l'affection, c'est bien, aussi, comme concept.

2h59 - Sauf la léchouille baveuse. Ça, j'aime pas.

3h - J'écoute le flash.

3h01 - Bain de sang en Libye, on découvre que Khadafi est une raclure. Tiens.

3h02 - Je fais comment pour dormir, moi, maintenant que j'ai entendu parler que ça déchiquetait à tout va ?

3h03 - "Mamaaaaaaaan", j'arrive pas à dormir!

3h04 - Manquait plus que ça.

3h05 - J'ai à peine donné une cuillère de sirop antitussif à Loulou qu'il se rendort aussi sec.

3h06 - Je prends une décision qui va changer le cours de ma vie. Moi aussi, au lieu de retranscrire des gens bizarres qui parlent trop sérieusement, avant de me coucher, je vais écouter "l'omelette au sucre", avec sa petite musique entraînante.

3h07 - Retour au lit. Allez, le tout c'est d'y croire. Je peux dormir, je peux dormir, je vais dormir...

3h16 - J'ai faim. J'ai bien perdu les kilos pris à la va-vite cet hiver. Mais comme on dit, on ne fait pas d'omelette sans casser d'oeufs (à cette heure, j'ai rien de plus intelligent à écrire, désolée). Et donc, la soupe maison, bah, elle manque un peu de corps.

3h17 - Cet été, quand je me baladerai avec mon chien, en bikini sur la plage, j'aurai même pas de paréo de secours, quand Denzel ou Brad viendront me reluquer.

3h18 - Il y a peu de chances que je parte en vacances cet été.

3h19 - Il y a peu de chances que Denzel ou Brad viennent à Pornic ou Quimiac cet été. Et je ne vous parle même pas du fait qu'ils sont déjà maqués.

3h20 - J'ai besoin d'affection, je vois que ça.

3h21 - Ou de petites pilules pour les schizo, peut-être, plus.

3h22 - Quand je pense au massacre lybien, je me sens encore plus débile de m'apitoyer sur mon sort. Après tout, je suis toujours dans mon lit, dans ma couette toute chaude...

3h23 - Sans chien pour y coller ses poils.

3h24 - Sans homme pour y coller ses fesses.

3h25 - OK, je m'égare.

3h26 - Je pourrais prendre un bain.

3h27 - Comme ça, hop, en plus, demain matin, je gagne du temps!

3h28 - Je me réveillerai en jackson five, rapport au zapping de brushing.

3h29 - Parce que le sèche-cheveux, ça fait un peu de bruit en pleine nuit.

3h30 - Si je prends un bain, je vais réveiller Loulou que j'entends encore tousser.

3h31- Pfffffff.

3h32- Allez, un bon vieux magazine de filles avec des conseils à trois balles, ça va m'endormir, ça.

3h37 - "Mon secret pour rester belle? Huit heures de sommeil." Grognasse, et le botox sur les petits plis, là, tu crois qu'on le voit pas?

3h38 - Mais c'est qu'elles me narguent, toutes, avec leur teint frais et leur mine resplendissante.

3h39 - Je suis odieuse avec les people.

4h01 - Je colle les magazines dans mon panier à recyclage.

4h02 - Ouais, j'ai un panier spécial recyclage. Je suis une fille organisée.

4h03 - Une fille en manque d'affection, certes, mais organisée.

4h04 - Je cherche le rapport de cause à effet.

4h 08 - Rien ne sort de mon cerveau. Ce qui doit expliquer cela.

4h24 - J'ai craqué. J'ai pris mon ordi et repris mon taf là où je l'avais laissé à minuit 44.

5h47 - Tiens, je vais écrire un petit post idiot sur mon blog.

6h17 - J'entends le chant des oiseaux, les premiers volets roulants des voisins, Loulou qui tousse encore un peu. Et qui va bientôt me dire: "J'ai fini de dormir!"

6h18 - J'aurais tellement aimé commencé, moi, à dormir. Mais le sommeil s'est fait la malle, sans même m'avoir rendu visite.

6h19 - Vivement ce soir, tiens.

mardi 22 février 2011

En aparté

Parfois la vie vous rattrape et vous n'y pouvez rien.

Parfois, tout va trop vite et, l'instant, d'après, les minutes s'égrènent lentement, trop lentement.

Je vous ai raconté beaucoup de moi, ici, quitte à tendre le bâton, parfois, pour me faire battre. Mais l'attraction pour l'auto-dérision était plus forte que le reste, que le qu'en dira-t-on, que le risque d'écorner mon image - à quoi bon faire illusion, pas vrai? - auprès de gens de passage, auprès de proches, auprès de lecteurs devenus fidèles.

Oui, je me suis beaucoup livrée et pourtant, dans le moment hors du temps que j'ai vécu ces derniers jours, je ne vois que le silence pour raconter mes états d'âme. Je sais, c'est étrange. Pour une fois, je ne suis pas partageuse. Sachez juste que je suis déchirée, dévastée et enchantée en même temps. J'ignorais que c'était possible. Ou bien je ne me souvenais plus.

Sachez juste que j'ai trouvé un peu de sel, dernièrement, et même si je vais (forcément) y laisser des plumes, je me souviens quel goût a la félicité.

Oui, vous avez raison : c'est bon.

samedi 19 février 2011

Last night

Ils sont là, devant moi, animés par leur foi, parfois aux abois.

Ils crient, ils vocifèrent, visiblement, et puis se calment. Un consensus sur l'amendement a dû être trouvé, par mollesse politique - ou aveu courageux que, décidément, l'union fait la force, c'est selon.

Je suis là, devant eux, animée parfois par l'enjeu (payer mon loyer), parfois par un voeu.

Celui de m'échapper.

Pourtant, je plisse les yeux, je tends l'oreille et je ne comprends pas, je ne les entends pas, ils sont si près, si loin...

...

Ouf. Saleté de rêve. 4h53, m'indique le réveil, que je soupçonnerais de me narguer s'il avait un semblant d'âme.

C'est comme ça depuis une semaine. Je me réveille en sursaut, entre 4 et 5 heures, échappant à un cauchemar (je ne vous raconterai pas le plus gore d'entre eux, digne d'un fait divers, autrement plus terrible nerveusement que des débats dans un hémicycle). Entre les surprises de la vie et les vingt-deux heures de retranscription, je flotte entre deux, à la fois sereine et débordée.

Débordée. Justement, je voulais vous parler de ce bouquin que je voulais absolument lire, celui de Zoé Shepard. Véritable pavé dans la mare du monde territorial, ce livre dépeint de façon caustique les moeurs de nos collectivités. Alors, certes, j'ai reconnu certains termes propres à ces assemblées, comme ces "groupes de travail" qu'on multiplie comme MAM and co cumulent les boulettes mais enfin, à les écouter, je me dis que certains ont quand même sérieusement potassé leur sujet.

Surtout, au delà de ça, je me suis demandé ce qui m'avait laissé sur ma faim, en refermant ce pamphlet. Après tout, c'est plutôt drôle, vivant, percutant. Cruel, aussi. Trop? Je ne sais pas. Ces écrits ont résonné en moi car j'y ai perçu la colère, l'incompréhension et l'indignation que l'on ressent face à la mauvaise foi et au laxisme. Et finalement, tout ça m'a ramené à un temps, si loin, si proche, où je me battais contre les moulins (de l'administration) et où je couchais mes errements et désarrois ici. Une personne, qui a disparu de ma vie depuis (je suis cruelle, décidément, ah ah), m'avait d'ailleurs reprochée "d'être en guerre contre tout le monde".

Je n'avais pas vraiment compris ce qu'elle signifiait ainsi, alors. Avec le recul, et pour être allée piocher dernièrement dans d'anciens posts, j'ai maintenant une idée de ce qu'elle voulait dire. Oui, je ressentais cette hargne, cette incompréhension, cette forme de mépris face à la bêtise et l'inertie humaines. Et je ne m'en cachais pas.

Mais une bataille tranquille, est-ce vraiment possible? La colère n'est-elle pas saine, parfois, lorsqu'il s'agit de bouleverser la donne?

Aujourd'hui, je me sens apaisée. Certains rêves sont toujours en moi, oui, bien sûr, mais la révolte ne gronde plus à ce stade qui m'empêchait de vivre au jour le jour. Consensus mou? Ou aveu que, parfois, la vie nous commande de laisser venir? C'est selon.

Ce soir, je me fais double dose de camomille.

jeudi 17 février 2011

Candeur et défaillance

Je m'étais déjà assoupie sur la fracture numérique de nos territoires lorsque le téléphone a sonné. Vers 15 heures.

"Maman, maman, ma dent elle est tombée!"

Hein, hein, quoi, Formidable, mon chéri, je suis où, là? Mince, prendre une voix normale et pas dézinguée comme celle que je devinais.

Loulou m'avait donc réveillée - grand bien lui fasse - et je me lançais, sitôt le téléphone raccroché, à corps perdu dans la suite des retranscriptions, dont l'effet soporifique est désormais testé et approuvé par ma pomme. Qu'est-ce qu'on s'embête parfois, à empoisonner son p'tit corps avec des saletés chimiques, alors qu'une bonne réunion de politicards (plus ou moins - mon affection grandissante pour eux me suggère de ne point trop les blâmer) mal embouchés s'avère dix fois plus efficace?

Hop hop hop, j'y retourne, développement durable, santé et environnement... Zzzzzzzz... Coup de sonnette. Un oeil à l'horloge: 15h53. A cette heure, la sieste, ça craint, je l'admets.

A la porte, Loulou qui s'était pris une bonne engueulade par ses grand-parents et qui arrivait donc tout penaud, les pieds rentrés, les yeux encore rougis d'avoir trop pleuré.

Jeté par les siens (comment ça, j'en rajoute?).

Euh, je fais comment pour dormir, euh pardon, travailler?

J'ai fait ma mère indigne de base, et vas-y que je te colle devant un dessin animé/un bouquin/un baby-foot (les parties en solitaire, je vous dis pas, y'a rien de mieux. Si si, Loulou doit s'en persuader) pendant que je me plongeais dans les affres de ce monde qui me fascine par sa propension à la parlotte inconsidérée.

C'est mal, je sais. Mais bon, l'avait qu'à pas faire l'idiot, aussi. Un rien rongée par ce sentiment de culpabilité qui, décidément, ne me (nous, pôôôôvres parents) lâchera jamais, j'ai bien pensé, le soir venu, à mettre mon portefeuille en évidence, pour rappeler à mon cerveau embrumé de jouer à la petite souris, rapport à la dent tombée (oh, vous suivez, ou quoi?  ). Et puis je suis retournée vers mon ami fidèle, l'ordinateur, bien décidée à vous pondre un petit post sur les requêtes débiles, une fois le Budget Primitif passé. Il était 21 heures.

Je me souviens juste m'être réveillée l'ordi sur les genoux, vers 22 heures. L'opération traînage jusqu'au lit ayant abouti, je goûtais à ce sommeil sans crise porcine ni algues vertes. La sérénité...

Sauf que ce matin, quand Loulou m'a crié son sempiternel "Maman, j'ai fini de dormir!", angoisse: la petite souris! J'avais oublié la petite souris! Ce môme allait perdre les dernières illusions qui lui restent! Histoire de préserver sa rassurante candeur, j'ai donc pris délicatement une pièce, que j'ai glissée sous l'oreiller en lui parlant de la petite souris - et en essayant surtout de choper cette #@&# de quenotte.

Que Loulou a trouvée.

Raté. J'ai lu le dépit dans le regard de mon Loulou (dès le matin, je peux lire des choses comme le dépit, la déception, la faim, des choses comme ça. Moins le bonheur sur terre, mais ça vient au bout de quelques minutes de chauffe, je vous rassure). Vite, vite, trouver une solution. Remettre la main sur ses trois neurones.

"Non mais regarde????!"

Loulou me fixe, interloqué, pendant que je soulève son oreiller. J'y vais à fond:

"Alors ça, j'ai JA-MAIS vu ça! La petite souris est bien passée, mais elle a juste oublié la dent!"

Et Loulou de contempler avec une joie sans borne la pièce. Après, il a fallu expliquer les résultantes de la campagne contre les lumbagos chez les souris, qui ont conduit ces charmantes petites bêtes à ne plus porter de charges trop lourdes. Et cette nuit, ça se trouve, la petite souris, elle avait déjà eu des tas d'autres petites dents à récupérer, alors elle avait, avec grand désarroi, dû renoncer à celle de mon Loulou.

"Ou alors, ça se trouve, elle a laissé tomber celle d'un autre garçon. Je crois bien que c'est pas la même", me dit Loulou en examinant la dent sous toutes ses coutures. "Parce qu'elle était fatiguée."

Ce gosse a tout compris. La fatigue peut vous conduire vers des chemins inexplorés.

lundi 14 février 2011

Fuck you cupidon

J'aime pas la Saint-Valentin.

OK, vous allez me dire, c'est rien qu'à cause de ce morveux de Cupidon qui s'est fait la malle et qu'est parti à l'autre bout (de la ville? du pays? de la planète?) en oubliant mon petit nombril. Du coup, j'suis aigrie, tout ça, je la joue blasé, même que d'abord, c'est commercial, cette histoire...

Eh bien pas du tout (enfin, si, le côté commercial, quand même).

J'ai jamais aimé la Saint-Valentin.

Déjà, c'est une fête que j'ai découverte aux Etats-Unis. Et mon premier 14 février aux States, c'était en 96. J'avais donc 21 ans (ce qui ne signifie pas que j'ai découvert le romantisme à cet âge-là.) (J'ai lu Stendhal, moi) (en même temps, quand tu te fais traiter de QI de moule parce que t'es en A2 - ancêtre du bac L - t'as intérêt à assurer un minimum et revoir tes classiques, au risque d'être rangé définitivement au rayon des quiches) (je m'égare, pardon) (c'est un peu mon souci, ça, la dispersion) (tiens, ça me fera un sujet de post) (ah, vous le saviez déjà, que c'était le bordel dans ma tête).

BON. Allez, on revient au sujet.

Bref, avec deux collègues et néanmoins amis (enfin, l'une l'est devenue après, coucou Lily, tandis que l'autre, bon, c'est un peu compliqué) (c'est pas vrai, je recommence le hors sujet), on se retrouve sur la Riverside de San Antonio, entourés de coeurs partout. Des petits coeurs, des gros coeurs, tous rouges, bien sûr. Des mugs "be my valentine", des cartes débordant de bons sentiments... Un truc écoeurant, à l'américaine. Moi, la fleur bleue, j'ai eu envie de vomir (et ça n'avait rien à voir avec les Pina Colada qu'on s'était envoyé la veille au soir. Rien à voir) (jamais bu d'aussi bonnes pina colada qu'à San Antonio) (et les Margarita, aussi) (ah, c'est autre chose que les infâmes trucs qu'on te sert ici) (qu'est-ce que je disais, déjà, sur le hors-sujet?)

Faut dire qu'à cette époque, la France n'avait pas encore été contaminée par le phénomène. Les médias ne nous incitaient pas à déclarer notre flamme à grands renforts de signaux nunuches, les fleuristes ne se faisaient pas l'équivalent du PIB du Burkina Faso en une journée, non, non... Depuis, nous avons bien sûr été touchés par ce virus commercial, donc.

Pour tout vous dire, je pensais vous avoir raconté ici la seule Saint-Valentin que j'ai fêtée, et j'ai dû aller dans mes archives pour vérifier. Mais non, je vous avais épargné cet épique moment "amoureux" (ah ah). J'étais déjà dans le trip "je fantasme sur des physiquement intelligents et je repars bredouille comme d'hab", lors de la dernière Saint-Valentin.

J'étais alors avec le père de mon loulou. Qui n'était pas alors père, puisque loulou n'était pas né (à moins qu'il m'ait caché quelques casseroles, mais bon, a priori non) (de toute façon, y'a prescription) (bref). Le 14 février arrive, c'était le début de notre relation, option un peu guimauve, mais enfin, je ne pensais pas qu'il allait tomber dans le panneau. Le midi, on en discute, je lui fais le refrain sur le jaimepaslasaintvalentincestnasecetruc. Il sourit. Genre un peu moqueur. Mais comme il est moqueur, de toute façon, en temps normal, je n'y prête pas trop attention.

L'après-midi, va savoir pourquoi, je ne travaillais pas et je m'installe tranquillou dans la chambre pour me faire un petit film (à l'époque, on habitait dans un placard. D'où la télé dans la chambre, comble du tue-l'amour, on est d'accord). Je me souviens, c'était "la femme défendue", avec Isabelle Carré, film et actrice que j'affectionne particulièrement. Un moment, mon regard est attiré vers un truc, sur ma droite. Je tourne la tête et je le vois.

Un énoooooorme bouquet de fleurs.

La loose.

Le soir, quand l'homme revient, je suis un peu dans mes petits souliers. Il aurait voulu me mettre mal à l'aise qu'il n'aurait pas mieux agi. Pour me "rattraper" (avec le recul, avais-je vraiment besoin de "me rattraper"? Je ne crois pas, non. Mais on est con quand on est amoureux. Et puis j'étais jeune et naïve, tout ça), je lui dis, allez hop, je t'offre le restau. Je n'avais pas envisagé que TOUS les restaus de la ville étaient blindés. Touchés par la fièvre nunuche.

La loose.

C'est comme ça qu'on a fini, le 14 février, devant un match de foot, diffusé, volume à fond, dans le seul restau n'affichant pas complet: un kebab.

J'ai bien essayé de sauver l'affaire. Le lendemain, on est retourné au restau. Un vrai, enfin à peu près. L'homme a vomi toute sa choucroute en rentrant. Il avait bouffé trop de sucre, je crois.

J'aime pas la Saint-Valentin. Et ça n'a rien à voir avec une quelconque absence de Valentin. Vous me croyez maintenant, pas vrai?

dimanche 13 février 2011

L'idole du jeune

Retrouvailles avec Loulou ce soir. Tiens, il est allé chez le coiffeur. Si ce n'était un épi (dû à mon récent coup de ciseau, pour en finir avec une mèche pleine de chewing-gum, yummy...), la coupe est nickel. Il me regarde et se rend compte que je suis aussi passée au bac. Verdict?

"Ça fait Madonna."

...

Je sais pas comment le prendre;)

samedi 12 février 2011

Ne laissez pas la fatigue vous conduire

L'esprit embrumé d'une nuit trop courte, je tentais un nécessaire relèvement des paupières. L'opération était d'autant plus délicate qu'il me fallait garder les mains sur le volant et, surtout, le cap sur cette autoroute A11 que je ne connais que trop bien. C'est là que j'ai vu, entre amusement et mélancolie, le message qui s'affichait sur un panneau lumineux de Cofiroute:

Ne laissez pas la fatigue vous conduire.

Amusement, parce que je me battais très prosaïquement contre cet état comateux qui m'envahissait. Mélancolie, comme celle que je ressens toujours sur ce bitume, quel que soit le sens que j'emprunte. Le Mans / Nantes ou Nantes / Le Mans, les questions reviennent, incessamment et je me suis plus ou moins résignée à les entendre, comme un refrain entêtant, parce que je laisse encore trop l'affect guider mes pas.

Oui, parfois, la fatigue me gagne, la fatigue morale de porter constamment les choses sans pouvoir se délester un minimum. Sur quelqu'un, sur quelque chose, du moment que ce soit rassurant. La fatigue me gagne de chercher constamment cette tranquillité d'esprit que je fuirais pourtant, je l'imagine aisément, si je finissais par l'atteindre.

Question de torturée, vous me direz? Question de torturée, vous répondrai-je.

Pourtant, cette injonction me convient bien. Ne laissez pas la fatigue vous conduire... J'aime contrecarrer cette fatigue. La lutte permanente contre la galère, contre les idéologies galopantes qui prennent corps et s'enracinent chaque jour plus profondément - à mesure que la crise nous englue tous dans l'immobilisme ou la précarité - la lutte contre soi-même et le repli sur soi... Voilà des batailles qui tiennent éveillé. Lorsque je vois ces révoltes en Afrique du Nord, je me dis qu'au delà de la résignation et de l'ignorance, l'espoir existe, que chacun est capable de lutter contre l'aphasie et de relever les paupières. De façon beaucoup moins prosaïque que moi, à deux de tension, dans la douceur de ce samedi midi.

Oui, l'enjeu est autrement plus important, au delà de la Méditerranée, et je m'auto-consterne parfois (si, si, on peut s'auto-consterner, j'en suis la preuve. Et pis d'abord, je fais ce que je veux, je suis chez moi ici) de ne voir que mon petit nombril là où les guerres et les luttes sont autrement plus fondamentales ailleurs. Question de relativité bien sûr, question d'enfant gâtée qui peut se permettre quelques états d'âme comme s'il n'était pas plus urgent de lever le petit bout de son nez pour regarder au loin ce qui s'y passe.

Quoi? Ah, oui, vous avez raison. Je suis fatigante, parfois;)

mercredi 9 février 2011

Courant d'air

J'aimerais vous raconter que les choses sont bien engagées avec mon voisin.

J'aimerais vous dire combien ma vie a trouvé un nouveau sens.

J'aimerais revenir sur cette dernière remarque pour nuancer, en expliquant que ma vie - et surtout son intérêt- ne tient pas à ma nouvelle relation. Que j'étais heureuse avant, tout ça. Quasi-comblée, tout ça tout ça.

Mais en fait, tout ça c'est du vent (enfin, non, pas le tout ça, tout ça, véridique, y'a deux, trois choses qui me comblent en ce moment. Bref. Vous m'avez comprise).

Non, je suis confrontée à un petit souci, euh, technique, puis-je dire?

Mon voisin est un courant d'air.

Il fait partie de cette race qui achète un appartement, qui y fait des travaux - bruyants, les travaux, comme ça, tu sais qu'il est bien là - qui y installe ses meubles, mais qui n'y habite pas. Qui dit n'y habite pas dit n'a pas de sel, sucre, chocolat (rayer la mention inutile) dans ses placards. Vides, les placards.

Impossibles, mes approches.

En attendant de décéder de désespoir, j'ose croire qu'un jour, je le croiserai, en vrai, sur le palier. Que je me botterai les fesses pour lui expliquer combien la vie est courte et que, quand même, c'est dommage de ne pas s'échanger du sel, sucre, chocolat et autres... friandises quand on est si proche. Et je lui raconterai que toute cette opération n'a qu'une visée purement personnelle, sans incidence. Voire expérimentale.

Pour voir si un gars a sa place sur ce blog, en gros.

Non, parce que, c'est pas tout ça, mais comment je fais, moi, pour alimenter mes posts ? Je vous dis pas, si je me mets à vous raconter mon quotidien, en ce moment, c'est vous qui allez décéder d'ennui, je vous le dis.

lundi 7 février 2011

D'autres vies que la sienne

Bon, j'ai mis un peu de côté mes élus pour revenir sur le manuscrit de Poney. Et je vous assure, j'ai l'impression de passer ma vie sur Wikipedia... Ah, je peux frimer d'avoir rencontré Michael Jordan et quelques autres stars (euh... le meilleur boulanger du coin, ça compte?). Je suis une petite joueuse à côté d'elle. Au fur et à mesure des pages, je redécouvre un univers un rien suranné, peuplé de musiciens de renommée internationale, de concertistes, de peintres (elle a consolé Marc Chagall sur les marches d'un escalier, excusez du peu), de designers top-moumoute - dont certains que je découvre, je l'avoue, au fil de mes pérégrinations sur la toile - et autres saltimbanques du genre Robert Mitchum ou Jacques Tati. De menu fretin, en somme...

C'est ce qu'on appelle une vie pas banale.

A l'écouter, à lire ses écrits, je m'aperçois qu'elle n'a jamais rien eu d'une groupie. Elle est rentrée dans ce monde un peu "comme ça", parce qu'elle y était prédestinée, sans doute, mais surtout parce qu'elle a pu elle-même déployer ses talents et les exploiter dans un monde artistique qui ne l'impressionnait pas plus que ça. A mon âge, elle ne tapait pas du kilomètre de délibérations, elle. Elle était déjà mariée pour la deuxième fois et explorait toutes les possibilités que la vie, New York et ses mains en or lui offraient. Sans tabous ni barrières.

Je l'ai déjà écrit, mais cette femme est remarquable. Je n'ai pas envie de la décevoir et je ressens cette pression, à chaque fois que j'ouvre mon document pour reprendre ses mots, leur donner une vie nouvelle, une structure autre et une trame un rien différente. Qui suis-je pour ainsi parler à sa place? Ah, oui, je suis son nègre. Et croyez-moi, face à un personnage de cet acabit, on n'a aucun mal à rester à sa place, justement. Dans l'ombre, bien tapie.

En se disant, quand même, qu'après ce manuscrit, on va peut-être finir par s'y mettre sérieusement, à cet autre projet qui nous taraude. Celui d'user ses mains sur le clavier et de se lancer, enfin, dans la grande aventure. Du people, il risque d'y en avoir peu, pour le coup (la baguette du boulanger, quand même, elle tue sa mère, je vous dis pas), mais des petites gens, ça oui, ça ne manquera pas.

On fait avec les moyens du bord, pas vrai?

samedi 5 février 2011

Record battu (ou l'histoire d'une séquestration volontaire)

Ah, un petit week-end thalasso, quel bonheur les amis...

...

Nan, je rigole, si je me suis absentée brièvement, ce n'est pas juste pour prouver à Loulou que je rentre encore dans mon maillot de bain (d'façon, c'est extensible, ces petites choses).

Je suis partie pour trois jours, pas si loin de la mer, certes, mais les seules vagues que j'ai vues, ce sont celles provoquées par des politiques bien affûtés à l'occasion d'un débat budgétaire. Un marathon, qu'il a dit le Président de l'institution. J'aurais pas mieux dit. Sauf que niveau sport, c'est limite. Remarquez, mes fesses, peut-être, ont battu un record du nombre d'heures assises sans bouger. Soit.

Le premier jour n'était qu'une mise en bouche. Cinq heures et des poussières de débat, pff. De la rigolade. Une bonne migraine en sortant et on n'en parle plus. Le deuxième jour s'est avéré un véritable festival. Onze heures, et pas que de parlotte, je peux vous le dire, c'était musclé, tout ça. Ajoutez la session de ce jour et vous aurez une idée de ma pâleur. Ne pas voir la lumière de jour, je vous dis pas, ça m'use.

22 heures au total. Oui, 22 heures. Qu'il va surtout falloir réécouter. Retranscrire. Je vais me transformer en ermite, ce mois-ci (ah, paraîtrait que c'est déjà le cas. Ah, mais j'y pense, si je veux de la distraction, j'ai juste à sonner à la porte d'à côté). En partant, l'une des secrétaires du service m'a regardé, pleine d'empathie et m'a souhaité bon courage. Elle était sincère, si j'en crois son air éploré.

La veille, elle était venue se présenter. D'un air confident, elle s'est approchée de moi, nous avons échangé quelques mots et elle m'a avoué:

"Votre métier, je ne pourrai pas le faire!" Et avant que je réponde, d'ajouter : " Faut vraiment avoir la vocation".

Ou un loyer à payer;)

jeudi 3 février 2011

Incitation au bikini plan

Avec mon loulou, on a des conversations palpitantes. Thème principal?

Les Pokémon.

Ouais, je sais. Sauf que je me suis rendue compte que le nom de ces cartes a priori insignifiantes (sauf pour le porte-monnaie et l'esprit consumériste de nos chères têtes blondes) est complètement réfléchi (à 36 ans, j'aurais découvert un truc sur les Pokémon... Tu parles d'une histoire) et reflète bien les clichés sur la nature humain et sur la société moderne. Vous avez "grostadmorve", par exemple, assez explicite ("Il est saaaaale, celui-là", me confirme Loulou), lui-même extension de "tadmor" (logique). Et puis, il y a mackogneur.

"Ce qui est bien, avec mackogneur, c'est que le mâle a six bras avec plein de muscles", m'explique Loulou en mimant deux ou trois crochets du droit; "et la femelle a six bras aussi, mais plein de gras!"

Ah, les clichés ont la vie dure...

"Et elle en fait quoi, de ses bras plein de gras", lui demande-je, dans l'espoir (l'illusion) que le gras peut servir à quelque chose (à réchauffer? C'est pas faux) en ce bas monde des Pokémon.

"Bah, à rien, en plus ça lui enlève des PV!"

Non, la mackogneur n'accorde aucun passe-droit à votre dernière pointe de vitesse sur la route. Elle perd des Pouvoirs de vie. C'est quand même vachement bien pensé, non?

Au cas où j'avais un doute sur la légitimité de ma diète, je suis vaccinée. Tiens, où sont mes Special K?

mardi 1 février 2011

Du Poulpe, de la biche, du pingouin et moi et moi moi...

Vous vous souvenez de la théorie du poulpe? Quand vous fantasmez sur une bombe et qu'une loque vous tombe sur le paletot (je schématise, je schématise, allez voir le lien pour vous rafraîchir la mémoire).

Eh bien, je l'ai à nouveau vérifiée hier soir, en plein Conseil municipal. Alors que je bave sur mon voisin depuis quelques jours maintenant (je crois que vous avez bien compris), je suis tombée sur LE lourdaud de service. Celui qui travaille à l'enregistrement des séances, avec ses bonnes vieilles cassettes, que j'avais à la bonne, quand même, depuis qu'il m'avait sauvée. Alors que j'allais vérifier l'état de mes piles (on n'a pas des métiers faciles, je vous jure), le monsieur a mis sa main sur mon bras et m'a dit, tout sourire:

"qu'est-ce qu'il y a, ma biche?"

Un peu interloquée, je le regarde, bafouille, euh, état des piles, tout ça, et lui reprend, en me fixant dans les yeux: "tu as vraiment du sex appeal!"

...

"..." veut dire grand moment de solitude.

Je vous rappelle que, comme à chaque conseil institutionnel que je couvre, j'étais habillée en pingouin. Et, au vu de la température négative du jour, j'avais pris l'option bibendum: un body manches longues, un T-shirt manches longues, une chemise, un gilet d'homme, un gilet et une veste. Mais la peur du froid chez la mouette, que voulez-vous, c'est un sujet grave et délicat (vous me direz, y'a du chauffage, dans les salles municipales. Certes. Alors, peut-être est-ce la peur de montrer un bout de peau et que, dans ma veine absolue, un élu UMP tombe raide dingue de moi?;))

Mais je m'égare, je m'égare. Je n'étais donc pas vraiment prête pour un strip-tease, en somme. Et surtout pas pour un vieux monsieur (hey, il a quand même mentionné son petit fils dans une conversation avec un acolyte aussi libidineux que lui - rangez vos yeux monsieur, y'a pas de belette à reluquer dans le coin) aussi sexy qu'une poubelle remplie à ras-bord, vous voyez bien.

Je vous le dis : c'est pas aujourd'hui encore qu'y aura du sekse sur ce blog.