samedi 5 novembre 2011

Tornade montpelliéraine

Ouf. De retour au bercail, bien au chaud. Oui, je ne vous l'avais pas dit, mais je partais quelques jours pour le travail. Comme une réminiscence de ma vie passée, c'était à la fois troublant et excitant.

Je ne savais pas encore à quel point cela allait s'avérer fatigant et... rassurant. Je vous explique.

Avec un petit retour en arrière.

Mardi, donc, je dois écourter une fin de week-end prolongé sous le signe de l'été indien (et de l'amoooouuuur. Miss Guimauve, sors de ce corps) pour m'envoler, direction Montpellier. Oui, exactement là où un déluge a déjà eu lieu et où un autre est annoncé. Dans l'avion, on discute avec ma collègue (et, ô chance, elle est extra) et puis, soudain, je sais pas, un léger blanc. Nous sommes en train d'atterrir, le monsieur l'a annoncé dans le micro, le train d'atterrissage est en route et ça fait vrouuuuuum... et puis ça fait oups, bloup, bom, bam boum dans nos estomacs et dans nos têtes et nous remontons là haut dans les nuages.

En bas, un violent orage a éclaté et donc, ben, c'est un peu mort pour y aller, là, maintenant. Je vous passe le tour de manège gratuit au dessus de la ville pendant une plombe, on est tous ressortis avec l'impression d'être passés dans la machine à laver, essorage 1200 tours. Oups.

Après, je ne sais plus trop. Gros noeud à l'estomac, nuit agitée à me tordre les boyaux sous le coup du stress. Puis tourbillon, impression de me mettre en mode automatique, nous avions dix mille trucs à faire à la minute et si je vous dis que je ne connaissais absolument rien du secteur il y a trois semaines de cela, vous comprendrez un peu la complexité pour mes neurones d'enregistrer toutes les informations en deux temps, trois mouvements.

Là, je me suis découvert quelques talents de bluffeuse, j'ai fait genre, ah, mais oui, bien sûr, lorsqu'un exposant m'a parlé des dernières avancées technologiques de sa machine ou de l'intérêt de répondre à la norme XX000KLF au plus vite.

Tu penses, je suis née là-dedans. Hum.

OK, j'ai un peu fait mon escroc de base, j'imagine mais ça m'a permis de retrouver les automatismes de mon métier d'avant. Et je me suis dit que peut-être, en fait, j'étais encore journaliste. Ou je le redevenais. Ce qui, en soi, n'est pas un exploit, on est d'accord. C'est juste que j'avais de sérieux doutes sur la question, depuis le temps que j'étais sortie de ce domaine. Mais en fait, quand on cherche la petite bête un jour, on cherche la petite bête toujours, je suppose. Formule à la noix, j'en conviens, mais qui résume simplement le sentiment que j'ai eu face à deux interlocuteurs, d'une surprenante agressivité, qui semblaient se méfier de cette sale race, celle des scribouillards.

"Euh, monsieur, je bosse pas chez Charlie Hebdo non plus, hein", ai-je fini par rétorquer à l'une de ces personnes.

"Heureusement pour vous, vous auriez chaud ce matin" m'a-t-il répondu. Ah, il est remonté d'un cran dans mon estime, celui-là. Avant de m'expliquer que la rédaction avait brûlé. Euh, mais ça, je le sais, monsieur, je sais bien que j'ai l'air tellement à fond dans le secteur qu'on pourrait imaginer que je ne vis que pour ça, mais non, en vrai, j'ai aussi d'autres passions. Et parfois, je fais autre chose que bosser.

Ah, ah.

Enfin là, ce n'était pas flagrant, certes. En gros, je n'ai pas vu le jour. J'imagine même mes retrouvailles avec Loulou, que je n'aurais pas vu depuis dix jours, mardi prochain:

"Bonjour mon chéri, comment tu t'appelles? Moi, c'est maman."

La classe.

Petit moment de solitude, aussi, quand, vers 16h, répondant à l'appel désespéré de mon estomac, j'ai fini par dégainer la banane prise au petit déj, pour la manger vite fait dans la réserve, assise sur des cartons. Gros éclats de rire nerveux entre collègues, ensuite, au souvenir de nos impressions de la journée. Moments de complicité, au delà de la fatigue, qui font du bien. Inquiétudes à l'annonce de l'alerte rouge météo, nous laissant imaginer que l'avion du retour ne décollerait pas et que nous resterions bloqués dans ce Sud balayé par les vents, ravagé par les orages et la pluie.Inquiétudes renforcées à la vue de ces panneaux publicitaires descellés sur le trottoir ou ce vélo échoué en plein milieu de l'autoroute.

Soulagement, surtout, de rentrer à la maison. Et de réaliser que finalement, ma vie n'a pas tellement changé. C'est toujours du grand n'importe quoi, et finalement, ça me va bien ainsi.

4 commentaires:

  1. Il faut parfois être plus fou que le monde pour pouvoir s'y amuser ;)

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  2. finalement, le grand n'importe-quoi, c'est quelque chose !

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  3. C'est ce qu'on appelle un démarrage sur les chapeaux de roues, la Mouette ! J'imagine que ça va se calmer un peu ?
    Bon week end, en attendant.
    Bises.
    L'oiseau

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