vendredi 23 août 2013

Le temps a passé

Ok, j'ai craqué. J'ai laissé entendre, il y a une bonne année de cela, que j'allais reprendre ce blog. Vous ne pouvez même pas imaginer à quel point j'ai eu envie.

Et pourtant, le temps a passé.

Pour résumer, j'ai eu l'impression  de passer dans une essoreuse. Pas moins. Je suis rentrée dans une sorte d'espace-temps à trois balles où tu pars sans savoir vraiment où, avec un objectif plus ou moins précis mais la conscience que quoi que tu fasses, tu n'y arriveras pas.

Le temps a passé.

Bousculée, tiraillée, balancée, désarmée, j'ai perdu tout contrôle. J'ai mis de côté tout ce qui me passionnait, ou presque. Ecrire? Fonction purement professionnelle. Lire? Plus le temps. Faire du sport? C'te blague! J'ai cessé d'appeler nombre de mes amis, avec une dose de culpabilisation inouïe, histoire de me finir. J'ai travaillé, travaillé, sans voir le jour. J'ai vu le nuage noir arriver, se rapprocher, commencer à grignoter mon espace. De temps en temps, il y avait une éclaircie. Il y avait aussi Loulou et mon homme. De quoi laisser filtrer suffisamment de lumière. Et puis le gris revenait. Chaque jour était une nouvelle tempête, à mes yeux.

Le temps a passé, oui, et je me suis sentie chaque jour plus cabossée. Vous qui m'avez suivie savez à quel point j'aime écrire 3615 ma vie et m'épancher, balancer mes états d'âme avec la pudeur d'un nudiste à Montalivet. Pourtant, le blocage. Plus rien ne sortait. J'ai eu l'impression de prendre un an dans les dents, deux ans, dix ans. Plus. De décrépir chaque jour un peu plus. De m'enfoncer dans le tunnel. De perdre un peu plus d'énergie chaque jour, jusqu'à craquer bêtement devant un inconnu, dans un hall d'exposition. Si ça allait? Si, si, ça va... Tu parles. Si sortir de son lit avec des palpitations le matin au rythme des angoisses sans cesse démultipliées s'appelle aller bien, alors oui, j'allais bien. J'exagère? Peut-être. Parce que j'ai le recul nécessaire aujourd'hui.

Le temps a passé. Je peux écrire à quel point je me suis laissée balayer par des couacs, que j'aurais relativisés en temps normal. Si tant est qu'on peut parler d'un truc normal dans ce que j'ai vécu.
Mais de quoi elle parle, la mouette? C'est bien là le problème. Si j'ai eu autant de mal à reprendre là où j'en étais restée, c'est que je n'ai pas eu la finesse d'esprit, à la création de ce blog, de rester anonyme. Tirer sur tout ce qui bouge, mais en l'assumant, ça m'allait. Mais aujourd'hui, ma liberté d'expression s'en trouve un rien réduite. Livrer certains détails de ma vie pro aurait des conséquences fâcheuses.

Créer un autre blog? Bien sûr, mais je suis tellement attachée à mon bébé que j'ai longtemps repoussé cette solution. Aujourd'hui, un projet commun avec une amie est dans les tuyaux, mais je ne veux plus rien promettre, j'ai trop tiré sur la corde.

En tout cas, bonne nouvelle: le temps a passé. Mon burn out - car oui, il s'agit bien de cela - est rangé au rayon souvenirs. Je vais bien. J'espère que vous aussi. Et j'ai plein de choses à vous raconter!!

2 commentaires:

  1. ça tombe bien, on est là, encore. On t'attendait....on avait même une épaule à proposer en cas de besoin, t'sais ! Alors, quand tu veux, tu causes. Et nous, on sera là. Bonne renaissance ! ;-)

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  2. Anne a écrit exactement ce que je voulais exprimer, la Mouette ! en cas de besoin, on est là, tu sais où nous joindre.
    Bises.
    L'oiseau

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