jeudi 12 mars 2015

La kamizake de la pâtoche

Je redoute le moment où mes goûteurs maison vont me reprocher de les gaver dès le matin...
 
 
Je vous avais promis de vous en parler, je m'explique donc sur cette fameuse fiche de liaison. Vous le savez (ou pas?), je suis dingue de pâtisserie depuis toute petite.
 
On est d'accord, à 10 ans, ça volait pas bien haut. Quand je m'ennuyais, le mercredi après-midi, avant d'aller jouer au basket, je me préparais des pommes au four. Cette odeur de beurre dans la cuisine, mon dieu, c'était déjà l'extase. Après, il y a eu les tartes aux pommes, les cakes au chocolat... Et puis, la charlotte chocolat-café, une tuerie, mais je croyais à l'époque que les biscuits cuiller, on n'en trouvait qu'en magasin. J'ignorais qu'on pouvait les faire soi-même, tout bêtement.
 
Dans les magazines, je découpais et je collectionnais les recettes, aussi, que j'ai retrouvées, cachées dans un tiroir, une quinzaine d'années plus tard. J'ai tout jeté. Croyez-le ou non, tout me paraissait daté.
 
Pourtant, il y avait là des intemporels dont le souvenir vient me frapper aujourd'hui.
 
Loin de la pâtisserie "moderne", il y a tous ces basiques, les entremets, bavarois et autres Royal, pêcher mignon ou moka. Moi qui suis fan des petits biscuits, et qui en ai même fait commerce un temps (cannelés, madeleines, macarons, financiers...), moi qui affectionne les pâtisseries anglo-saxonnes... me voilà plongée dans les recettes de crème au beurre, crème mousseline, crème pâtissière et autres bombes caloriques.
 
Premier millefeuille de ma vie. Pour le glaçage, soyons honnête, entre chic et simple, j'ai choisi le deuxième. Faudra repasser pour le chic.
 
 
Des desserts qui ne me font pas forcément rêver, de prime abord. Mais, comme pour la cuisine (une pensée pour le poulet en crapaudine), il s'agit d'acquérir les bases, tout simplement. Libre à chacun, ensuite, de s'amuser ensuite avec des Jocondes, des Dacquoises ou des génoises...
 
Premier Paris-Brest réalisé de ma vie... et goûté, à vrai dire, tant ce genre de douceurs me laisse souvent indifférente. En fait, c'est bon. Il paraît qu'il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, hum...
 
 
Oui, cette fois, je suis bien rentrée dans l'aventure du CAP Pâtissier. Je le passe en candidat libre, en juin, avec un esprit kamikaze assez évident. A peine quatre mois de préparation pour un examen que les gens "normaux" et un peu disciplinés préparent en dix, avouez qu'il y a challenge.
 
Comme j'aime le risque mais que je n'ignore pas mon côté Gaston Lagaffe (mais, surtout, les sommets que je dois gravir pour atteindre un seuil minimum, c'est dire), je joue une seconde cartouche.
 
Je vous en avais parlé, j'ai donc repris contact avec le responsable de la formation pâtisserie adultes à la chambre des métiers nantaise. Chaque année, huit candidats sont sélectionnés, sur une quarantaine de postulants, pour suivre un parcours sur une année scolaire. Les places sont chères. D'où la nécessité de constituer un dossier, en y joignant la fameuse fiche de liaison. Vous savez tout.
 
Comme je ne doute de rien (!), j'espère bien en faire partie. Comme ça, je passe mon exam dès juin et si je me plante - ce qui n'aurait absolument rien d'impossible vu le retard et le niveau demandé - hop, je me donne une deuxième chance, cette fois en juin 2016, d'obtenir ce diplôme sur lequel je louche depuis si longtemps...
 
Là, un miracle, ça a marché du premier coup...

... J'espère que ce n'est pas la chance du débutant.
 
 
Comment relâcher la pression en douceur, eh eh eh... Bon, je ne perds pas de vue mon objectif prioritaire, l'obtention du CAP en juin, alors, je m'entraîne... Je passe par des états d'euphorie, lorsque mes brioches à tête ont vraiment une tête, à une mine lasse et déconfite quand je m'énerve sur ce fucking chocolat que j'ai voulu tempérer mais qui a durci le temps que je le mette dans le cornet... Je n'en peux plus de ces croissants qui ne poussent pas, de ces biscuits cuiller qui s'aplatissent...
 
On est d'accord, y'a une sacrée marge de progression. Pfffff...
 
Et pourtant, je sais que c'est en me trompant que je vais avancer. Je vous dis pas, je suis un recueil de boulettes à moi toute seule, demandez-moi tous les trucs à éviter, je vous les fais!
 
Evidemment, sans aucune objectivité, mes goûteurs apprécient la saveur de ces douceurs et peut-être Clark m'imagine-t-il trop exigeante avec moi-même. Malheureusement, cette fois, je me sens juste réaliste. Je suis à des années-lumière de ce qui me sera demandé.
 
"Ça fait trois jours que tu as commencé!" a observé Clark.
 
Ah oui, c'est vrai. Je crois que je manque un rien de patience. Mais ça, ce n'est pas un scoop :) .
 

2 commentaires:

  1. On va avoir un peu de travail !!! ;-)
    Et, en effet, ça ne fait que 3 jours d'entraînement...
    Bisous

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    1. Oh oui, maman, du boulot en perspective! Dis-moi, sais-tu pourquoi les croissants ne poussent pas? Deux essais en deux jours et ils restent désespérément petits, je crois que j'avais la chance du débutant, lorsqu'ils étaient beaux et bien gonflés, avant...

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