mercredi 26 janvier 2011

Vis ma vie, 2

Du décousu, vous disais-je... Petit flash-back sur les jours passés, ou comment la déprime saisonnière n'a (presque) pas eu raison de moi.

Désoeuvrement et nihilisme mercredi. Mon ordi a été infecté et le scan tourne à plein. Le verdict est implacable, mon compagnon de route a besoin d'une cure de repos (et de supprimer des fichiers. Lesquels, je n'en sais rien et je ne veux même pas l'imaginer). Je prends cette phase de réparation comme un signe sachant que, de toute façon, je ne suis bonne à rien cette semaine. Ce doit être le syndrome de la déprime saisonnière, ça, je suppose. Envie de rien, sinon de soleil (et de chocolat). Je délaisse donc mon taf en cours et vais voir Loulou jouer au foot. Je suis confortée dans l'idée que c'est bien un sport de boeuf.

Angoisse et désespoir, jeudi matin, après la prise de conscience que Pôle Emploi et moi, c'était vraiment une histoire longue durée, à défaut d'être une histoire d'amour. En rentrant, j'ai failli me prendre un camion, alors que je roulais en vélo, ce qui aura eu le mérite de me sortir de mes sombres pensées. Et Loulou a eu ses premiers frissons, avant de se réveiller en pleine nuit, fiévreux et agité. Une bonne journée, en somme.

Fantasme et hypocrisie, vendredi soir. Des voisines viennent me voir pour que je me joigne à la Galette des Rois qu'elles organisent dimanche prochain. Une bonne idée en soi, bien sûr, mais je songe déjà au boulot qui m'attend et je suis un peu entre-deux. Vous comprenez, je ne suis pas sûre, blablabla... Je me laisse plus ou moins convaincre, mais je n'ai toujours pas accepté. Soudain, mon voisin physiquement intelligent arrive sur le palier, et dit aux voisines: "ah, au fait, je viens à la Galette!". Je me précipite vers mes voisines qui m'avaient vaguement délaissée. "Bon, eh bien, pas de souci pour dimanche, bien sûr, vous pouvez compter sur moi!" Ben quoi?

Culpabilité et béatitude samedi. C'est la fête, ce soir, à la maison. Sauf que Loulou ressemble à un lapin avec ses yeux tout rouges de petit garçon frappé par la conjonctivite et la grippe et le fait de le voir ainsi larmoyant et en slip dans l'appart me fait mal au coeur. Dans le même temps, je célèbre comme il se doit mon arrivée ici, avec l'impression toute symbolique que cette fois, je suis bien installée dans ma nouvelle vie.

Joie et désarroi dimanche. Pour la première fois depuis bien longtemps, je passe un week-end sans entrave, avec juste la sensation de goûter aux joies amicales et de prendre du bon temps simplement. Si seulement Loulou ne se baladait pas en lunettes noires - seule solution pour lui éviter la gêne de la lumière - et n'était pas aussi chaud qu'une baraque à frites, je serais complètement zen.

Solitude et grosse fatigue lundi. Après une nuit beaucoup trop brève et un départ très matinal vers un hémicycle désormais familier, je ne manque pas, histoire de braver le mauvais sort (?), de faire mon mini-pèlerinage à mon aire de repos fétiche (je sais, je patine là-dessus, j'ignore pourquoi cet épisode m'a à ce point traumatisée alors que, franchement, j'ai connu bien pire...), et arrive sans accroc à 9h30. Dans la salle, petit doute, tout le monde est déjà là alors que je suis censée avoir une heure d'avance. En fait, la session a été avancée et je n'ai pas été prévenue. Je devrais être blasée, à force, mais je pense au salaud qui enfonce les aiguilles dans une poupée à mon effigie. Si, si, c'est sûr...

Allez, finalement, je ne manque rien des débats, lesquels s'éternisent... En début d'après-midi, je lutte longuement pour tenter de contrer le sommeil, mes paupières s'alourdissent chaque minute et je sais que je ne dois pas craquer, je suis devant le Président et juste en face de toute l'assemblée. Ce serait un peu la honte. Je vais boire un peu d'eau pour me réveiller... Je n'ai même pas la force de prendre la bouteille, ma main lâche lamentablement et la bouteille glisse à terre. Je reviens à mon clavier, genre, il ne s'est rien passé.

C'est la honte.

La session s'achève à 21 heures... Fourbue mais bien contente de pouvoir rentrer à la maison, j'arrive au parking couvert. Fermé après 20 heures 30. Mais fermé, genre avec les grosses portes blindées. Ma veine habituelle, en somme.

Finalement, un gardien de permanence m'a évité une nuit d'hôtel et j'ai pu rentrer en me disant que, quand même, j'avais tendance à noircir le tableau. Que tout allait bien, globalement. Que je m'imaginais toujours en premier rôle sur viedemerde.com alors que ça se trouve, mes petites merdouilles à trois balles ne seraient même pas validées par le site (là, ce serait le comble du comble, la loose totale).

Après tout, Loulou a lâché ses lunettes noires. Et dimanche, je vais quand même manger la Galette des Rois avec mon voisin physiquement intelligent. Franchement, de quoi je me plains, hein?

3 commentaires:

  1. Parlons franchement, si c'est toi qui as la fève, tu la joueras comment avec le physique intelligent ? :)

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  2. @ Anneso: ah ouais, je n'avais pas pensé à ça! Eh bien, on verra s'il amène sa reine (ce blaireau) ou s'il choisit la voie de la raison (je ne l'ai vue qu'une fois, elle, depuis il est tjrs tt seul- espoir)

    @ Anne: c'était une petite ôde à l'hiver, je crois;)

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