Je suis pas très compet', généralement. Joueuse de basket depuis mes 7 ans, je me souviens, gamine, être allée à une détection afin d'intégrer un pôle jeune régional. J'en suis revenue écoeurée. Quelques années plus tard, alors que j'étais lycéenne, j'ai vu une fille se réjouir de la blessure au genou d'une de nos coéquipières - la place était libre. Détruire l'autre pour se mettre en valeur, très peu pour moi.
On est d'accord que c'est une conception très primaire de l'esprit de compétition, mais la petite fille de 10 ans ou même l'ado de 15 ans n'a gardé en tête que cet aspect binaire.
Bref, l'esprit de compet, très peu pour moi, vous l'avez compris. Et pourtant, en ce moment, je suis à fond avec mon amie Flo pour le titre du pire karma. Elle a démarré très fort, avec un bon paquet de gros trucs lourds à gérer, on est d'accord. High level. Je l'ai crue un peu hors compet', d'ailleurs. Mais samedi dernier, quand on s'est vu, elle a reconnu que j'étais en train de remonter la pente.
Genre, façon sprinteuse.
Pensez donc. Un fils aux urgences, un chef qui lâche l'affaire alors que tout reposait sur lui pour sauver mon entreprise - que je croyais -, un oncle malade et une grosse envie de me pendre : si elle a hissé le niveau très haut, hey, je me suis dit que j'avais quand même moyen de la rattraper si je continuais sur cette voie galérienne. Prétentieuse? Ou Caliméro? Loin de moi l'idée de passer pour une victime, mais comment dire, ça faisait beaucoup, là, non?
Serait-ce le karma? Ce petit mot que j'aime lâcher à certains énergumènes qui se pensent au-dessus des lois? Je ne suis pas méchante, non, je ne veux de mal à personne, non. Simplement, je me dis souvent que le karma s'en chargera. Mais c'est quoi, au fait, le karma? Alors, je prends le Robert.
Karma : Nom Masculin. Dogme central de l'hindouisme, du bouddhisme, selon lequel la destinée d'un être vivant et conscient est déterminée par la totalité de ses actions passées, de ses vies antérieures.
Avec Flo, on s'est dit qu'on a dû être des sacrées connasses pour que le sort s'acharne ainsi.
Et pourtant, je le sais, la roue tourne. Souvent. Je me suis demandée jusqu'où je pouvais m'enfoncer mais à chaque fois, la chance finit par revenir. Bon, présentement, avec Abricotine dans ma caboche, on n'est pas sur un super tirage au Loto, on est d'accord, mais c'est une question de patience. Aux crises succèdent toujours des moments de grâce.
J'ai aussi constaté qu'à chaque fois que cela allait trop bien dans ma vie, le petit retour de bâton se faisait sentir. Flo, elle a une théorie là-dessus: elle pense que nous avons l'une et l'autre la capacité de nous émerveiller de petits bonheurs de la vie. De transformer des petits moments que d'aucuns jugeraient banals (je n'ose plus employer le terme de "bénin", rapport à Abricotine) en instants suspendus.
Du coup, le karma, pour pas qu'on s'enflamme, nous balance du lourd pour rééquilibrer le tout. S'agirait pas que nous nous sentions plus heureuses que les autres en deux coups de cuillère à pot, juste parce que l'on entrevoit de la poésie à chaque coin de rue.
Je trouve cette théorie parfaitement plausible.
Cela étant, je l'avoue: je serais curieuse de connaître nos méfaits antérieurs parce que le boomerang, ce saligaud, est quand même drôlement costaud dans cette vie-là :)
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