mardi 6 mai 2014

Chaud, cacao...

... Chaud, chaud, chaud, chocolat...
 
Annie Cordy, tu sors de mon corps, maintenant, et fissa!
 
Il est 22 heures passées et j'ai toujours ce foutu air dans la tête. Tout ça parce que l'un d'entre nous a entonné cette chanson en cuisine, ce matin, et que ça ne m'a plus quittée. Deux jours que je suis là, dans cette immense salle tout en inox, et je me sens comme un poisson dans l'eau, mais un poisson qui ne saurait pas trop nager, hein, faut pas pousser.
 
J'ai pris le rythme et je me suis même surprise à esquisser un, voire deux pas de danse, virevoltant pour écarter le chemin et éviter le choc frontal avec l'un de mes camarades. Maintenant, dès que j'entends "chaud, chaud, chaud", je ne pense plus au vendeur de marrons au marché de Noël ou au masochiste qui balance ses chouchous sur une plage de Palavas-les-Flots, je sais qu'il faut pas trop faire la maligne, parce que la personne qui entonne cet air n'est pas Annie Cordy, mais bien un cuisinier avec un plat un peu bouillant à déposer.
 
Oui, c'était chaud, aujourd'hui.
 
Chaud comme le timing, serré quand tu as deux plats chauds à préparer, un rien plus longs que les entrées de la veille. Brochette de magret de canard et bar rôti au fenouil confit, autant vous dire qu'avec mes deux mains gauches, y'a eu du grabuge, de mon côté...
 

Ai-je déjà précisé que je n'avais pas pris l'option "photographe culinaire" dans mon kit?... Ah, OK, ça se voit. Allez, ce qui compte, c'est ce qui se trouve dans l'assiette, pas vrai...

La pauvre Christine, avec qui j'étais aujourd'hui en binôme, a souffert le martyre avec moi. Enfin, surtout avec mes questions et mes maladresses, en fait.
 
Oui, une journée chaude. Chaud comme le plat sortant du four que tu saisis sans penser que, justement, il sort du four. J'aurais encore pas dû laisser mon cerveau au vestiaire, ça me fait des cloques aux mains.
 
J'ai des mains de grand-mère, ce soir, toutes fripées.
 
Chaud comme la température en cuisine, quand tu te retrouves devant la friteuse avec, à ta gauche, les feux plein gaz et à ta droite, le four bouillant. Une tomate bien mûre n'aurait pas été plus rouge que moi, un effet peu esthétique amplifié par un passage au grill. Des brochettes et des bars, je veux dire. Laissez-moi quelques semaines et, à force de m'agiter sans relâche, je rentrerai peut-être sur la plaque.
 
Chaud comme l'état de ma carte bleue, ce soir, après avoir complété ma mallette de cuisinier. L'homme, amusé, m'a comparée à une gamine qui ouvre ses cadeaux de Noël.
 
Et puis, il a ajouté qu'avec ma mallette, j'avais l'air d'un décontamineur de Fukushima.
 
Je sais pas comment je dois le prendre...
 
Des couteaux, une valise? Ce serait pas un revival de Dexter, ça?
Une pince à épiler géante au milieu des couteaux? Mais, quel est donc cet étrange contenu?
Eh ouais, voilà mon nouveau joujou, une valise avec plein d'ustensiles qui coûtent un bras. Déjà que l'état de mes mains m'a contraint à investir dans des maniques, ce soir, je n'ose imaginer ce qu'il en sera dans quelques mois...
 
 
Sinon, demain, une fois remise de mes bars écaillés, vidés et rôtis, de mes douleurs nées du combi détergent-brûlures multiples aux doigts et de mon coup de chaud général, je vous raconterai les aventures d'une gallinacée, de François Damiens et, bien sûr, mes propres tribulations...

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