vendredi 6 août 2010

Une ascension plongeante

Je crois avoir compris les subtilités du métier, ce soir. Si, si.

Cuisiner aux petits oignons? Oui, oui, pourquoi pas. Ça peut aider. Mais non.

Devenir la plus conviviale des commerçantes? Oui, oui, pourquoi pas. L'idée est bonne. Mais non.

Au fur et à mesure que la journée passait, que les sourires et les... pourboires se multipliaient, je m'interrogeais. Les hommes, en particulier, affichaient une mine éclatante et me remerciaient chaleureusement. Quoi, que se passait-il, c'était la journée du don aujourd'hui, ou quoi? Qu'avaient-ils à se montrer si avenants, ces clients? Non pas que ça me gêne, évidemment, je préfère ça au râleur mais enfin, tant de bonne humeur m'a un rien surprise.

Je m'interrogeais donc sur le pourquoi du comment, en remontant sans cesse la bretelle de mon top, me promettant de ne plus le remettre qu'à la plage, tant il m'agaçait.

Fin de service, pieds en enclumes mais le sourire aux lèvres, je suis repartie le coeur léger. Si l'on passe le moment où j'ai coincé la machine à café, parvenant dans un geste désespéré à rattraper le coup au prix d'une grosse giclée caféinée sur la face - petit moment de solitude - cette première journée s'est passée comme dans un rêve. N'empêche que je n'en revenais toujours pas de ces mines réjouies.

J'arrive dans le hall de mon immeuble. Mon voisin, d'habitude sympa normal, adopte cette même mine réjouie. Je commence à m'interroger: aurais-je une patate sur la joue? Un épi rose sur le crâne? De la salade entre les dents?

Je n'ose pas me regarder dans le miroir de l'ascenseur mais le ton enjôleur du voisin, qui tente d'intervenir dans la conversation téléphonique que j'ai au même moment avec une amie, en précisant qu'il "adore les nanas", me met la puce à l'oreille.

Direction, la glace. Bon, j'ai compris. J'ai un décolleté, hum, comment dire, assez plongeant. Va savoir pourquoi le top a pris cette forme (à force de tirer dessus, peut-être) mais je sais maintenant à quoi tient la réussite dans ce métier.

Et ce n'est pas une avancée pour le féminisme, je vous le dis, tiens.

5 commentaires:

  1. Youhou ! t'as découvert le secret ! ah oui, le féminisme, évidemment... ouais mais bon, si c'est le prix à payer pour une bonne journée, après tout... non ?

    RépondreSupprimer
  2. MOUAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA !!!!!!!!
    Je sais, c'est pas bien sympa. Mais j'ai pas pu m'empêcher.
    Pardon.

    RépondreSupprimer
  3. @ Pascale: Tous les moyens sont bons, tu veux dire? ;) Faut croire...

    @ Anne: j'suis pas vexée, l'essentiel, c'est que je fasse rire, même si c'est à mon insu...

    RépondreSupprimer
  4. En tout homme sommeille un cochon (et dans le cochon, tout est bon, dit-on). Je sais de quoi je parle, j'en suis un...
    Bises, la Mouette.
    Thierry

    RépondreSupprimer
  5. Un cochon ? Pour un Piaf, c'est pô banal....:))))))

    RépondreSupprimer