dimanche 10 avril 2011

Laurent Gamelon, Titine et le zen

Le zen a envahi ma maison. Un truc de ouf. Un peu contagieux, même. Allez, je vous explique.

Il y a peu, l'histoire m'aurait sans doute fortement agacée. J'aurais fait mon caliméro de base et serais allée me réfugier sous mon plaid à défaut de manger du chocolat (pas le droit). Un truc du genre, j'imagine.

Mais là, je sais pas, le pique-nique avait été sympa, il faisait beau, j'avais passé un moment sympa avec des copines... Alors quand ma voiture a commencé à avoir quelques ratés, j'ai juste soupiré, je crois, me suis garée comme je pouvais (mal, donc) et j'ai éteint le moteur. Titine nous fait un petit caprice? Titine nous fait un petit caprice. J'ai essayé de la redémarrer. Plus rien dans le bide. Encore. Ah si, elle crachait de la fumée blanche. Oups.

Le dépanneur est arrivé, il ressemblait à Laurent Gamelon. Même gabarit, même air bourru, il me regarde, il regarde titine, doit se dire que d'un côté comme de l'autre, y'a quelques heures de vol et du travail de retape à opérer, nous asperge de liquide de refroidissement en dévissant le bouchon, se réjouit de ne pas avoir changé son bleu désormais tout cracra et hop, commence à charger la voiture sur la dépanneuse.

Je monte dans le camion, il me regarde de nouveau (non, je n'entame pas de réparations pour moi-même, pas la peine d'insister, monsieur), réfléchit et réalise que ma titine, c'est celle qu'il a déjà dépannée deux mois plus tôt. D'où son air compatissant... A vrai dire, son empathie n'est visiblement pas due à l'état de délabrement avancé de titine, comme je le croyais. "Ah, je me souviens, c'est votre père que j'ai vu la dernière fois, la voiture était garée devant chez eux!" (exact) "Et vous avez déjà cassé une autre voiture, une SEAT!" (exact).

"Roooh la la, je sais tout de votre vie, je peux vous dire, hein!"

...

Ou comment vivre un petit moment de solitude avec le clone de Laurent Gamelon sur une banquette de camion, un dimanche après-midi.

Après de telles confidences, nous étions comme qui dirait presque intimes, enfin surtout Laurent G. avec mon épave, lui confiant que la prochaine fois, il la monterait sur une autre dépanneuse encore, que ce serait sa troisième, quand même. Ensuite, une fois au garage, il m'a raconté qu'il avait eu le temps de finir son café avant de venir et que, de toute façon, je ne lui gâchais pas sa journée, sa femme était partie avec la petite à un vide-grenier, histoire de rajouter un peu de foutoir à leur bordel; un truc du genre. En gros, titine et moi, on était un peu comme sa bouffée d'air frais, là et d'ailleurs, en partant, il m'a dit: "Bon, à bientôt, hein!"

Surréaliste? A peine. En tout cas, j'ai laissé Titine à son destin, en me demandant comment je pourrais être, le lendemain soir, à 150 km à suivre des débats municipaux. Bah... Pas la peine de s'énerver pour si peu, y'a pas mort d'homme.

Et voilà pourquoi je vous parlais de contagion zen. Ce soir, je lisais une "question qui questionne" (vraiment formidable, ce bouquin, décidément) à Loulou, dont le thème était la jalousie. A la fin de l'histoire, je lui demande s'il lui arrive de se sentir jaloux.

Il me regarde, un peu rigolard et me sort:

"Moi, je suis toujours d'un calme olympien."

J'aurais eu du gloubiboulga dans la bouche, j'aurais tout craché, je crois. Mais comme j'avais fini de manger (on était quand même au lit), j'ai juste éclaté de rire. Avant de réaliser, pas peu fière, que mon fils était aussi zen que moi.

Comment ça, c'est pas crédible?;)

4 commentaires:

  1. il t'a vraiment sorti "ça", Loulou ? wow ! Chapeauuuu ! J'ai ri aussi, j'ai pas pu m'empêcher. En voilà une dont tu vas pouvoir te resservir ! (oui, je sais, c'ets pas très loyal, mais hé, on a les armes qu'on peut, hein ?)

    Pauvre voiture, décidément....au fait, tu es en ville, non ? donc, (oui, c'est pas gratos), y a des loueurs de bagnoles.....et à moins d'être raide comme un passe-lacets, ce que je ne te souhaite pas, tu as moyen d'assurer.

    La zénitude, je comprends ; ça me l'a fait aussi, quand en voulant refaire la caisse des chats, j'ai constaté qu'il n'y avait plus de litière....du coup, c'est papier-journal déchiré, ce soir, pour ces demoiselles, et basta !

    Je me demandais pourquoi je gardais de vieux journaux.....:)

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  2. Je suis admiratif. Sachant que tu vas devoir te taper 150 bornes demain avec titine au garage, rester aussi zen, c'est très fort. Bravo.
    Et j'avoue que j'ai ri aussi en lisant la réplique de Loulou ! Remarque, il a de qui tenir :)
    Bises, la Mouette.
    Thierry

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  3. Texto, il a dit texto: " moi, je suis toujours d'un calme olympien". Vu le sourire qu'il avait, je pense qu'il l'avait un peu préparée sa phrase, mais quand même, ça m'a soufflée! Et surtout fait rire.
    Anne, l'histoire des journaux, c'est ce qui s'appelle avoir de la ressource, pas vrai?.)

    Quant à louer une voiture, hors de question, je ne vais pas mettre l'argent que je vais péniblement gagner pour aller couvrir une mission qui, au final, me coûtera plus cher qu'elle m'aura fait gagner d'argent! Nan, j'ai un pôpa très compréhensif, qui va faire le chauffeur. C'est p'tet' pour ça, la zénitude (tu vois, l'oiseau, je n'ai aucun mérite sur la question!) De toute façon, à quoi bon s'énerver? Tout se fait, tout se fait...

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  4. Si si, malgré le papa compréhensif, une telle zénitude est impressionnante :)
    Mais tu as raison, à quoi bon s'énerver.

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