lundi 3 mars 2014

Ma semaine avec Jésus (part ouane)

A l'heure où j'écris, Jésus checke ses mails... profitant de la pause pub. Ben oui, je suis en pleine immersion, que voulez-vous: on rigole devant... Top chef.
 
Il aura fallu que je côtoie un chef pour mater des cuistots à la télé, un comble. N'empêche, c'est bien de cuisine dont nous avons parlé toute la journée, pour mon plus grand bonheur. Alors que la tempête menaçait, dehors, j'ai senti d'emblée toute la chaleur de Chef Jésus, à mon arrivée. Son atelier, au cœur de Bordeaux, est exactement comme je l'imaginais, avec un immense îlot au milieu de la cuisine, des placards immenses et bourrés d'astuce, du bois, de l'inox, du verre, et autant de promesses pour les papilles.
 
Pourtant, je n'aurais pas touché à un couteau, aujourd'hui, sinon celui de Yannick, commercial avenant venu présenter son matériel culinaire. Un aperçu de la relation qu'on peut entretenir avec les fournisseurs, entre bluff commercial et enthousiasme sincère pour des assiettes sublimes ou un wok en inox qui coûte sans doute un bras, mais qui donnerait presque envie de se faire amputer, pour le plaisir de cuisiner comme un chef.
 
Je n'aurais touché à aucun cul de poule, à la fois concentrée et fascinée par les multiples tâches qu'accomplit Chef Jésus au quotidien. Telle Shiva, il passe d'un devis pour onze collègues corporate à celui d'un cours pour quatorze jeunes filles - peut-être pas en fleur - qui enterrent la vie de leur copine avant le passage de la corde au cou. Sans transition, il jette un œil à sa page Facebook, histoire de répondre mais aussi de contrôler la com. La minute d'après, Jésus rebondit sur une demande d'un client, s'attachant ensuite à la compta, à l'élaboration d'un cours de bourguignon dans un créneau limité, reprenant sa calculette, la lâchant pour répondre au téléphone...
 
Je n'aurais massacré aucune poche à douille aujourd'hui, scotchée à l'écran, avide d'écouter, d'observer, de sentir... Il y a parfois tant à faire, loin des fourneaux, pour mieux développer son affaire que passer la journée sans toucher à aucun brin de persil, ni allumer le four, m'a semblé très naturel.
 
Je revis les sensations de l'époque du Café Clochette, avec cette effervescence, cette émulation et le sentiment de vivre un moment à part, privilégié, au côté d'un passionné, déterminé, qui, comme je vous le racontais la semaine passée, a su ajouter à sa toque de cuisinier celle d'un personnage public, chroniqueur radio (on en reparlera) qui place ses pions à droite, à gauche, mais sans concession.
 
Et promis, je ne vous dis pas ça juste parce qu'il m'a régalé ce soir, à table.
 
...
 
Miam!

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