Je l'avoue, j'avais saupoudré d'un zeste de superstition mon dernier post: j'espérais que, ainsi démasqué, mon balai allait se faire la malle. Jouer profil bas, maintenant que je l'avais repéré, prêt à me pourrir la vie.
Eh bien raté. Le vilain méchant, appréciant peu que je le défie à coup d'une partie de basket, s'est réveillé, douloureusement, et m'offre depuis cet après-midi une démarche à la Aldo Maccione.
Totalement has-been, on est d'accord.
C'est donc armée de mon balai tout puissant que je me suis rendue chez mon employeur, le touchant, l'incroyable, le merveilleux Pôle Emploi. Je m'en serais bien passée, pour tout dire, mais là, une sorte d'urgence me chuchotait de taire mes envies de mourir, vite, pour affronter le mal (le balai, bien sûr) et vaincre l'administration. Du genre, deux en un. Efficace et rapide.
La file d'attente ne l'était pas, efficace et rapide, mais enfin, c'est pas comme si j'avais un métier, des choses à faire, un boulot à chercher, un plan à concrétiser, ce genre de détails superflus. Arrivée devant l'accueil - parce que tout arrive à qui sait attendre, eh oui- je sens que les choses vont se gâter.
"On est en panne aujourd'hui, pas de connexion, je ne peux pas vous aider."
" Bien, mais peut-être pourriez-vous me dire à quoi correspond ce formulaire que vous m'avez envoyé - et que je dois vous retourner?"
"Ah ben non, et puis sans connexion, je ne peux rien vous dire."
J'insiste. " Vous n'aurez pas accès à mon dossier, mais peut-être que vous, ou une autre personne peut me renseigner sur le sens de ce papier".
"Ah ben non, et puis sans connexion..."
Ça va, j'ai compris. Je suis bonne pour un tour gratuit. Dans un geste incroyable de conscience professionnelle, elle décide de jeter un oeil sur le dit-formulaire. Elle soupire. Je la sens un peu dépitée. Elle cherche ses mots. Et puis entend sa collègue, juste à côté, répondre au monsieur également dans l'expectative: "Nan, bah revenez demain, hein."
Alléluia, elle a un flash, ses yeux en témoignent:
"C'est ça, hein, revenez demain, hein."
Un bref instant, j'ai l'impression d'avoir perdu mon temps. Va savoir pourquoi...
Une chose est sûre : Il est vraiment temps de quitter ce drôle d'employeur. Je ne mets pas en cause la bonne volonté des personnes rencontrées : je n'ai jamais eu à me plaindre d'une quelconque agressivité. Je les sens juste dépassées - et pour cause. N'empêche qu'au delà de l'angoisse générée par le trou béant qui se profile dans quelques mois, la répétition de ces attitudes un rien désinvoltes me pèse et me pousse à accélérer le mouvement.
J'ai donc envoyé deux candidatures aujourd'hui. L'une des offres, dégotée un peu au hasard, me séduit particulièrement. Là aussi, je vais saupoudrer d'un zeste de superstition ce post. Il sera toujours temps d'en parler, si... On verra. Après tout, des miracles, il en survient constamment.
Un exemple? Eh bien, ma mission d'agent secret Fisher Pricien s'est conclue par un retour positif - autant le dire, avec mon nouveau melon, je ne passe plus les portes. Je songe sérieusement à dresser un autel devant la chambre de Loulou, où j'ai trouvé ce matériel aux richesses insoupçonnées. En attendant, je vais pouvoir tester la solidité de mes nerfs - et des piles du magnétophone - prochainement, semble-t-il. "Nous n'hésiterons ainsi pas à faire de nouveau appel à vos services..." J'ai dû relire au moins cinq fois le compte rendu et la correction que j'ai reçus par mail ce soir, tellement contente du résultat.
Cela ne m'épargnera pas une nouvelle visite à Pôle Emploi. Cela ne va pas éloigner mon balai d'un coup de baguette magique. Mais quel coup de booster pour l'ego!
Je ne passe plus les portes, je vous dis. Même courbée comme je le suis.
On ne se refait pas.
mardi 25 mai 2010
Le melon d'une petite chose courbée
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Bon, je vais finir par t'envoyer des termites, histoire de ronger ce balai définitivement.....
RépondreSupprimerDrpolement contente qu'on ait été content de toi ! allez, on perd pas espoir et on continue sur sa lancée !
Bon vent, la Mouette !
Bravo ! bises à ton loulou pourvoyeur de matériel !
RépondreSupprimerMé non, t'as pas la grosse tête, tu es simplement fière d'un travail accompli et réussi ! Le contraire serait inquiétant. Quand à ton balai... Tu connais pas un bon ostéopathe ? Bises, la Mouette.
RépondreSupprimerL'oiseau
Coucou la jolie mouette! J'espère que ton balai et tes cernes vont mieux...Pas pu passer te voir pendant ton passage au café clochette, mais je viens d'aller sur ton blog et j'ai lu 4-5 de tes derniers posts...ça bouge, ça bouge! Espérons que pôle emploi te donnera quelques réponses et puis surtout que tu décrocheras le job qui te plaît...Quant à moi je bosse depuis fin février (en CDD jusqu'à fin aout) et j'accouche mi-octobre! Baby n°2 on its ways...La vie est belle pour nous, on attend les vacances avec impatience et on est heureux du beau temps revenu... Plein de bises. Inès
RépondreSupprimer@ Anne: les termites, oui, les termites, viiiiiiiiiite!
RépondreSupprimer@ Pascale: y'a pas à dire, nos petits zhommes sont indispensables à notre équilibre;)
@ l'oiseau: je connais un bon ostéo. Prochain RDV possible dans 6 mois. Un cierge serait plus de circonstance, je crois ;)
@ Eh Inès! Ravie d'apprendre toutes ces bonnes nouvelles, c'est génial! J'espère que ta puce se fait bien à l'idée de partager bientôt son monde avec number 2, même si j'imagine que tout ça est encore abstrait à ses yeux... Bizz!