mardi 21 septembre 2010

Smile

Les extras se multiplient en ce moment et le constat s'impose: ce sont toujours les mêmes têtes que l'on y croise. La "haute" de la ville se retrouve lors de ces intermèdes, alcoolisés ou pas, alors qu'un trublion, avec son éternel pantalon bouffant et ses bretelles remontées sur sa chemise large, vient chaque fois alléger l'atmosphère, distiller une petite note "artistique" à cet ensemble souvent bon chic bon genre.

C'est ce drôle de monsieur que j'ai croisé ce soir et ses paroles à l'égard d'une tierce personne ont résonné à mes oreilles (qui traînaient, faut-il croire): "le sourire est une résistance", s'est-il exclamé, dans l'une de ses spectaculaires envolées.

Le sourire est une résistance.

C'est pas mal, ça, tiens. Je vais la garder au chaud.

Il a raison, monsieur le vieux rebelle au look de prof de théâtre des années 60 (minimum). User de cette force, c'est garder à l'esprit que puisque rien ne va, autant ne pas en rajouter et poser, ça et là, quelques notes de couleur dans l'espoir qu'un jour, peut-être, le printemps revienne. Oui, cela résonne d'autant plus en moi que je réalise combien, avec le recul, j'étais au fond du trou l'hiver dernier, combien j'avais oublié de sourire, combien j'avais cessé de me battre.

Aujourd'hui, alors que le compte à rebours est lancé, vers une nouvelle vie bien sûr, mais aussi avant le couperet et la fin de mes droits ASSEDIC, je me sens bien. Heureuse et zen. D'aucuns pourraient évoquer de l'inconscience tant ma situation revêt quelques notions d'urgence. Moi-même, je devrais être angoissée, n'être plus qu'une boule de nerfs à cran.

Au lieu de ça, je souris. Je n'avais pas assimilé cette attitude comme une forme de résistance mais en tout cas, mon sourire béat me permet d'appréhender les jours à venir comme s'ils étaient forcément favorables.

Je souris et je prends le temps de poser les jalons tranquillement, comme si le temps était devenu un allié. Je vis cette même attente, ce même enthousiasme qui m'animaient, voilà deux ans, lorsque j'avais décidé de quitter mon travail pour voler de mes propres ailes.

Oui, ça va, on sait où ça m'a menée.

Je souris sans renier la galère, les moments difficiles, l'entrain suivi d'une solitude extrême, les joies, les désillusions. Je souris alors que je n'en suis pas sortie, de cette drôle de vie entre deux.

Ce week-end, je n'ai vu que le bleu du ciel, senti uniquement les rayons du soleil brûler ma peau, entendu le seul clapotis de la mer, sans parasites autour, sans mauvaises ondes, sans idées noires.

Limite niaise.

En temps normal, je me serais collé des baffes. Mais là, j'étais juste bien, convaincue plus que jamais que l'air de l'Atlantique me sied décidément bien.

J'avais oublié mon petit nombril. Volontairement extrait de mon esprit ce que m'inspirent la campagne de désertification des camps de roms ou le micmac politique actuel. En songeant néanmoins que je n'étais pas la seule à faire n'importe quoi, parfois - avec des incidences autrement plus fâcheuses, pour le coup.

Je résiste à la morosité. Cela sera peut-être de courte durée. Qu'importe. Je respire de grandes bouffées, je me prépare au combat et je savoure.

Sourire est la meilleure des résistances, oui.

4 commentaires:

  1. Tu as raison, keep smiling ! Il dit juste, ce monsieur, le sourire est une force active. C'était certainement l'une des armes de Gandhi et c'est la posture de Mona Lisa et du Bouddha.

    Bises, la Mouette.
    Thierry

    RépondreSupprimer
  2. Sourire, c'est jamais nié, c'est jamais inconcient. C'est toujours beau!
    Continue!!! :-)

    RépondreSupprimer
  3. Je fais de même La Mouette je fais de même !!!

    RépondreSupprimer