J'en suis convaincue maintenant : une vie normale, c'est reposant mais alors, niveau inspiration, c'est zéro. Je vous raconte quoi, maintenant, si je ne galère plus, si je ne navigue plus dans un monde kafkaien, si je vis un quotidien lambda? Ah, on me dit (Jeanne d'Arc, sors de ce corps) que j'étais déjà ordinaire, me manquait plus que la vie qui allait avec... Bah, voilà, c'est fait.
Je travaille la semaine, je finis un manuscrit*, je l'envoie, je sors le week-end, je me craque un peu en allant faire les boutiques, j'arpente tous les rayons d'ikea, je m'énerve sur des suspensions que je n'arrive pas à poser en réalisant que je suis vraiment quiche avec mes mains, je me fais des terrasses et des restaus avec des copines (et même des sushis visiblement irradiés, si j'en crois l'état de mon tube digestif le lendemain), je parle politique avec un coiffeur azimuté (je souffrais déjà en silence d'avoir fait une infidélité à MA coiffeuse préférée, que j'embrasse au passage, tiens) (c'était juste plus possible cette frange, je commençais à me cogner partout, heureusement que j'étais pas au ski, je me ferais pris un pylône. Mais tu restes la meilleure).(enfin, ma cops, elle reste la meilleure) (parce que vous, les autres, vous n'êtes pas coiffeurs, pas vrai?) (je n'ai pas dit que vous étiez aussi quiches que moi des paluches, c'est pas possible, je crois) (bref, vous avez bien compris, je me sers de cet espace pour dire coucou à mes cops au lieu de les appeler, c'est nul, je sais) (mais c'est la faute de ma vie normale, j'ai plus le temps de rien) (la pauvre excuse)...
...
La vie normale, quoi. Enfin, presque. Parce que, lorsque je rentre de ces virées improvisées, je trouve des petites missions dans ma boîte mail, à rendre pour hier, et me voilà de retour dans mon monde pilou, j'ai plus qu'à enfiler mes grosses chaussettes et mon plaid et hop, l'ermite is back! Tant pis pour le dimanche plein de promesses, de sport et de plein air, j'ai repris ma première position, en me réjouissant, néanmoins, d'avoir fait raccourcir ma frange : au moins, je vois de nouveau l'écran.
Ça aide.
Oh, derrière ce léger dépit se cache néanmoins un réel soulagement de travailler un minimum, et pas seulement pour payer le loyer. Les jours passent et je m'interroge sur cette possibilité de recoller au monde réel. Cela est-il possible, je n'en sais rien, vu la faiblesse de l'offre. Toujours partagée entre l'envie de retrouver des collègues et celle de garder cette indépendance à laquelle je goûte actuellement, j'avance et je recule, dans un mouvement de balance certes fatigant mais plein d'enseignements. Après tout, il existe des alternatives à la vie routinière, et j'en explore les différentes voies. Mais je m'égare, moi qui parlais de page blanche, je ne suis pas censée partir dans les tours et vous saouler de questionnements stériles.
En plus, j'suis même pas en pyjama.
* Le manuscrit de Poney, ça y est, il est fini! A voir, maintenant, où cela va nous mener...
lundi 28 mars 2011
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Bah, écoutes, t'as une vie comme une trajectoire de balançoire, alors, de deux choses l'une : soit tu prends ton pied dans le mouvement, les cheveux au vent tout ça, soit t'as la nausée et le mal de mer.
RépondreSupprimerDans chaque cas, t'as une solution adaptée : te laisser bercer par le va-et-vient sans pousser trop haut, juste comme ça, soit descendre de la balançoire.
Tu vois, c'est simple.....:)
Pas si simple que ça, je suppose, la Mouette ? Je te comprends. La valse, ça va bien un moment...
RépondreSupprimerBises.
Thierry