dimanche 30 mai 2010

"Vous êtes célibataire?"

Je suis là, devant le rayon de coulis de tomates, à me demander si oui ou non j'en prends, si c'est bien normal que le bio ait pris 20 centimes en quelques mois et si j'ajoute aussi des tomates pelées dans mon panier, lorsqu'une personne m'interpelle.

Un homme, devrais-je préciser.

Je crois même qu'il a toqué à mon épaule. Oui, oui, comme si j'allais lui dire d'ouvrir la porte.

Donc, toc-toc. Qui est là? Il prend sa respiration, ah non, visiblement, il ne veut pas savoir l'heure qu'il est, je le sens à sa mine concentrée et un rien angoissée.

Mince, aurais-je une patate sur la joue?

"Mademoiselle, seriez-vous, par hasard, célibataire?"

Et là, le blanc. Je crois que l'on ne m'a plus posé la question depuis... depuis... Ah oui, je me souviens, une fois, un homme m'avait accostée de cette façon. J'étais enceinte de six mois. La classe.

Donc, le blanc. Euh, je dois répondre quoi? Vite, vite, vérification. Est-il physiquement intelligent? Le rayon coulis de tomates est-il adapté à la situation? N'aurais-je pas un bout de salade coincé dans les dents?

Ah, ça y est, c'est une blague. Si je lui réponds oui, il va me dire: "eh ben, dans votre cas, c'est normal."

Ouh, je deviens vraiment parano, moi. Donc, je lui réponds que non, mais il a senti mon hésitation.

"A moitié célibataire, alors? " me demande-t-il, plein d'espoir (promis, je ne me la raconte pas. En même temps, à bien y regarder, il n'est pas physiquement intelligent. Pas moche, non, mais pas spécialement ma tasse de thé).

"Non, non, je ne suis pas libre."

Ben quoi, j'ai pas menti: Avec mon loulou, mes aventures à plein temps avec Pôle Emploi et mes rêves d'ailleurs, j'ai pas une minute à moi. J'aurais pu dégager un créneau, éventuellement, sur un ascendant pompier ou Georgecloonesque, mais là, vraiment...

Il est reparti, la mine basse. Mince, je lui ai collé un vent, sans faire exprès. Trop forte.

5 commentaires:

  1. faut dire qu'il s'y est pris pile-poil comme il fallait pour se prendre un râteau, le pauvre...
    Mais si ça se trouve, c'est une charmante personne à connaître, bouffé de timidité, et, moi, avant de lui répondre, je lui aurais demandé pourquoi ça l'intéressait - on a parfois des sacrées surprises, en fait...

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  2. Et peut être que tu es passée à côté de quelque chose... Ou peut être que pas. Peut être qu'il ne faut pas fermer la porte à toutes les opportunités, la perfection George Clooneysque n'existe pas forcément. Ou ne te rendra pas forcément heureuse.

    Bises, la Mouette.
    L'oiseau

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  3. Eh, sur le physique, je blague (un peu, en tout cas), je suis qui pour prétendre ne vouloir que le top? Simplement, au delà de cette fameuse "beauté intérieure", vaste hypocrisie générale, on a tous quand même un minimum de critères. Et quand ça le fait pas, ça le fait pas, pas vrai? Une histoire de connexion chimique, ce genre de choses.

    Peut-être suis-je passée à côté de quelque chose. Certes (même si j'ai des doutes). Mais si j'avais dû lui demander pourquoi il jouait le kamikaze avec son approche maladroite, je prenais le risque d'entamer la discussion et là, vraiment, j'avais d'autres chats à fouetter. Ouais, j'suis une sauvage, parfois!

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  4. Désolé, la Mouette, mon intention n'était pas de te faire la leçon non plus. Bien sûr que nous avons des critères, le contraire serait anormal. Et je suis d'accord avec toi sur l'hypocrisie générale qu'est la beauté intérieure (sans quoi, je serais déjà casé 10 fois :-) ).

    Allez, bises, sauvage.
    L'oiseau

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  5. Arf... La Mouette, je comprends, c'est légitime d'être (déjà) amoureuse de moi... Mais, tu le sais, mas vie n'est pas si simple!

    :-)

    @++
    Sousou - Mythe haut

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