samedi 10 juillet 2010

La longue route

Toutes les deux heures, une pause s'impose.

Si, si, sur un long trajet, c'est important. Sinon, les yeux, y picotent, la tête, elle s'alourdit, les paupières, elles deviennent lourdes et l'esprit tout embrumé.

Toutes les deux heures, une pause s'impose.

Les possibilités sont nombreuses : Lire un article de ELLE (ça prend de quelques secondes à cinq minutes, en ce moment, vu la profondeur des numéros estivaux) ; siroter un thé glacé; croquer un fruit d'été; faire un tour sur sa boîte mail ; et pis sur sa page facebook.

Ensuite, on repart. Hop, on prend son courage à deux mains, bien décidé à s'enquiller un long parcours. On sait qu'on en a pour un paquet d'heures et qu'on ne sera pas couché avant deux heures du mat', au mieux. Alors, on se frotte les yeux, on bâille un grand coup et, les mains sur le... clavier, on repart pour un tour.

Toutes les deux heures, une pause s'impose.

Même lorsque la destination n'est pas estivale. Et surtout lorsque la route sinueuse que l'on prend ne nous mène que sur des chemins communautaires, municipaux, départementaux, que sais-je.

Surtout quand les débats consistent à évoquer des ZAC ou la suppression du patchwork dans les maisons de quartier. Parfois, ça devient sportif. Je m'énerve toute seule en entendant ces technocrates parler de "familles dites vulnérables" - entendez "familles mono parentales", dont les enfants sont forcément voués à l'échec.

Si, je vous jure, y causent de ça, nos politiques. De ce déterminisme social qui enterre les plus jeunes, directement, s'ils n'ont pas la chance d'avoir un pôpa et une môman à domicile, qui travaillent tous les deux, évidemment. Je ne vous parle même pas des enfants qui auraient le grand malheur d'être élevés par une maman seule, au chômage qui plus est: ceux-là, les études supérieures, ils peuvent oublier. C'est no way.

Étant tenue à l'objectivité, je dois donc me contenter de retranscrire ces propos, sans, surtout, chercher à réfléchir à la teneur de tels a priori. Mais quand même, au bout de deux heures...

Une pause s'impose.

Ensuite, je reprends avec plaisir le fil des débats, d'autant que celui qui cause dans le poste aujourd'hui parle comme Bruce Willis (enfin, la doublure française de l'acteur ricain, mais avouez qu'il y a plus désagréable) et surtout, je constate que, parmi toutes les assemblées que j'ai la joie de retranscrire, la droite fait à chaque fois partie de l'opposition.

Sur une pente savonneuse, elle attaque avec férocité la majorité mais la gauche triomphante, actuellement (je ne pensais pas écrire ça de sitôt, tiens, merci la droite d'avoir dérapé toute seule) parvient à rabrouer ces sinistres politiciens. En les taclant sur la politique qu'ils ont choisie de défendre et sur les choix gouvernementaux actuels. Autant vous dire que pour eux aussi...

Une pause s'impose.

Juillet ne sera pas placé sous le signe des vacances, dans mon cas. Tant mieux. Les missions s'enchaînent, s'entrechoquent parfois, ne me laissant aucun répit et me contraignant à des week-end studieux. Avec des pauses, donc, obligatoires, pour éviter le coup de pompe.

Cela dit, si je m'endors, le risque est minime. Tout au plus, je pourrais glisser du canapé.

6 commentaires:

  1. On peut se faire mal, en glissant du canapé ! Allez, bon courage, la Mouette.
    Vises.
    L'oiseau

    RépondreSupprimer
  2. Lorsque tout va mieux (si si un jour tout va mieux) il est plus agréable de se retourner vers un passé certes pouilleux mais où l'on peut toutefois être fier/fière de se dire qu'on n'a rien lâché. Et c'est ce que tu auras le plaisir de faire un de ces jours.

    RépondreSupprimer
  3. Anneso m'a ôté les mots des doigts....:)

    RépondreSupprimer
  4. Merci pour vos encouragements.

    @ L'oiseau: t'imagines, accident de travail. La honte ;)

    Anneso et Anne: c'est sûr, l'intérêt de toucher le fond, c'est de rejaillir plus fort derrière... Vivement demain, alors ;)

    RépondreSupprimer
  5. Glisser du canapé, c'est surtout dangereux quand on atterrit involontairement sur un chat qui vous observait probablement depuis un moment dans l'espoir qu'au réveil, on lui remette des croquettes dans la gamelle. Parce que là, on cumule le choc physique de se retrouver par terre, le choc auditif du piaillement indigné et le rire en cascade de son fiston. Parfois, la vie est dure.
    Bises, la mouette !

    RépondreSupprimer
  6. Ah ah ah, ça sent le vécu! Trop dure, la vie de cafelière ;) bizz aussi

    RépondreSupprimer