mercredi 1 septembre 2010

La mouette nouvelle est arrivée

J'ai l'impression d'être sortie du brouillard.

A quoi ça tient? Je pensais qu'un job pourrait m'y aider. En fait, rien n'a changé, je reste toujours dans l'incertitude. Aucun grand journal, va savoir pourquoi, ne s'est prosterné devant moi pour que je daigne rejoindre sa rédaction. J'ai bien reçu une lettre du magazine ELLE... entendez de son service abonnement. Comment cela pourrait-il en être autrement?

Je n'ai dégoté aucune mission payée au lance-pierre ni de contrat d'aide à l'embauche à 6 euros de l'heure. Mince alors.

Et pourtant, le jour s'est levé.

Lundi, j'ai visité l'appartement que j'espérais tellement avenant, lumineux, grand. Il l'était. Banco, j'ai dit, balayant d'un mot toutes les interrogations passées.

A cet instant, j'ai pensé à ma copine Jol qui, l'une des premières, m'avait encouragée à retourner aux sources, là où je me sens bien, libre et apaisée. Je me suis dit qu'elle avait eu bien raison de me bousculer un peu, moi qui tournais en rond ici. Que, finalement, ce n'était pas si compliqué, si l'on passe les quelques accrochages téléphoniques, les découragements perpétuels, les remontrances familiales ou amicales, parfois... Une somme de petits obstacles qui m'auront permis de mûrir le projet et de comprendre que l'erreur aurait simplement été de rester sans bouger.

Lorsque je suis allée chez la propriétaire des lieux, le lendemain, elle m'a demandé si j'étais toujours d'accord pour signer le bail. Et comment! Déjà, je me projetais dans cette nouvelle vie, j'avais listé tous les impondérables d'un déménagement, envoyé mon préavis... Je n'ai pas eu à mentir, je suis tombée sur une personne rare, confiante, qui n'a exigé aucune feuille de salaire, mais une "simple" garantie. A bientôt 36 ans, j'aurais pu rager, intérieurement, d'avoir encore à demander à pôpa-môman de me cautionner mais enfin, soyons réaliste, j'ai juste à me souvenir des appels désespérants avec des bailleurs sociaux, des agences méprisantes ou des proprios mal léchés pour mesurer ma chance, aujourd'hui.

Je peux démarrer une nouvelle vie. Avec, forcément, le risque que cela engendre, quitter les repères que j'ai ici, la micro-opportunité de me déguiser avec une charlotte, de temps à autre, voir moins souvent des amis etc etc. Comme dirait une mamie bien intentionnée, on ne fait pas d'omelette sans casser d'oeufs.

Oui, vous voyez, finalement, ma joie ne tient qu'à un banal déménagement. Rien de transcendant, j'imagine. Pourtant, j'ai l'impression d'avoir enfin franchi un cap, d'avoir atteint, aussi, l'un de mes objectifs.

Je me sentais blasée, depuis quelques temps, depuis cet enchaînement de déboires, de refus et de galères, comme si la chance m'avait quittée, comme si je n'étais là que pour en baver. Soudain, l'espoir renaît, la sensation, aussi, qu'en actionnant les bons boutons, ce que l'on projetait survient.

Loin d'être une finalité, ces retrouvailles nantaises constituent pour moi un nouveau départ, pour ouvrir ces horizons que je sentais tellement bouchés ici. Il sera toujours temps de décider ce que je fais de ma peau, une fois sur place. Oui, je sais, le temps, justement, est compté. Mais parfois, l'énergie peut décupler les forces.

C'est ce qui m'est venu à l'esprit, au lendemain de ma décision, sur une place de marché, dans la périphérie nantaise. Par hasard (?), à la faveur d'une dégustation de caramel, j'ai fait la connaissance d'une personne, qui m'a raconté ses débuts dans la vente ambulante, depuis un an, après près de vingt ans de salariat et un licenciement. On a discuté de tout et de rien, sans arrière-pensée.

Pourtant, en la quittant, j'avais le sourire aux lèvres. Elle venait d'ouvrir une brèche, sans le savoir: elle cherchait une personne pour lui fabriquer des macarons "à l'ancienne" (entendez pas fourrés comme les miamiam Ladurée) et trouvait intéressante l'idée de, pourquoi pas, travailler ensemble. Comme si tout ça était très naturel.

Oui, pourquoi pas.

7 commentaires:

  1. C'est génial. Tu changes d'air et du coup, une opportunité se présente ! Je suis heureux pour toi, la Mouette.

    Bises
    Thierry

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  2. Que je suis contente de lire ce billet et d'en sentir le ton enjoué et emploi d'espérance !
    Tiens, tu me fais du bien ;-)

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  3. Ah la Mouette, te voilà à Nantes, ma ville d'origine ! En te lisant j'ai l'impression que c'est moi qui y suis retournée c'est drôle car je suis actuellement dans les mêmes envies d'y poursuivre mon chemin ! Et avec les mêmes vélléités culinaires après tant de tatonnements pour me faire une place ailleurs ! C'est drôle oui, vraiment ! Embrasse la Loire pour moi et puis les bords de l'Erdre ! Bienvenue chez toi !

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  4. @ Thierry, merci! L'air du large, rien de tel...

    @ Tweet : Alors là, si je te mets du baume au coeur, ça me réjouit, tu peux pas savoir! Je pense bien à toi...

    @ Nath: Bienvenue ici! Dis, ça se trouve, on s'est déjà croisées, dans notre jeunesse ;) J'aimerais bien que tu me parles de tes vélléités culinaires et de tatonnements, ça m'intéresse!

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  5. Coucou la Mouette !
    Pour faire court et si j'y arrive (!)je vis sur Vierzon depuis 4 ans (un ricochet amoureux m'y a fait m'y poser et puis là pof le ricochet a coulé !!)après avoir vécu 5 ans en auvergne en tant qu'éducatrice et animatrice d'ateliers cuisine. Actuellement et après deux ans comme éduc à la Protection Juduciaire de la Jeunesse dans la région centre, mon statut de contractuelle m'amène à...Pôle Emploi (youpi)! Dans mon métier j'ai toujours ultilisé l'outil cuisine comme outil à la relation. Je possède le CAP cuisine que j'ai passé en formation pour adulte à Nantes il y a maintenant 11 ans .Mon désir profond étant de créer un lieu de restauration et d'échanges tout public et non pas "un commerce"! Voilà en gros le "profil" de la Nath ! Nous pourrions si tu le souhaites échanger sur nos parcours; et puis si jamais tu souhaites des infos sur Nantes, dont je suis originaire et où vit ma famille ça pourait peut-être t'aider ! Voilà ! Moi, à ce jour, je suis partagée entre rester sur vierzon ou retourner à Nantes. Affaire à suivre ! je peux si tu le souhaites t'envoyer mon adresse mél. A bientôt !

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  6. Ah, comme on se retrouve sur la vision de la cuisine et sur ce lieu de restauration à part, avec le lien social qui prévaut! C'est bien d'ailleurs ce que l'on m'a reproché au moment où je suis allée défendre mon projet. "Mais pourquoi vous ne créez pas plutôt une asso?" Mais parce que je veux en vivre, tiens! ;)

    Ravie en tout cas de te connaître, ça fait plaisir de voir d'autres "utopistes". Bon, tu as un net avantage sur moi, le fameux diplôme, la charlotte +12 qui ouvre bien des portes... Merci pour cette présentation en tout cas, oui, tu peux m'envoyer ton adresse email sur celle indiquée sur le blog et n'hésite pas à commenter ici aussi!

    Je suis également originaire de Nantes, où vit toujours une partie de ma famille, mais il y a toujours à apprendre des autres, des adresses, des tuyaux, des gens... Et qui sait-on, peut-être nous croiserons-nous sur Nantes, si tu reviens, peut-être monterons-nous ce lieu ensemble, peut-être... Ouh la la, je vais prendre mes gouttes, moi ;) A suivre, alors!

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  7. contente de te voir avec des projets et de l'élan ! c'est super, à peine à Nantes tu rencontres déjà quelqu'un !!!! tu vas voir, comme tout va changer là-bas....

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