mercredi 8 septembre 2010

Le labyrinthe de ma vie

A l'heure où je vous écris, j'ai le dos en compote, les yeux qui piquent et la sensation d'avoir organisé un véritable labyrinthe dans mes murs, posant ça et là des cartons dans une anarchie la plus totale.

Oui, je sais, je ne déménage pas dans l'immédiat mais, que voulez-vous, l'idée de faire du tri me plaisait bien et puis, entre deux extras, j'anticipe l'éventuel appel pour une mission rédactionnelle de la mort-qui-tue, qui me permettrait de ramener quelques sous sur le compte, mais qui risquerait un rien de monopoliser mon attention.

Alors là, je me suis lancée dans un sacré ménage de printemps, comme jamais. D'ailleurs, j'ai l'impression qu'à ce rythme, mon prochain appart sera feng-shui. Si, si, zen et clair. Rien à voir avec le bordel (organisé) que je mets inlassablement dans tous les apparts que j'ai habités.

Est-ce la peur du vide? En tout cas, j'ai toujours collé des tonnes de bibelots (je déteste ce mot), d'objets de déco, de bouquins, de magazines chez moi. Et puis de la tasse, ah, ça, j'aurais pu ouvrir un salon de thé avec tous ces mugs (comment ça, c'était mon idée? Ah, ça doit venir de là, alors). Et de la vaisselle à ne plus savoir qu'en faire, des cadres - même pas accrochés - une collection de théières, des bouquins de cuisine qui s'entassent, des BD et des CD qui prennent la poussière, des bougeoirs, des milliers de crayons et une centaine de petits carnets de notes.

Je vais éviter l'auto-flagellation et passer sous silence le dressing monstrueux que j'ai cessé d'alimenter, peu ou prou, depuis quelques mois, celui de Loulou - dont je salue avec gratitude la croissance, me permettant de renouveler en permanence le stock de fringues. Ah, il y a ses jouets, aussi, et ses multiples cartes, môssieur étant un indécrottable collectionneur (je crains le pire pour son futur home sweet home. Va finir comme moi, lui, asphyxié par ses propres objets). Sans oublier les meubles.

Mon inconscient a dû me guider dans cette voie: boucher le moindre trou, le plus infime espace. Et après, je me plains de ne pas respirer... Éternelle contradiction. Pleine de résolutions, j'ai enfin fait le vide. Entre dons, ventes et impitoyable tri directement vers la poubelle, je me suis sentie soulagée.

Bon, après, il subsiste des choses dont vous ne savez que faire: ces photos de vos 25 ans, là, ça vaut vraiment le coup de les garder? On voit bien que j'allais avoir mal aux cheveux le lendemain. Et puis, ces quelques clichés monstrueux où je ris à gorge déployée, avec tous ces kilos en trop... Là, direct poubelle. A l'inverse, je conserve ces photos illustrant ma période d'anorexie. Je devrais être dégoûtée, mais même pas. J'ai plutôt de jolies jambes là-dessus, pour une fois. OK, ce n'était pas vraiment moi mais une jeune fille malade. Pourtant, j'en conserve un souvenir assez palpable. Et puis, quoi, je m'en suis sortie, alors... Question de narcissisme, je crois.

Et voilà comment vous vous retrouvez jusque tard la nuit à revivre quelques flashes de votre vie, dans un capharnaüm indescriptible, en prenant le temps de songer à ces multiples vies que vous avez connues. La différence, c'est que je vais cette fois me contenter de garder ces épisodes dans un coin de ma tête et laisser les souvenirs concrets à la place qui leur revient.

Inutile de s'encombrer davantage, les casseroles, c'est suffisamment lourd à traîner comme ça, pas vrai?

4 commentaires:

  1. Oh si, que c'est vrai. J'ai toujours profité de mes (multiples) déménagements pour faire le vide, quitte à avoir quelques regrets ultérieurement. Mais si mes apparts au début étaient zen, le naturel revenait rapidement au galop. Allez, courage, la Mouette.

    Bises.
    Thierry

    RépondreSupprimer
  2. C'est toujours si limpide, si agréable et si doux de te lire...
    Ma fille aussi, est une collectionneuse de tout-ce-qui-lui-rappelle-un-évènement... je crains aussi pour son futur appart...
    Ils ont vraiment des points communs, nos loulous...
    J'ai lu plus haut que tu partais à Nantes...
    Bonne route petite Mouette, prends soin de toi...

    RépondreSupprimer
  3. tiens, ça me rappelle qu'il faudrait bien que j'en fasse aussi, du rangement......:)

    RépondreSupprimer
  4. @ L'oiseau et Anne : Je crains fort que le naturel revienne au galop dans mon nouveau bordel, hélas! Quant à commencer un tri, cela demande tellement d'énergie que je regrette d'avoir accumulé autant de bazar...

    @ Véro: Contente de te voir ici! Pour les points communs, je ne peux que t'approuver, je me fais parfois la réflexion en te lisant...

    RépondreSupprimer