vendredi 18 mars 2011

Le jour où j'ai fait rougir le caissier de chez Ed

Je ne vais pas vous mentir, j'avais le moral dans les chaussettes hier, et rien n'y faisait, même pas la relativité. Pourtant, seuls mes murs tremblent ici, sous la pression de mon acharné de voisin (physiquement intelligent, mais je vous dis ça de souvenir, l'être demeure invisible) qui doit décidément refaire tout son appartement, je ne suis intoxiquée que par le parfum de la dame du troisième et l'iode, je la colle dans l'eau du riz.

Mieux, je venais d'en finir avec le manuscrit de Poney (enfin, je ne parle pas de la correction,  à chaque jour sa peine). Alors, quoi? De quoi pouvais-je me plaindre? Pourquoi n'avais-je envie que de boulotter un quatre-quarts inratable (du genre bombe calorique, mais tellement bon que c'est un supplice d'attendre qu'il refroidisse) avec un thé brûlant sous mon plaid en m'apitoyant sur mon pauvre sort?

Le vide, les amis, le vide. Les hormones, aussi. Je vous dis pas, je saurais que mon public est exclusivement féminin, je vous parlerais de ma poussée hormonale et de ces petites bêtes qui font du flipper dans mon corps en ce moment, mais je me tiens, des hommes plein de testostérone lisent ce blog.

Bref, je me sentais tellement vide que j'ai quasi-supplié mon employeur principal de m'octroyer une mission. Pathétique. Mais payant : une heure plus tard, j'avais le son dans la boîte et je le regrettais amèrement, tant je ne comprends pas un traître mot du speech d'un médecin un peu dépressif sur les bords (je crois que mes oreilles ne sont sensibles qu'à la mauvaise foi politicienne, pas au discours d'un humaniste. Les hormones, je vois que ça).

Du coup, je suis retournée sur ma boîte mail, ce qui m'a arraché un vague sourire: les alertes que j'ai créées sur Pôle Emploi pour me dégoter LE job de mes rêves s'affichent comme des SPAMS, alors que les multiples relances de ventes privées non. Cherchez l'erreur. En tout cas, ils cherchaient un rédacteur passionné par le monde rural, les tracteurs ou encore l'univers de la chasse.

Pas de bol.

Bref, je songeais que j'allais bientôt décéder de vacuité ou d'une dépression foudroyante quand j'ai arrêté subitement de jouer à Caliméro, à la faveur d'un coup de fil avec ma plus vieille amie. J'ai réalisé le nombre de freins que je me collais toute seule et dans cet équilibre manichéen qui me tient, j'ai enchaîné ce matin inscription au site OVS, dont je vous avais déjà parlé (histoire de sortir un peu de ma tanière), décodage de médecin tourmenté, donc (je sèche encore un peu, mais bon) et yogging effréné (avec un vent à décorner les boeufs au retour et la bave aux lèvres, un vrai bonheur).

La philosophie de Baloo (on a les références qu'on peut) a aussitôt éradiqué toute pensée négative et ma dépression est repartie se cacher, loin - j'espère. Oui, il en faut peu pour être heureux.

Revenues dans la vraie vie, nous avons filé, mes jambes de bois et moi, faire deux, trois courses et, allez savoir pourquoi, je me suis amusée à un jeu idiot: empiler tout un tas d'articles les uns sur les autres et voir si la pyramide chancelante allait résister au tapis roulant (cherchez pas, les hormones, je vous dis). Le caissier, qui a bien failli se prendre un paquet de cotons dans l'oeil ("ça va, c'est pas lourd, heureusement", m'a-t-il glissé entre effroi et amusement) ne faisait pas trop le malin après ça, au début, avant de se détendre, après mon opération drague à trois balles (les hormones, les hormones), le temps qu'il passe les articles.

"Ça vous fera la modique somme de deux cent cinquante euros!" me lance-t-il, content de sa blague.

"Mangez des fruits et des légumes, qu'ils disent", je lui réponds en jetant un oeil à mon caddie vert et bio. "Enfin, ça reste raisonnable pour du bio."

"Oh oui" acquiesce-t-il "et vous avez eu raison de prendre ces carottes, elles sont très bien."

Un peu interloquée, en me demandant s'il a deviné mes intentions avec les carottes*, je lui dis: "bah en plus, il paraît que ça rend aimable!" (Jean-Claude Dus, sors de ce corps, vite)

C'est là qu'il a rougi en balbutiant des euh, euh...

Je lui ai tapé dans l'oeil, je vois que ça. Ou alors, je suis devenue une vraie nympho.

Saleté d'hormones.

*  Une soupe maison, évidemment. Tout de suite... vous avez les hormones en vrac, ou bien?;)

6 commentaires:

  1. Ahahahahah ! Saletés d'hormones, elles peuvent nous rendre tellement heureux parfois, et tellement débiles d'autres fois. Mais tu devrais faire abstraction des mâles bourrés de testostérone et nous raconter quand même toutes ces petites bêtes qui jouent du flipper chez toi, je parie que tu saurais rendre ça extrêmement intéressant. En tout cas, moi, ça me passionnerait de savoir.
    Bises, la Mouette.
    Thierrette (tu vois bien que je ne suis pas bourré de testostérone...) Oui, bon, c'est un jeu de mots pourrave, je sais.

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  2. HAHAHAHAHAHAHAHAHAHA ! purin, tu tiens la forme, pour une dépressive hormonalement chahutée ! moi aussi, ça fait deux jours que je marine dans le marasme - les hormones, tu crois ? :)))

    "... mes intentions avec les carottes*"---> " * Une soupe maison, évidemment. Tout de suite... vous avez les hormones en vrac, ou bien?;) " : je sais pas à quoi tu crois qu'on pensait, mais si je pense que tu pensais bien à ce que je crois que tu pensais qu'on pensait, tu t'es fourrée le doigt dans l'oeil ; j'avais pensé à un masque pour la peau, avec rondelles de concombre pour les poches sous les yeux.....☺☺☺
    Alors, t'as fait un potage Crécy, finalement ?

    (PS : ça s'invente pas : le mot de vérif, c'est "nocul" - chuis pétée de rire.)

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  3. hé, " Thierrette ", gaffe à pas te prendre le pot-au-lait dans la tronche ! :D

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  4. @ Thierrette, non, certaines choses méritent d'être tues, crois-en ma lucidité passagère. Et méfie-toi des berrichones hormonées, visiblement, elles cognent;)

    @ Anne, tu m'as fait trop rire avec le mot de vérif!
    Je crois que nous sommes victimes d'un complot hormonal, je ne vois que ça. Va courir, ou va faire un potage (j'ai mis du légume à l'arrache, tt ce qui me venait sous la main, miam) et tu chanteras comme Baloo toi aussi!
    Bon, je vais soigner mon oeil, j'ai mis mon doigt dedans;)

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  5. Je suis vacciné contre les berrichonnes, hormonnées ou pas, t'inquiète :)) Et toi, fais gaffe où tu mets les doigts...

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