jeudi 4 juin 2015

L'usine à gaz

Je remonte dans ma chambre d'hôtel. Je ne suis pas tranquille. Je veux quitter New York, vite, je n'ai jamais eu autant envie de partir.
 
Je suis en danger.
 
Je jette mes affaires en tas dans mon sac, tant pis, pas le temps de tout plier. Il y a un type, dans ma chambre, il répare le téléphone. Je n'aime pas son regard lourd, sa présence même.
 
Quand vais-je enfin être rassurée? J'entends un bruit de scooter. Un type, habillé comme le réparateur du téléphone, arrive sur sa bruyante machine par le... balcon. L'autre se lève, ils m'encadrent. Ils sortent chacun une sorte de petite lame de rasoir et la brandissent devant moi.
 
Déterminés et menaçants, ils m'ordonnent d'ouvrir la bouche et de mettre mes mains dedans.
 
"Je ne dirai rien, je vous assure, je voulais juste gagner un peu d'argent. Personne ne saura!"
 
Impitoyables, ils répètent leurs consignes.
 
Je savais que cette mission était dangereuse. Je l'ai acceptée parce que je n'avais pas d'autre choix, tout simplement. Là, je ne veux pas mourir. Eux m'obligent pourtant à creuser ma propre tombe. J'ouvre la bouche. "Tes mains dans la bouche!" Ils rapprochent un peu leur lame et je sens le gaz arriver vers moi. Ma bouche prend feu. Je vais mourir.
 
Je ne suis pas morte. Je ne comprends pas.
 
...
 
C'est une usine à gaz, ma vie, en ce moment, ou bien?

En tout cas, mes nuits sont peuplées de cauchemar et j'aimerais bien rentrer à ma maison. Une maison paisible, calme, qui respire, où l'on prend le temps de faire les choses et d'écouter les autres.

Quoi? Je rêve? Ah oui, peut-être.

Et vous savez quoi? Je continuerai de rêver, malgré tout.

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