Mon balai et moi, nous sommes partis de bon matin, bien décidés à avancer. Je vous avoue qu'avec mon allure de Quasimodo ("sans la bosse et la sale tronche", dixit une amie bienveillante), cela relevait de la gageure mais bien shootée aux anti-inflammatoires et autres saletés qui disent à la douleur d'aller se rhabiller, j'ai ignoré les prières de mon corps, prête à affronter le terrible-monde-qu'il-est-krès-krès-méchant (les médocs, c'est la faute aux médocs, je vous dis).
Histoire de me ménager un peu, j'ai commencé par une longue entrevue avec mes formateurs afpaiens, sorte de grands sages toujours bien avisés, véritables coaches mentaux. Regonflée à bloc, j'en suis ressortie avec l'idée d'aller à la pêche au local, mon objectif n°1 désormais.
Un petit tour sur deux-trois sites spécialisés plus tard, je me suis dit qu'un bon expresso me ferait du bien. Un calmant aussi. Des fonds à 300.000 euros, y'en a à la pelle. En dessous, c'est soit boui-boui, soit situé en pleine zone industrielle, idéal pour se planter. Pas totalement découragée, j'appelle un numéro indiqué sur l'une des annonces. A l'évocation de ma fourchette de prix, mon interlocutrice n'essaie même pas de masquer son rire, mélange d'esclaffement et de mépris. On vous rappellera, hein...
J'appelle ensuite un agent immobilier, que j'avais déjà contacté, lui expose un peu les nouveautés depuis la dernière fois, en prenant un ton posé et en employant un vocabulaire de chef d'entreprise qui en serait à sa cinquième reprise. Lui est plus complaisant, voyant peut-être le pigeon, qui sait. Il n'a rien en dessous de 300.000 euros, "ou alors, pas central". Comprenez à dix minutes du coeur de la cité. Il me pousse à aller au bout de la piste que j'ai depuis le départ. Il a raison, je vais y retourner.
Sur le chemin, je fais un petit détour par un autre café, à vendre. Quand le gérant m'annonce 115.000 euros et à peine 900 euros de loyer mensuels, je serais limite à lui taper la bise. En plus, il a de beaux yeux bleus, quoique légèrement fatigués. On discute, le bail ne prévoit pas de restauration pure mais je ne ferme pas la porte. De toute façon, tout se négocie, dans ce monde de requins.
Et me voilà quelques minutes plus tard devant la propriétaire de ce lieu que je continue de convoiter, dans son nouvel écrin, joli et moderne, clair et spacieux. Elle doit gérer les deux établissements, a conscience de la difficulté du challenge mais reste déterminée: il est trop tôt pour envisager de vendre. En clair, croire que je peux m'installer bientôt dans SON resto, c'est comme imaginer que mon balai va me laisser tranquille demain. Un mythe.
Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai un peu l'impression d'avoir brassé de l'air. Le pire, c'est que ça ne fait que commencer. L'avantage, c'est que ça me laissera du temps pour tester toutes les façons de foirer son été!
mardi 23 juin 2009
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Ne sois pas si défaitiste, la Mouette, on es tous derrière toi. Allez, courage !
RépondreSupprimerL'oiseau
Ouaip, on te soutient ! Alors file chez l'ostéo, et acharne toi, parce qu'il se passe tous les jours quelque chose !
RépondreSupprimerEvidemment que c'est pas pré-mâché...
Et pis les marchands de murs ont les dents longues, d'ac, mais souviens toi : "y a une muselière pour chaque chien" ! (proverbe breveté bibi)
Lâche pas l'affaire !
Ah, Anne, il est pas mal ce proverbe!
RépondreSupprimerT'inquiète, l'oiseau, je ne suis pas défaitiste, disons que j'aime bien me moquer de moi-même! On peut appeler cela du masochisme, certes, je préfère parler d'auto-dérision... Le jour où j'aurai envie de lâcher, je me rappelerai que vous êtes là, en tout cas, et que je ne peux pas renoncer! Merci.
Je sais, la Mouette, qu'il s'agit d'auto-dérision, pourtant, j'y sens... Enfin bref, ne laches pas l'affaire, on est la.
RépondreSupprimerL'oiseau