samedi 11 juillet 2009

Les grandes vacances

Il est cinq heures. La nuit a été courte. La maison se réveille, s'agite, des bruits de pas dans l'escalier, l'eau de la douche qui s'écoule... Aujourd'hui, on part à la mer. Un mois. J'ai eu du mal à m'endormir, excitée par l'idée de partir au soleil, de passer du temps en famille. Pourtant, la tension est là. Ma mère essaie vainement de me faire avaler une petite pilule bleue, contre le mal des transports. Je mange bien la confiture à la fraise qui l'entoure, mais rien à faire, le médicament miracle a du mal à passer. Maman replonge la cuillère à trois reprises dans le pot, en grommelant. Elle s'énerve, dit que de toute façon, c'est dans la tête. Et que ça sert à rien car de toute façon, je vais finir par vomir. Mon père arrive, demande ce qu'il se passe, prend ma défense. Ma soeur se prépare, pendant ce temps, sans en faire des caisses comme moi.

Mon père vérifie quinze fois s'il a bien coupé l'eau, le gaz, débranché la prise télé, si ses cales en bois, pour bloquer le garage (!), tiennent bien. Si le vélo ne va pas se décrocher, sur le toit de l'Alfa Roméo. Nous l'attendons dans la voiture chargée à ras-bord, les bras croisés. Nous roulons trois kilomètres et j'ai déjà mal au coeur. Ma mère râle, me supplie de penser à autre chose, mon père tourne la tête vers moi, l'air inquiet et ma soeur me chambre.

Je finissais toujours par vomir.

Au fil des ans, on a abandonné l'idée de la cafétéria sur la route, qui provoquait systématiquement chez moi des nausées et on a adopté le pique-nique. Je garde un souvenir ému de ces "grandes vacances", ce moment à part me donnant l'illusion d'une vie familiale soudée et aimante. Et même quand ma mère grognait contre la pilule bleue et contre la lenteur de mon père, même lorsque ma soeur et moi ne cessions de nous chamailler, je pensais en mon for intérieur que moi aussi, quand je serais grande, je partirais pour les "grandes vacances". Avec mon mari et mes enfants.

Trente ans plus tard, on ne part plus un mois en vacances. Et puis, si j'ai bien un fiston, je n'ai pas de mari à disposition pour envisager un scénario familial digne de ce nom.

En attendant le retour de mon loulou, j'ai donc décidé de faire des sauts de puce, à droite, à gauche, histoire de prendre un peu l'air, mais aussi de rester à l'affût d'une éventuelle affaire. Tout ça me va bien. Après trois mois passés à l'AFPA, je veux rester dans cette dynamique et ne pas relâcher (trop) mes efforts. C'est tout le paradoxe des chômeurs comme moi: on ne bosse pas mais les vacances ne signifient plus grand-chose.

Jeudi soir, j'ai rangé mes cours, fait le tri. J'en ai relu quelques-uns et j'ai eu l'impression de faire un sacré bond dans le passé, tant les choses ont évolué. Pourtant, le combat continue. Alors, je m'accorde un p'tit week-end prolongé, où j'irai peut-être danser au bal des pompiers. Et après, je repars à l'assaut! D'ailleurs, je passe devant le "grand jury" mercredi, pour valider mon projet. En attendant, excellent week-end à vous...

3 commentaires:

  1. Bon week end à toi aussi, la Mouette. Et puis pour mercredi, ne flippes pas trop, ça passera comme une lettre à la poste. Même pas la peine que je te dise m...
    Si ? C'est la peine quand même ? Bon, ben alors merde !

    Bisettes
    L'oiseau

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  2. Bon week end la Mouette !
    Ah ! Les vacances.....

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  3. Bon week-end... profite pour décompresser et te changer les idées !
    A bientôt pour la suite de tes aventures !
    Bises

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