Lundi matin, l'âme en berne, j'avais commencé un post. J'aurais pu le reprendre tel quel et pourtant, il me semble aujourd'hui anachronique.
Oui, en quelques jours.
Je ne suis pas à une contradiction près, vous le savez, maintenant. N'empêche qu'en relisant ces lignes, je mesure combien mon esprit a migré vers un nouvel horizon. Allez, je vous fais un copier-coller et je vous retrouve après:
"Parfois, et hier encore à la sortie du train, je me suis demandé si je n'avais pas fait un immense gâchis de ma vie. A force de laisser parler mon caractère disons, un peu fort parfois - doux euphémisme - j'ai fait des choix qui me laissent aujourd'hui dans une situation précaire.
C'est le "malgré notre désir de vous être utile" de la lettre reçue hier qui m'a titillée. Ils ont raison, je suis en position de faire l'aumône. Oui, je galère.
Hier, à la gare, donc, j'espérais un visage familier. C'était idiot, car je n'avais prévenu personne de l'horaire du train et, vu le soleil, les amis avaient autre chose à faire que jouer au chauffeur. Sauf que, lorsque j'ai vu le tram me passer juste sous le nez, engendrant quinze minutes d'attente jusqu'au prochain, j'ai songé à ce sentiment de gâchis.
Comment en suis-je arrivée là? Comment font les autres? Ne font-ils pas plus de concessions, pour rendre leur vie plus fluide? J'ai trop rêvé la mienne, je crois, et aujourd'hui, tout m'échappe. Je suis en perpétuelle bascule entre mes envies et la réalité. "
Voilà. Je fais bien ma Cosette, pas vrai?
Aujourd'hui, j'ai le sourire. Bizarre, je sais. Rien n'a changé, je n'ai toujours pas de boulot, ma balance affiche toujours de méchants chiffres et personne n'a garé son cheval blanc en bas de chez moi.
Mais...
... Je suis en mode détox depuis dimanche soir. Cela faisait longtemps, très longtemps, que je voulais m'y mettre sérieusement. Et là, enfin, mon frigo, loin de s'apparenter à un programme d'austérité, est coloré de ces légumes que j'aime - et les sucreries rangées au rayon des (doux) souvenirs (la foi, ayons la foi).
... Dans la famille "je veux une vie saine", j'ai enchaîné sur des séances de sport, qui m'ont laissée lamentablement amorphe, la bave aux lèvres, mais réjouie de retrouver de telles sensations.
... Je n'arrête pas de retrouver plein de trucs que j'avais égarés, du genre des clés, un papier de l'INSEE que je cherchais désespérément et même une carte de tram perdue depuis une bonne année. Bon, j'écris ça et en même temps, je suis en quête absolue d'un document administratif dont j'ai IMPÉRATIVEMENT besoin et, malgré le couloir jonché de papiers, je suis bredouille, pour l'instant.
... Au delà du bazar apparent et concret, je suis enfin en train de tout ranger, compartimenter, là-haut, et la semaine au Café Clochette a été révélatrice, pour moi: je n'ai pas eu le loisir de réfléchir à ma situation ou à des projections stériles durant cette période par ailleurs exaltante. De quoi faire le vide, prendre du recul et me donner une envie : celle de reprendre le contrôle de cette vie qui m'échappe.
... J'ai enfin compris que je n'avais pas fait le deuil de mon projet. L'échec m'effraie, plus que jamais. Mais justement, je ne dois pas prendre mon parcours comme un échec ; plutôt comme un but, une expérience. Aujourd'hui, je range la cuisine dans un coin de ma tête, et basta. Le journalisme, ça me semble compromis aussi. Alors, pourquoi ne pas reprendre mon idée première, celle de devenir écrivain public? Et pourquoi ne pas coucher mon vécu sur le papier, pour de bon?
Et si ces épreuves, ces rencontres, ces joies et ces désillusions n'avaient existé que pour mieux les raconter?
Vous voyez, rien n'a changé. Et tout, pourtant. C'est une simple question de perspective. Demain, peut-être vais-je me réveiller, morose et découragée. Mais je ne veux même pas y penser. Car j'ai un projet, un projet de vie, dont je vous parlerai ultérieurement, qui m'anime et qui remplit mon verre.
L'équilibre est fragile, mais il est là.
jeudi 29 avril 2010
L'histoire du verre plein... ou pas
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J'aime beaucoup te voir ainsi, ça fait vraiment plaisir. Tu as parfaitement raison, ton parcours n'est pas un échec, au contraire. Je trouve que tu as fait preuve de beaucoup de volonté et de force. Ne lâche pas la grappe, la Mouette.
RépondreSupprimerBises.
L'oiseau
Moi aussi j'aime beaucoup,
RépondreSupprimerUne attitude POSITIVE j'adore...
Et dans la vie le fait de se diversifier et d'avoir un parcours atipique c'est génial.
Tu peux me compter dans ton Fan Club.
Gros Bisous
Chantal
:-)
RépondreSupprimerécrivain public, oui, j'y avais pensé mais c'est trop "public" pour moi....et le créneau est déjà occupé sur mon coin. T'as tout sur le ouaibe à ce sujet !
RépondreSupprimerJ'aurais envie de te dire,"fais" !
so, why not ? Do it !
Tout est en effet question de perspective, de s'autoriser à se dire qu'on a le choix. Lequel ? Pas toujours évident. Mais il est là, quelque part. Je dis ça d'autant plus "tranquillement" que cette croisée des chemins, ça fait plus d'un an que m'y trouve... jusqu'au cou.
RépondreSupprimer@ L'oiseau: je savais que cette "positive attitude" allait te plaire ;)
RépondreSupprimer@ Chantal: Bienvenue ici, Chantal, toi dont j'avais déjà noté le soutien sans faille sur la page Facebook. Merci!
@ Pascale: Comme tu dis.
@ Anne : je vois le genre, toi tu veux faire écrivain, le reste, c'est du people ;) Trêve de plaisanterie, tu as le talent pour.
@ Tweet: mais pourquoi ai-je donc l'impression qu'on se ressemble, hein, pourquoi?;)
Bizz à tous!
Je venais aux nouvelles... c'est toujours autant un plaisir de te lire, et de voir que tu as un projet qui t'anime...
RépondreSupprimerBon week-end petite Mouette...