jeudi 31 mars 2011

Les dents qui saignent

Cette nuit, j'ai perdu ma dent de devant et j'avais tout plein de sang dans les mâchoires, sous l'oeil ébahi de mon amant du soir (qui n'était pas un inconnu, je vous rassure) qui, du coup, arrêtait de me rouler des pelles pour aller voir ailleurs les sensations. J'avais le sourire d'une gamine de 6 ans, mais version Carrie, gore, quoi. Et à oilpé. La classe.

C'était un rêve.

Cette nuit, j'ai perdu une amie. Cancer foudroyant. Horrible. Je pensais à son mari, à ses enfants, et je regrettais de ne pas l'avoir appelée plus tôt, chienne de vie.

C'était un cauchemar.

Cette nuit, je finissais une course dans une sorte de terrain tout cracra et j'arrivais première, alors même que je m'étais arrêtée pour reprendre mon souffle (pour me faire un petit thé et aller chercher du boulot sur poleemploi.fr- une envie soudaine de rire, je crois). Du coup, je gagnais une jolie coupe et je devais faire un speech, sous le regard amusé de Loulou qui se payait clairement ma tête. L'horreur.

C'était, je ne sais pas, une sorte de rêve.

Je me suis réveillée ce matin, un peu dans le brouillard, épuisée d'avoir autant faire tourner les machines là-haut (pas l'habitude, normal), le teint blafard, le cheveu gras (tu parles, je voulais aller à la piscine hier pour me laver les cheveux, bassin fermé pour compet! Je soupçonne un complot, d'autant que la pluie était de la partie, la garce, m'empêchant de me faire un petit yogging). Une vraie star, en gros. Je me suis demandé comment interpréter mes rêves, cinq secondes, avant de me souvenir que de toute façon, c'est un peu normal de rêver des trucs pareils quand on a l'esprit un peu tordu comme le mien.

J'ai regardé le ciel, tout gris. J'ai laissé infuser mon thé un peu trop longtemps, il pleuviotait dehors... Alors, j'ai mis un grand coup de pied (virtuel, le coup de pied, pas envie de me faire suturer la tête) dans cet esprit morose et j'ai de nouveau réfléchi (waouh, c'est l'ébullition ce matin) au pourquoi du comment.

En fait, depuis le début de semaine, nos soirées, avec Loulou, se terminent systématiquement par une bonne grosse engueulade, parce qu'il dépasse les bornes et que le coup de Maurice, ça va bien, mais y'a pas écrit coconne sur mon front. Ensuite, je l'entends marmonner sous sa couette, le sommeil finit par vaincre ses derniers élans et le lendemain matin, frais comme un magasin Picard (en fait, je pêche rarement du gardon, c'est pas un poisson un peu suranné, ça, le gardon? Alors que Picard, ça a son petit côté moderne qui parle à tous les urbains que nous sommes, non? Laissez, je me suis cogné une retranscription d'un anthropologue, comprenez que ça laisse des traces), mon loulou donc, se lève, récite ce qu'il veut ("ce que j'aimerais, mon chéri, on dit ce que j'aimerais". Oui, je tente) au petit déj', tout sourire avec un petit bisou tout mimi.

Alors que moi, depuis le soir, je fulmine contre lui, je serre les dents et puis, je finis par réfléchir (décidément, tu m'étonnes que ça cause, là-haut, la nuit venue) à l'intérêt de se pourrir les soirées pour une sombre histoire de saumon pas fini ou de résistance à la douche. Et le matin, donc, j'ai la tête en vrac. Alors que, en fait, je sais pertinemment que j'ai raison de ne pas céder, de ne pas lui laisser ce siège de roi qu'il aimerait tellement occuper. L'éducation, c'est répéter constamment les mêmes choses, respecter une ligne directrice, montrer la voie. C'est fatigant, je le reconnais, et après, ça vous fait rêver à des courses dans des chemins boueux, des amies cancéreuses parties trop vite (alors qu'aux dernières nouvelles, elle galopait, la copine en question, IRL) et perdre vos dents pendant des ébats qui auraient pu être intéressants (quoique virtuels).

Mais c'est pour la bonne cause. Je n'ose penser à l'adolescence, tiens. Enfin, maintenant que j'ai retrouvé le sommeil, je préfère saigner des dents que de revivre des insomnies.

6 commentaires:

  1. Eh bien ! Sacrément agitées, tes nuits ! Et pas forcément drôles. Ton inconscient aurait quelque chose de pas super drôle à te faire comprendre qu'il ne s'y prendrait pas autrement. Allez, bon courage avec ton Loulou - il ne reste plus très longtemps avant qu'il soit sorti de de l'adolescence... Après, ce sera plus calme.
    Bises, la Mouette.
    Thierry

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  2. Plus longtemps avant qu'il soit sorti de l'adolescence? Mais il a 7 ans! Au secours;)

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  3. J'adore ta vie - mais je préfères définitivement la mienne, même dans ma dèche chronique ! :))))

    Dis donc, ton shampoing, vu qu'il pleuvait, tu pouvais le faire sous une gouttière ? t'aurais eu de l'eau non-calcaire ( mais un peu isotopée, suite à de récents évènements orientaux...on ne peut pas tout avoir, hélas....)☺

    Tiens bon avec Loulou, une mère c'est fait pour être le mur contre lequel on se construit. Par contre, rien ne t'empêche de ruser ( il aime pas trop, réduire un peu la portion... on se savonne au gant et on fait juste la rincette sous la douche...etc...et en désespoir de cause, on impose, parce que l'autorité, t'as raison, c'est TOI. Et encore pour un moment, autant qu'il s'y fasse.)

    Il vaut mieux des rêves idiots que des insomnies, c'est vrai. Du reste, si tu en fais tant, c'est bien que ton subconscient "nettoie" tout ce qui s'était accumulé et n'avait pas pu être évacué plus tôt.Il traite toutes les infos en attente - ça t'évitera " l'error system".

    Ayé, t'as fini de bouffer de l'anthropologue, alors ? parce que ça, c'est pas mal indigeste, aussi...:))

    Bon, pour conclure, je ne sais pas si tes nuits sont plus belles que tes jours, mais elles sont définitivement plus aventureuses ! - et savoureuses à lire... ☺

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  4. Dis, tu crois que mon subconscient peut aussi laver mes cheveux?;) En vrai, j'ai pas tenté la douche naturelle radioactive, je tiens encore aux trucs qui me servent de cheveux (je n'ose imaginer ma tête sans eux, misère) mais ça va, je vais à la piscine aujourd'hui;)

    Pour Loulou, bien sûr que l'éducation est pleine de compromis mais parfois, je ne veux pas "négocier" (quel terme horrible), d'autant que c'est quand même un bouledogue, niveau bouffe, d'habitude, à me réclamer une autre portion parce que là, il a encore faim! Et je transige pas sur la douche, je parle juste de "douche express", où l'on compte les secondes, histoire de faire parler la pilule... Ouais, ma vie est un sport;)

    J'aime bien l'idée d'éviter l'error system et je suis également certaine de l'influence de mon subconscient dans ces rêves à trois balles. Je suis aussi fortement influencée par ces retranscriptions, car je me couche généralement juste après, ce qui n'aide pas. Après l'anthropologue, je suis d'ailleurs sur un expert en sciences de... l'éducation, justement, c'est pas dingue comme coïncidence, ça?

    Merci pour tes bons (et gentils) mots en tout cas!

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  5. ah ! les "experts en sciences de l'éducation".....je ne peux pas m'empêcher de sourire, devant tous ces trucs pompeux qui ne sont, finalement, que de la bonne vieille recette de dressage social, en fait....:))))
    faut quand même bien trouver des trucs qui en jettent pour se valoriser, hein....:) tsss. Bonne chance avec ton zozo intello, tu vas te marrer !

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  6. Euh... c'était ironique, la Mouette...
    Pourquoi je précise-ça, moi, tu avais parfaitement compris que je te taquinais.

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