mardi 16 juin 2009

Poil dans la main...

Comme chaque mardi, bien motivée par la journée AFPAïenne de la veille, j'étais décidée à abattre des tonnes de boulot. Et comme chaque mardi, finalement, c'est un véritable échec.

Est-ce la décompression après une journée où toute notre concentration est requise? Est-ce pour accomplir les petites tâches de la vie quotidienne, les imprévus ? Est-ce le loooong poil qui pousse chaque jour plus dur dans ma main? En fait, je ne calcule rien mais je vois les heures s'égrener et le retard s'accumuler sur mon programme. Et le soir venu, je râle contre le temps qui passe trop vite et... contre moi-même, en me disant que je ferai mieux le lendemain. Ah ah ah.

Tout a commencé ce matin. Lever matinal, loulou déposé très tôt à l'école, tellement tôt que je me suis octroyé une bonne théière en rentrant, tout en surfant sur mes sites préférés, avant d'embrayer sur L'Equipe. Je suis fin prête pour démarrer la compta, mais quand même, faut que j'actualise ce blog, c'est mauvais, ça, de le laisser en friche. Alors, vite fait, le petit billet, et hop, on n'en parle plus.

Cette fois, c'est bon. Je vais commencer les cours, je clique sur mes favoris lorsque le téléphone sonne. La dame du magazine ELLE Déco veut me refourguer un abonnement, 27 euros par an pour recevoir une revue tellement belle que je n'ose la feuilleter, sachant pertinemment qu'il me faudrait à peu près trois vies pour me payer la belle maison qu'ils s'évertuent à présenter comme "une petite bicoque améliorée". Je m'entends dire que "je n'ai pas le temps" de le lire, que "j'ai d'autres priorités" et que "j'ai réduit mon budget presse depuis quelques temps". Ah bon? C'est marrant, j'ai toujours l'impression d'avoir autant de revues chez moi...

Après ce coup de fil qui m'a un rien coupée dans mon élan, je retourne vers mon ordi que, mordicus, je ne lâcherai plus. Un p'tit coup d'oeil à ma messagerie, vite fait, on ne sait jamais : un ami pourrait très bien m'annoncer une bonne nouvelle, le magazine ELLE pourrait tout aussi bien répondre à ma candidature spontanée. Et j'imagine tout à fait la probabilité que George Clooney me demande ma main, par mail, après être tombé fou amoureux en voyant ma photo. Si, ça arrive. Le tout, c'est de s'en convaincre.

Donc, ce n'est pas par manque de motivation que je vais sur mon Outlook, non, je suis OBLIGÉE. Là, messages de Facebook, machin veut bien être mon ami, et truc trouve ça trop hilarant ce que bidule a raconté. Pas de nouvelle de George, en revanche, mais je crois qu'il est un peu busy en ce moment. Je file vite fait sur fesse de bouc et je vois que mes copines Jo et Mu aiment que j'ai rejoint le groupe "je suis dans la merde pour demain, mais je glande quand même sur Facebook." J'aimerais tellement que cela ne reflète pas ma réalité du moment. Je suis en plein dedans, au contraire. Pathétique.

Je regarde l'heure, ah mince, je suis OBLIGÉE de sortir. J'ai acheté une étagère très, très lourde samedi dernier, pour le restau, et deux amis vont m'aider en allant la chercher. Allez, ça va pas prendre longtemps, cette histoire. Deux heures plus tard, je la déménage pour la troisième fois de place et je décide qu'elle est tellement pratique, cette étagère-achetée-pour-le-restau qu'elle sera parfaite... chez moi. D'façon, je n'avais même pas pensé à demander une facture, buse que je suis. Tant qu'à faire, je range les boîtes qui vont bien dessus, je vire la poussière qui s'était accumulée sous le meuble d'avant. Tiens, d'ailleurs, faut que je lui trouve une autre place, à celui-là... Là, très bien, mais en même temps, il serait pas mieux plutôt dans le couloir?

De graves problèmes existentiels, qui me font réaliser à quel point je suis atteinte, soudainement. Voilà, voilà, il est 13h15, j'ai zappé l'épisode miam-miam et je viens de me rappeler que j'ai rendez-vous chez le kiné, rapport à mon lumbago de la mort qui tue. Je commence à angoisser, je sais pas pourquoi. Oh, c'est pas comme si j'avais prévu de bosser aujourd'hui.

15h. Un peu cassée par la séance "inspire-expire-crac", je résiste à l'idée d'aller me coucher. Oui, je sais, j'ai une volonté de fer. Me voilà donc sur la plateforme, plus rien ne me détournera de mes devoirs... jusqu'à la sortie de l'école à 16h45. C'est pas grave, c'est pas grave. Allez, un petit thé, c'est pas le temps que ça va prendre. Donc, les comptes de résultat, d'accord, avec des petits gâteaux, ce serait meilleur, et alors on met les charges postales en 626, non, ce serait pas raisonnable, et pour les frais bancaires, oh, j'ai pas mangé ce midi, et en plus ce sont des bios, j'ai le droit, et alors la taxe professionnelle, on la met en 600 combien, déjà, qu'est-ce qu'ils sont bons ces gâteaux, tiens, faut que je pense à passer à la Biocoop, ah, il faut pas que j'oublie le goûter pour loulou, d'ailleurs, il est quelle heure... Je suis à la bourre.

Je vous passe le rendez-vous à 17h pour sabrer la coupe j'en ai marre de vivre de mon fiston, la rencontre inopinée avec une copine, le match de l'équipe de France de basket à 19h15 (bravo les filles!) et donc les galettes de quinoa cuisinées à la va-vite pour rien rater, le coup de fil d'un pote, la vaisselle, le va-te-laver-les-mains-les-dents-va-au-lit-je-vais-te-raconter-une-histoire-non-ça-suffit-il-est-tard-maintenant-bonne-nuit-mon-canard (je sais, c'est ridicule, ce surnom) et la séance de rangement quotidienne qui suit forcément le passage de la tornade nommée Cassandre...

Je me suis assise à 22 h à mon bureau. Et, comment dire, je me suis sentie partagée entre lassitude et culpabilité. Demain, je bosse, si si.

5 commentaires:

  1. Hin hin..."serment d'ivrogne".
    Blague à part la mouette, y a des jours comme ça où l'évitement est notre seule stratégie de survie.
    Par contre, j'ai rarement autant rigolé sur ton blog.
    C'est mal, hein ?

    RépondreSupprimer
  2. Belle tranche de vie... comme toujours toi seule sais les écrire...
    Toi aussi t'as des problèmes de dos? pas cool, je connais ça.
    J'ai jamais goûté le quinoa, c'est bon???
    Bisous tout plein...

    RépondreSupprimer
  3. Lassitude, pas culpabilité. Tu n'es coupable que d'être humaine et d'avoir besoin parfois de déconnecter. Et puis tu es seule, maman, tu as beaucoup de choses à à gérer en même temps.
    Le truc serait que tu mettes en place des horaires fixes, quotidien, du genre 9h-11h et 14h-17h et que tu t'y tienne.

    Courage.

    L'oiseau

    RépondreSupprimer
  4. @ Anne: Ah, la technique de l'évitement, tu as vu, je suis une championne! Tu peux rire, d'ailleurs, mieux vaut en rire, à ce stade-là... Ce n'est pas MAL!

    @ Véro : pour les galettes de quinoa, va voir ici : http://mamzellepoupee.hautetfort.com/mes-fiches-cuisine/ et descends. C'est très, très bon et sain, pourquoi se priver ?
    Oui, j'enchaîne les lumbagos depuis mes... 14 ans (!), 20 ans que ça dure, aïe! Je sais, je somatise. D'ailleurs, quand j'ai arrêté de bosser en novembre dernier, j'ai eu plusieurs mois de répit avant d'en souffrir de nouveau, bizarre, non?

    @ L'oiseau: Des horaires? En voilà une idée qu'elle est bonne... et qui ne me convient pas. Je suis incapable de suivre ce rythme, je préfère bosser le soir, quitte à prolonger la nuit. Tu m'étonnes que je sois charrette parfois! Sincèrement, je crois que c'est une histoire de réflexion à plein temps, cette création, et ça, y'a pas de souci, j'y pense en permanence. Après, pour les aspects plus scolaires, faut que j'apprenne à me discipliner davantage... Mais merci de me déculpabiliser, c'est vrai que ça fait du bien de se déconnecter... De temps en temps!!

    RépondreSupprimer