lundi 8 juin 2009

Sur des sables mouvants

C'est pas le tout de raconter les vannes à trois balles de mon loulou, aujourd'hui, c'était retour à la réalité. L'école. La compta. On ouvre grand ses oreilles, on griffonne, des trucs que l'on comprend, d'autres moins, on s'ébahit de l'apparente logique des chiffres.

Sauf que moi, j'suis pas logique.

Pas la peine de revenir sur mes péripéties passées lors de mes années scolaires, les chiffres ne sont toujours pas mes amis mais j'ai appris à décomplexer. Après tout, on est un peu tous au même niveau, dans le groupe.

Le groupe, justement, a pris un nouveau visage. Sur les neuf de départ, nous ne sommes plus que six. Et sur ces six, deux n'iront pas au bout de leur projet initial. Plus impitoyable que La Nouvelle Star, je vous présente la formation Création d'entreprise! Les deux futures associées se sont séparées une semaine après le début; la survivante de ce drôle de couple a réalisé que ça allait être bien compliqué, lorsqu'elle a voulu ouvrir une franchise de vêtements pour enfants (80.000 euros d'apport personnel, sans recours à un prêt bancaire, entre autres...); T. se retrouve confronté à une liquidation judiciaire de son commerce actuel - donc en interdit bancaire; MC se dirige vers une voie salariale, finalement ; J. a interrompu son parcours, qu'elle reprendra ultérieurement...

Les "finalistes" sont donc Y et son projet d'animation; S. qui a d'ores et déjà son élevage canin; F. qui se lance dans une formation d'esthétique et donc bibi, toujours sans local, mais pas sans rêves de grandeur (et de rêves tout court d'ailleurs, mes nuits sont pour le moins agitées - saleté d'inconscient).

Pour tout dire, nous n'avons jamais ressenti entre nous de rivalité, plutôt une saine émulation, et c'est toujours triste de penser que certains esprits frondeurs finissent par renoncer à leur (potentiel) beau destin. Je suis la première à penser que cela peut aussi m'arriver, bien sûr, mais je me donne encore du temps pour envisager un avenir différent.

Au fil des jours, je vois de plus en plus de boutiques, comme soudainement désertées, façon "fuyons-la-catastrophe", la devanture encore intacte avec ce petit papier scotché à la va-vite sur la vitrine. Liquidé. Saisi. A vendre. Des grosses enseignes, que j'ai toujours vues depuis mon arrivée au Mans, qui lâchent l'affaire. Des plus petits mangés tout crus par ces fameuses franchises qui créent l'inflation. Cette station-essence, ce gros magasin de piscine qui ne sont plus que gravats et désert grisâtre.

Cela sensibilise, forcément, mais ne doit pas remettre en question l'aventure dans laquelle nous sommes tous lancés. Ceux qui ont choisi de mettre en veilleuse leur nouvelle vie n'ont d'ailleurs pas été directement confrontés à ce genre d'expérience. Hormis pour T., carrément bloqué dans une situation très compliquée et qui ne peut qu'attendre une décision judiciaire, c'est un choix personnel, souvent, lié à leurs aspirations les plus profondes. Il leur a fallu cette formation pour réaliser que, peut-être l'investissement dans un tel projet était trop démesuré compte tenu de leurs attentes. Qu'un autre chemin de traverse se profilait.

Quant à nous, ceux qui continuent d'y croire, je ne sais pas trop dans quelle catégorie nous classer. Entre pragmatisme et insouciance, angoisse et optimisme, réflexion et inconscience, nous passons sans cesse d'un stade à l'autre. Au moins, chaque jour qui passe est différent. Rien que pour cela, ça valait le coup.

4 commentaires:

  1. Oui ; mais je t'admire, la Mouette, l'angoissée que je suis s'enliserait sans recours. Tiens bon ! Après tout, un escalier, ça se monte marche après marche, non ?

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  2. Je ne saurais dire mieux qu'Anne. Oui, je t'admire car moi non plus, je n'ai pas su aller jusqu'au bout mais mon projet était bien moins abouti que le tien. Tu y arriveras, j'en suis persuadé. Quant à ton inconscient, laisses le parler, ne prends pas peur.

    L'oiseau

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  3. Merci à vous deux! Mais vous savez, je suis une grande, grande angoissée, seule mon inconscience me permet régulièrement de refouler mes doutes! Tu as raison, Anne, c'est marche par marche qu'il faut envisager les choses, même si j'aimerais parfois que ça s'accélère pour être enfin dans le vif du sujet!
    Cela dit, la nuit, c'est la cata, je suis déjà aux fourneaux... Je veux bien laisser parler mon inconscient mais j'aimerais bien aussi qu'il me lâche un peu, histoire de juste dormir!! bizz à tous les 2

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  4. Moi aussi, je suis nulle en maths!

    Quand à ton angoisse, je crois que plus on est un grand angoissé sans aucune confiance, et plus on fonce tête baissée... et plus on va loin!!
    J'ai confiance en toi, perso :-)

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