jeudi 2 juillet 2009

Jojo et moi, part 3

La sortie héroïque de Michael Jordan permet aux Bulls de revenir à Chicago en laissant la pression sur Utah... Et, à ma petite échelle, sur moi, consciente que je dois rendre le papier sitôt la fin des Finales NBA. Je suis revenue au même hôtel craignos qu'à mon arrivée dans la Windy City, coincé entre un boulevard sordide et une station-service minable. Bien décidée à m'avancer au maximum, je m'enferme dans la chambre du motel, résistant aux appels de la cité, qui me crie de profiter de ses petites merveilles. La gérante vient frapper à ma porte. Et m'ordonne de fermer les rideaux. Devant ma mine interloquée, elle répète et justifie son accès d'autoritarisme: les petites frappes du coin n'hésitent pas à casser le carreau et à agresser les naïfs qui osent vouloir rester dans leur chambre à la lumière du jour...

L'Amérique.

J'obtempère. Me voilà à bosser, rideaux fermés et petite lampe de rigueur, laquelle vit là ses dernières heures si j'en crois ses chuintements. J'allume la télé et Michael Jordan, ce héros, passe en boucle sur toutes les chaînes nationales. Tous les "spécialistes" s'accordent désormais à dire que les Jazz ont laissé passer leur chance. J'anticipe le scénario du prochain match: les Bulls vont emporter leur cinquième titre NBA sur un dernier tir de Jojo l'unique. C'est tellement écrit que je pourrais balancer mon papier ainsi, avant même la rencontre.

En attendant, je file à l'entraînement, au United Center, et suis interceptée à l'entrée par un reporter d'une chaîne locale de Chicago. Il me demande de me poster devant la statue de Michael Jordan et de répondre à quelques questions sur la popularité de la star en Europe. L'intervieweuse interviewée.

Allez savoir pourquoi, je n'ai jamais cherché à regarder ce grand moment de la télé américaine. Mon papa aurait été certainement ravi de me revoir sur le petit écran. Mais j'ai ma fierté.

De toute façon, dès le lendemain, les confettis et l'air archi-connu de Queen - "we are the chaaaaaampions..."- ont envahi les écrans chicagoans. Les Bulls l'ont effectivement emporté. Mais pas comme je l'imaginais. Dans les dernières secondes, à l'issue d'une partie disputée mano-a-mano et d'un temps-mort hautement stratégique, Michael Jordan s'empare du ballon. Toute l'assistance du United Center attend fiévreusement que Jojo enclenche le tir. Lui prend tout le monde à contre-pied en passant la balle de match à John Paxon, shooteur émérite. Switch. Les Bulls sont champions.

Derrière moi survient une femme énorme, la main dans le pop-corn... Qu'elle était allée chercher pendant le fameux temps-mort stratégique. Elle n'a absolument rien vu du final. Elle n'en a cure. Elle mange. Et puis, Jordan, il en fera bien d'autres...

A suivre...

3 commentaires:

  1. Toi aussi, tu utilises les temps morts dans ron récit. Va falloir qu'on attende la suite de ce papier combien de temps ? C'est que je trépigne d'impatience, c'est haletant au possible !

    L'oiseau

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  2. Moi, je voyage ! et je ricane toute seule devant mon écran, et Monsieur l'Homme lève un sourcil interloqué et sourit d'entendre mon rire...
    Allez la Mouette, raconte ! ça fait du bien...

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  3. La suite arrive, la suite arrive... J'aime bien faire durer les choses!

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