mercredi 21 avril 2010

Le vide et l'hypothèse de la cendre

J'étais fin prête, vous pensez bien, à l'heure du déjeuner. Aude, qui aide la cafelière au service, était là, elle aussi et nous avons donc fait connaissance. J'imaginais déjà la frustration de ne pas savoir qui elle était, consciente du ballet incessant des plats durant le coup de feu.

Tu parles.

La sonnette a retenti. C'était le facteur. Ah. Bon, c'est pas grave, c'est les vacances, les gens mangent plus tard, ils vont venir... Après, jusqu'à 13h30, plus rien. Avec Aude, on a donc pu disserter à loisir autour d'un makloubet et d'un coulant au chocolat, c'était sympa, certes, mais, comment dire, j'aurais imaginé ce premier midi un rien plus animé. Avec des clients, tout ça.

Je sais, je suis une grande rêveuse.

La sonnette a de nouveau retenti. C'était la livreuse de crêpes. Oh. Aude m'a donc laissée, pendant que je renonçais à me lancer dans de nouvelles recettes salées, me contentant d'enfourner les p'tits bonheurs sucrés.

La sonnette a une nouvelle fois retenti. C'était un type de la MJC, qui venait déposer des flyers. Oooooooh. Très physiquement intelligent, tu veux pas rester, monsieur, je te nourrirai de jolies choses... Il est reparti aussi vite qu'il est arrivé, sans entendre le fond de ma pensée.

Voilà, la journée a passé, sans client.

La sonnette a alors retenti. A 17h58, pour une fermeture à 18h. "Vous êtes fermés, c'est ça?" qu'elle me demande, la dame avec une poussette. Petite hésitation. "Oui, enfin, si vous voulez quelque chose, c'est toujours possible (allais-je ouvrir le compteur ? De toute façon, j'avais des madeleines au four, alors quitte à être présente, autant accueillir la cliente).

"Oh, tant pis, je repasserai en fin de semaine. Juste, j'ai un service à vous demander. Puis-je changer ma fille?"

Faites donc, madame, faites donc.

Autant vous dire que moi aussi, j'ai fait retentir la sonnette. Pour aller faire un tour et vérifier qu'aucune cendre volcanique n'était tombée sur la ville rennaise. Vous savez quoi? Les rues étaient bondées. Les rues ensoleillées, dois-je préciser.

Pourvu qu'il pleuve, demain.

2 commentaires:

  1. Heuuuuu...dis voir....pardon....ça serait pas "le ballet incessant des plats", plutôt ? :))
    Oué, dis donc, pour ton premier jour t'as un bout le guignon, là...
    " Ils " vont s'y faire...non ? et venir t'encombrer tout en fin de semaine...à tous les coups...Mets donc une affichette sur la porte : "la patronne est envacances, elle va revenir ! ne craignez rien, je cuisine bien et j'ai tous mes vaccins" ! Des fois, un poil d'humour décalé...ça aide...
    Bon, en tout cas, ne désespère pas ! garde le moral et le courage !

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  2. Oh le vieux lapsus, je venais de passer le balai et donc, shame on me! Voilà qui est rectifié, merci, maître Capello!
    Bah, je ne désespère pas, mais c'est juste dommage et étrange, tout ce vide. Demain est un autre jour!!

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