mardi 30 juin 2009

Michael Jordan et moi, part one

Bon, je vois que mes six lecteurs ont décroché et que deux seuls irréductibles continuent de commenter - je les en remercie chaleureusement, c'est bon de ne pas se sentir seule. C'est vrai aussi que j'ai la sensation de tourner en rond en ce moment et comme je n'avais pas grand-chose de passionnant à vous raconter sur ma journée (excellente au demeurant, mais sans rapport aucun avec ce blog) et que Franck - il se reconnaîtra - m'a suggéré une bonne idée, je vous demande de vous accrocher : nous allons faire un grand bond dans le passé.

Franck m'a en effet écrit : "Je pensais que dans le post précédent, tu nous aurais longuement parlé de ta relation à Michael. Car comme dit l'autre, on a tous un peu de MJ en nous."

Il évoquait Michael Jackson. Mais ces initiales m'ont immédiatement fait penser à l'autre MJ. Une autre de mes idoles. Michael Jordan.

Himself.

La première image qui me vient de lui, c'est sa petite moue et ses longues mains écartées, alors qu'il vient de marquer (allez à la 4e minute de la vidéo) alors qu'il vient de marquer un nouveau 3pts - établissant un nouveau record de 35 unités inscrites en une mi-temps. Il était en finales NBA, pour la deuxième fois de sa (splendide) carrière et démarrait tambour battant cette série contre Portland. Et pendant qu'il mâchouillait stoïquement son chewing-gum, j'étais là, avec huit heures de décalage, derrière mon écran, raccourcissant dangereusement mes nuits - et mes chances de réussir mon bac de français - pour assister en direct à ses exploits, alors que je continuais de demander à mon père d'enregistrer chaque match. Je me couchais alors que le soleil se levait. J'avais 16 ans et, comme beaucoup de fans de basket d'aujourd'hui, j'étais alors totalement accro à la NBA, et surtout à MJ.

Ensuite, je l'ai revu, sur papier glacé, en couverture de tous les magazines, y compris celui où j'allais ensuite travailler. L'Europe allait bientôt craquer pour ce personnage au charisme indéfinissable, basketteur le plus doué que j'aie eu l'occasion de voir - Kobe Bryant y compris, mais c'est un autre débat. C'était l'époque de la Dream Team, aux JO de Barcelone, lorsque les Américains nous faisaient encore rêver. Personnellement, j'étais totalement fascinée par Michael Jordan. Et mon sentiment n'a jamais varié, au fil de nos rencontres.

Bah oui, que voulez-vous, MJ et moi, on se connaît. Enfin, moi plus que lui. Je n'ai jamais été à ses yeux qu'un de ces innombrables farfadets qui l'ont saoulé de questions. Qu'une admiratrice lambda. Mais de mon côté, la magie est toujours restée intacte.

Après mon premier trip aux States, j'étais rentrée avec l'envie folle d'y retourner, mais il m'aura fallu plus d'un an pour exaucer ce voeu. En 1996, l'opportunité se présente: c'est le All-Star Game à San Antonio. Nous débarquons à trois dans cette petite (enfin, à l'échelle américaine) cité texane, aux allures mexicaines, nous abreuvant de pina colada en toute insouciance, simplement pour oublier les 35 degrés extérieurs - nous sommes en février. C'est pour moi l'occasion de découvrir tous les us et coutumes de cette grand-messe annuelle, où les plus grosses stars NBA se retrouvent, le temps d'un week-end, pour fêter la Ligue et s'amuser sur le terrain, sans pression. Où Bruce Willis vient hurler dans le micro, en pleine rue à San Antonio, juste pour célébrer l'événement.

A vrai dire, je suis comme une gamine, passant d'un vestiaire à l'autre, sans presque plus me soucier du "Woman in the locker-room" hurlé à chaque intrusion dans cet univers mâle. Il est là, majestueux, avec son sourire courtois et son air à la fois si absent. Michael Jordan a su se protéger très tôt. Sa carapace, indispensable avec un tel statut, lui donne une longueur d'avance sur tous. Il semble comme flotter au-dessus de cette mêlée médiatique, pour qui la moindre de ses paroles n'est que pain bénit. Sur le terrain, au milieu d'autres monstres sacrés, il virevolte, survole l'assemblée et finit MVP de la rencontre. Meilleur joueur. Nous, on a eu du bol, nous sommes au premier rang et assistons à cette démonstration. Du grand art. Cerise sur le gâteau, mon papa est ravi, il m'a vue à la télé. Waouh.

Il n'a pas précisé que j'étais affalée sur la table de presse, avec des yeux ronds devant tant de talent. C'est tout de suite moins glorieux. Mais passons.

En rentrant à l'hôtel, nous sommes un rien refroidis par la voiture de police stationnée, gyrophare en marche. Nous savions que le quartier, à la sortie du Downtown, n'était pas Beverly Hills. Nous n'imaginions pas forcément assister à une scène de crime. Un p'tit cadavre, hop, hop, hop, circulez, c'est l'Amérique...

Pourtant, je n'ai qu'une hâte, en reprenant l'avion. Revenir aux States. Revoir Michael Jordan. A nouveau, j'ai beaucoup de chance. En juin 1997, je rejoins Chicago, pour suivre les finales entre les Chicago Bulls et les Utah Jazz. Timing pourri et économies de bout de chandelle oblige, j'arrive dans la Windy City au lendemain du premier match, à l'issue duquel Sa Majesté - son p'tit nom, à Jojo, pour les non-initiés- a crucifié les Mormons d'un ultime tir pour l'emporter, à l'arrache.

Pendant que j'étais dans l'avion...

Comment je le sais? Tout simplement parce que l'info passe en boucle sur la radio du taxi, lequel est complètement excité à l'évocation de Mike. Je lui demande de me raconter comment ça s'est passé. Il me chambre en apprenant ce que je viens faire ici. "Bah, couvrir les finales NBA." Oui, même en ayant raté la première performance de la star. J'ai confiance en Jordan, je sais qu'il accomplira d'autres miracles lors de cette série.

A suivre...

7 commentaires:

  1. Non, Steph, t'es pas toute seule. Je ne commente pas toujours, mais je lis toujours ! Indipensable, ce blog... ;-)
    Olivier.

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  2. Merci, la Mouette ! Perso j'aime bien le ton de ton blog, parsemé de bonnes trouvailles verbales, primesautier et bourré d'énergie - sauf balai persistant. Pourquoi changer, dans ce cas ?
    Et pis, on veut être là quand tu nous raconteras le pince-fesse inauguratoire de ta mangeoire !
    En attendant, je bois du petit-lait à lire tes tribulations américaines, même si je n'ai jamais suivi un match de basket de ma vie !
    Ceuxqui t'ignorent savent pas ce qu'ils perdent....

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  3. ->Olivier: sur ce coup là, on sent le net besoin de notre Steph' d'être rassurée...Mais oui nous sommes toujours là!!!

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  4. Excellent ! Voilà qui change de la pensée unique ambiante et j'avoue que je préfère aussi MJ à MJ.
    T'as vraiment fréquenté le gratin, la Mouette. Et la suite ?

    L'oiseau

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  5. Mais quelle chance j'ai, de vous avoir! Il semblerait en outre que certains n'osent pas franchir la barre de l'enregistrement d'un commentaire ce qui, à vue de nez, monte le nombre de lecteurs à une quinzaine. Vous avez raison, je m'emporte!

    Anne : tu peux leur dire, que je t'ai pas payée pour être aussi gentille ? Merci, t'es vraiment mignonne, mon ego reprend + 10 (je passe plus les portes, à vrai dire). J'espère bien que ma petite party sera dispensée d'éléments "pince-fesse", en tout cas...

    Dom & Olivier : Bien sûr que j'ai besoin d'être rassurée, j'ai même TOUJOURS besoin d'être rassurée...

    L'oiseau: ce qui est génial, c'est de ne jamais faire partie du gratin, ça laisse plus de latitude pour observer... Et puis, ça reste le gratin du basket, sport hélas totalement oublié par nos Grands médias nationaux! Quoique, je pourrais vous raconter mes rencontres avec Eva Longoria, un de ces quatre...
    Et la suite, elle arrive, dans la journée, peut-être, alors...

    Merci à vous!

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  6. Hello cousine,

    Ca fait un petit moment que je n'ai pas commenté ("merci" à mon job qui ne me laisse pas franchement beaucoup de temps pour lever le nez !) mais, comme tu le dis, beaucoup de gens te lisent sans forcément laisser de trace systématique.

    Merci pour ce retour dans le passé du basket, qui me rappelle d'excellents souvenirs sportifs, tant en suivant les exploits de His Airness qu'en suant sur les terrains... entre autre ça ma rappelé un jour de match endiablé sur le playground à côté de chez tes parents. La vidéo de MJ m'a également remis en mémoire un match de ma ridicule carrière de basketteur où j'ai eu la sensation que même si j'avais tiré du vestiaire ce serait rentré (ce jour là j'avais marqué 23 points... ce qui est loin des 35 pts en une mi-temps !).

    Bon j'arrête là car mon commentaire était surtout pour te rappeler que, moi aussi, je suis toujours avec plaisir le récit de tes aventures.

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  7. Bah merci pour ton commentaire, Cousin, ça me fait plaisir d'avoir de tes nouvelles et de me replonger des années en arrière sur nos parties endiablées!
    Dommage que tu aies renoncé à ta carrière, faut dire que Sceaux n'a pas été bon, sur ce coup-là... Bizz!

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