mardi 16 février 2010

Bêêêêêêêêêêêêêêêê

Parfois je me demande comment je ferais si j'avais un métier.

Ah oui, je ne ferais pas.

J'ai l'impression de courir en permanence. Tenez, ce matin, j'étais au restaurant à remplir les bocaux de petites douceurs, avec ce sentiment du devoir accompli. Et là, la gérante m'annonce qu'il lui faudrait une autre grosse fournée pour jeudi. Lorsque je serai dans le train, en gros (oui, je pars quelques jours...).

Comme je ne veux pas m'auto-saborder, j'ai donc accepté la commande et je sais déjà que ça va être chaud-chaud pour tout livrer en temps et en heure. Mais ça va le faire, parce que ça finit toujours pas le faire. C'est idiot, mais c'est le sentiment qui m'anime, une sorte d'optimisme retrouvé.

Le bémol, c'est qu'à force de rester dans ma cuisine, je m'imagine déjà en panne de matière, à ne plus pouvoir alimenter correctement ce blog - un comble. Nul sachant, nulle fronceuse de sourcils, nul banquier, je suis seule entre ces quatre murs.

Ah, c'est vrai, je parlais d'optimisme.

Alors, affairée derrière les fourneaux, il faudra que je songe à regarder par la fenêtre, voir ce qui s'y passe. Pourquoi je voulais monter un restaurant, déjà? Ah oui, le concept du lieu où l'on croise des gens, de la vie, tout ça, y'a pas à dire, c'est séduisant. Ah non, c'est vrai, ne pas retourner le couteau dans la plaie, avancer, regarder au loin.

Trouver une alternative. Celle de l'écriture, avec des vrais morceaux de gens à l'intérieur, qui vivent et voudront voir leur histoire couchée sur du papier.

Ça n'alimentera pas forcément le blog mais nourrira au moins mon imagination. Et ça me permettra de faire comme tout le monde. Oui, j'ai envie de renoncer à pas mal de petites réjouissances quotidiennes pour travailler, simplement, et retrouver un statut social qui commence à me manquer sérieusement.

Une histoire de conformisme, sans doute. De confort, c'est sûr.

3 commentaires:

  1. Un statut social ! C'est comme quand je disais que je ne suis pas un pochtron mais un rocker. C'est la même chose mais la façade est plus jolie. Je trouve que tu bosses beaucoup, alors quelle importance, le statut social ?

    Bises
    Thierry

    ps : je ne bois jamais d'alcool, faut pas croire.

    RépondreSupprimer
  2. Le statut social, c'est terriblement important, parce que LES AUTRES te définissent à ce que tu FAIS. Ils ne te demandent jamais QUI tu es, comme genre de personne ; ils se demandent d'abord, et te demandent d'abord, ce que tu fais dans la vie ; jamais ce que tu fais DE ta vie...c'est superficiel au possible, certes, mais tu n'existes que pour ce que tu fais. un statut social d'inactif te balance "de facto" parmi les exclus, les inadaptés, les loosers, les "out". C'est nul et ça me fout la rage, mais c'est ainsi.
    Ceci dit, la Mouette, tu es dans un "entre-deux" ; rien d'officiel encore, mais déjà de l'activité. Tu es "en voie d'auto-entreprisation", c'est déjà quelque chose de gratifiant.....
    Mais c'est sûr qu'il y aura à améliorer, pour pas te retrouver toute seule aux founeaux sur le long terme !

    RépondreSupprimer
  3. Anne a très bien répondu à ta question, l'oiseau. Sans même l'idée de juger, les autres te renvoient à l'image de vide qui t'agite lorsque tu ne fais "rien"; que tu n'as pas de métier, je veux dire. C'est vrai que ce n'est pas pareil, on peut être au chômage et ne pas se complaire dans le néant. Mais aux yeux de la société, on ne fait "rien".

    Je bosse peut-être, je suis bien dans un entre-deux (je ne sais pas si c'est gratifiant, mais ça booste, en tout cas) mais au final, rien n'a changé, pour l'instant, en terme de statut ou de rentrées d'argent. Je suis toujours chômeuse, de moins en moins volontaire, bien sûr... La route est encore longue!

    RépondreSupprimer