Mine de rien, j'avais un peu le trac et un noeud à l'estomac, ce matin, en enfourchant mon vélo, mais enfin, il était temps de savoir. Et puis avec l'équivalent de quinze milliards de calories sur mon plan de travail, j'avais de quoi me réchauffer pour quelques années et de prendre quinze kilos de gras en 24 heures. Autant aller livrer ça rapidement, avant le carnage.
Avant de partir, un coup d'oeil à la glace, hop hop hop, je relève mes cheveux en queue de cheval histoire de cacher la coupe-j'en-ai-marre-de-vivre - euh, pardon, pour avoir l'air plus dynamique - et en route.
Premier arrêt. C'est un café qui prépare de plus en plus de repas le midi. J'arrive, je me présente, alors comme ça, il paraît que vous cherchez quelqu'un pour préparer des desserts?
Limite trop sûre de moi (penser à diminuer la dose d'arrogance).
"Ah bon, on cherche quelqu'un! Première nouvelle! C'est marrant, c'est moi qui suis en cuisine et je ne suis pas au courant!"
Hum. La boulette.
Je songe déjà à la discussion animée qui va suivre entre ce monsieur et son associé avide de desserts. Je souris de plus belle et tente de calmer l'animal. Il m'explique qu'il manque cruellement de place - et donc de stockage - m'emmène dans sa cuisine -toute petite, il n'a pas tort. Et puis que, de toute façon, avec les desserts industriels qu'il achète à 88 centimes, je ne peux pas rivaliser.
Certes.
Comme le monsieur m'est quand même sympathique et que je n'ai pas envie de rester avec mes fournées dans mon grand panier, je lui sors mes échantillons. Il regarde, réfléchit, me dit: "oui, enfin ça, c'est vrai que ça pourrait être sympa, pour l'après-midi." Avant d'ajouter: "Je suis désolé, hein, j'ai pris ça un peu à froid, il faut que je digère mais pour le reste, pourquoi pas! Je vous appelle."
Deuxième arrêt. Un bar-tabac qui vient d'être repris et qui propose désormais des déjeuners. Derrière le comptoir, un couple affable. Je leur explique le topo. "Oh, vous savez, on démarre, alors on ne peut pas trop sous-traiter." Même opération, je déballe mes papiers alu et là, je m'aperçois que j'ai devant moi un amateur du fondant au chocolat et autres douceurs. La femme, ne connaissant pas les cannelés, en goûte un aussitôt et ils me proposent un café. "Bon, en même temps, laissez-nous vos coordonnées, vous pourriez peut-être nous dépanner, parfois! On vous appelle."
Je veux ensuite repasser au premier restau, pour qui j'ai déjà fait quelques fournées. Sur le chemin, je m'arrête dans un salon de thé, parce que j'avais promis à sa gérante des madeleines. On discute cinq minutes de tout ça, elle goûte un macaron au chocolat et là, à ma grande surprise (c'est la personne avec qui j'avais envisagé une location-gérance. Autant dire que nos relations sont un rien ambiguës), elle me dit: "ça m'intéresse. Mais vite. Tu peux me faire des choses rapidement?"
Et comme le dernier restau sur ma route est également intéressé par quelques douceurs, je me dirige tout droit vers le statut de l'auto-entrepreneur, pour démarrer doucement une nouvelle activité. Il y a tout un tas de détails à régler, en termes d'hygiène et de sécurité notamment, mais j'ai déjà une commande de macarons et de mini-cannelés pour vendredi. D'ailleurs, je vous laisse, je dois aller préparer la pâte.
Je vous raconterai plus tard comment j'ai fait le grand écart, l'après-midi.
mercredi 3 février 2010
Bonjour, c'est pour une douceur...
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un mot : GENIAL !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
RépondreSupprimerHey mais c'est que ça bouge tout ça ! Bravo !!
RépondreSupprimerGENIAL ! hyper-super-méga-contente pour toi ! :))
RépondreSupprimerComme quoi le noeud à l'estomac n'était pas nécessaire. Bravo.
RépondreSupprimerBises.
Thierry
et voilà !! finie la période d'hibernation ...Jol
RépondreSupprimerbravo !
RépondreSupprimerFélicitations tu te débrouilles comme un chef, continue l'écriture également tu as du talent.
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