Le télé-travail, c'est vachement chouette.
Ah oui, parce que, si je délaisse actuellement ce blog évoquant les déboires d'une chômeuse, c'est pour la bonne cause: j'ai une mission à terminer, moi, oh!
Le télé-travail, disais-je, c'est vachement chouette. Tu gères ton temps comme tu veux, tu peux bosser en pyj', boire des litres de thé sans craindre la pénalité-conséquente-à-une-vessie-de-souris, téléphoner, répondre à des annonces, regarder l'Edition spéciale, cuisiner, manger à 15h, te doucher à 17h, sortir chercher ton loustic à l'école... La liberté, en somme.
Bon, en vrai, c'est un peu moins drôle. Je commence à percevoir le côté sclérosant de la chose... Lorsque je presse le pas en rentrant de l'école à 8h45, je me fixe des objectifs. En général, tout capote rapidement, tant les impondérables se multiplient. Parmi eux, les mails, Internet, le coup de fil de représentants divers et variés et, la pire, la grosse flegme qui m'envahit alors que je suis fin prête à démarrer. Comme je suis sérieuse (et surtout très angoissée), je m'y colle. Des heures de débats qui causent conseil régional, général, voies vertes ou randonnée équestre, c'est passionnant mais... assommant.
La tête farcie, je titube, et je passe mon temps à me lever, me maudissant d'avoir bu des litres de thé. Je regarde l'heure, il est 15h, le frigo est vide et de toute façon, j'ai des cannelés et des cookies à préparer pour demain. Je finis par me doucher à 17h30 (la chaleur du four s'avère assez fatale) et j'ignore le regard culpabilisateur de la dame de la garderie, quand je viens, cheveux encore mouillés, chercher mon loustic à l'accueil - tout ça parce que c'est le dernier enfant encore présent.
Il est où le problème?
Je pense surtout que je n'ai retranscrit qu'une heure et qu'il m'en reste encore cinq. La femme au foyer que je suis pense bien à cuisiner le soir, assurer un minimum de ménage et accessoirement à s'occuper de loulou. Avant de retourner au combat. Il est une heure du matin et je m'endors sur mon ordi.
Pathétique.
Le lendemain, changement de programme, je prends la casquette de pâtissière à trois sous. Une tarte au citron meringuée plus tard, je file livrer la cargaison, l'esprit libre. Eh oui, j'ai presque oublié, dans mon petit esprit de moineau, que j'ai un VRAI travail à terminer. Le retour à la réalité n'en est que plus difficile, mais enfin, la soirée, c'est fait pour bosser, pas vrai?
Pathétique. Je sais.
Alors, je m'octroie même un petit break. Check-up sur les mails. Tiens, l'une de mes candidatures datant de deux semaines vient d'être mise à la poubelle de la destinataire, sans même être lue. Je répare la boulette, et cette fois, c'est bon, la dame a tout reçu. Ouf. Bah oui, j'ai oublié de vous préciser qu'avec ces histoires de mission, j'en oublie parfois que je cherche du boulot. Dingue, non?
Du coup, je file sur le site de Pôle Emploi. Là, je dégote, un peu au hasard, le job de mes rêves, avec un salaire moins enchanteur, certes, mais enfin, n'ai-je pas toujours clamé que mon épanouissement personnel primait sur le confort matériel? Je postule, via Pôle Emploi, on me dit qu'un conseiller m'informera si, à tout hasard, ma candidature est retenue.
Naïve, j'y crois.
A chaque jour sa peine, après une nouvelle soirée collée à l'ordi, je me réveille l'esprit un rien embrumé. Sur mon portable, un message de Pôle Emploi qui me demande d'envoyer mon CV à la boîte. Parfois, je ne sais pas pourquoi, je m'exécute très vite. Ce soir, l'enveloppe est prête, et comme je suis naïve, je suis persuadée qu'elle va changer ma vie.
Puis, je me souviens que ma mission loin d'être terminée. D'ailleurs, je ne devrais même pas être là à raconter ma vie de femme au foyer maso, mais je ne sais pas, je crois que j'avais besoin d'un peu d'aération. D'arrêter d'écrire pour les autres et juste m'épancher sur ce drôle de rythme que je vis, pour rendre dans le timing un travail peaufiné.
Pourquoi continuer, dans ce cas? Parce que, mine de rien, ça fait un bien fou de se voir confier des missions. Et lorsque, ce soir, la société pour laquelle je bosse m'a proposé un nouveau conseil municipal, je n'ai pas hésité.
Je suis maso, je vous dis.
mercredi 16 juin 2010
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Meuh naaan, t'es pas maso...
RépondreSupprimerAu fait, un truc de télétravailleuse : force-toi à sortir marcher 1h par jour (qu'il pleuve, neige, vente).
Non, pas maso, tu te crées des fenêtres pour ne pas rentrer dans des murs : c'est humain ! Bon courage, à bientôt
RépondreSupprimerEh, mais c'est ce que je cherche, moi, du télé-travail ! (rapport à mon tas de biquettes à surveiller, et l'absence de moyens de transports dans mon îlot campagnard...) - Comment s'y prend-t-on ? Pour l'instant je n'ai qu'un tout petit truc très ponctuel payé en CESU......! t'as des tuyaux s'il te plaît ? (by mail) - merci !
RépondreSupprimer@ Tweet: De retour de ton break? J'espère que tu es requinquée! Je t'approuve totalement sur l'idée de la balade quotidenne. Bon, avec mon balai, c'est un peu chaud en ce moment... Mais une bonne aération ne peut nuire!
RépondreSupprimer@ Pascale: Très bon! Dis donc, t'as vu l'heure? ;)
@ Anne: tu sais, c'est quand même vachement prenant du télé-travail, c'est du vrai travail, et les biquettes devront s'adapter à ton rythme de vue, pas le contraire, si tu vois le genre... Après, certaines activités sont plus propices à ce genre d'emploi, comme la rédaction, mais je ne connais pas ton background ni tes compétences pro! Va sur le site de... pôle emploi, tout simplement, et sur tous les sites qui répertorient des jobs en fonction de ce que tu sais faire. C'est bateau, ce que je dis, mais parfois efficace!
Naïve ? Ben si tu n'y croyais pas, ce serait fichu d'avance ! Maso ? Tu as surtout besoin de faire bouillir la marmite, oui. Alors, emploi du temps over-booké certes mais mieux vaut ça que de se lamenter sur son sort, non ?
RépondreSupprimerBises, la Mouette.
L'oiseau