Less is more, avouez que ça claque mieux que "le mieux est l'ennemi du bien".
J'adore cette expression (et puis "le mieux est l'ennemi du bien", ça claque mieux que la traduction littérale. "Le moins est plus", ça craint, non?) et elle me vient souvent à l'esprit lorsque je m'acharne à vouloir peaufiner un truc et que, du coup, tout ça vire, sinon à la cata, au moins à un résultat un peu pitoyable. Alors que si je m'étais contentée de faire uniquement ce que j'avais à faire... C'est l'histoire de ma vie, ça.
Un exemple?
Hier soir, j'aurais pu aller m'octroyer une bonne nuit de sommeil, en vue de la grosse journée qui m'attendait aujourd'hui. Une journée complète, à plus de cent cinquante bornes (d'où le départ matinal), dans un hémicycle avec des gens qui causent dans le micro. Et dont il faut capter toutes les paroles.
Une paille.
Sauf que je me suis excitée sur les bulles de ma tapisserie. J'ai essayé de rattraper le coup. J'ose même plus lever le nez dessus.
Sauf que, au moment de me coucher, à minuit, j'ai décidé de me replonger dans "la bible du rédacteur" pour bien appréhender la réunion du lendemain. Une centaine de pages, que je connais quasi par coeur, à force. Mais je sais pas, au cas où j'aurais oublié un détail fatal...
Sauf que j'ai enchaîné sur le modèle de la réunion précédente, 93 pages de bonheur pur. Oui, 93 pages. J'ai rendu les armes à 1h30 du mat. Pour un réveil (douloureux) à 6h. Aïe.
Less is more? J'aurais pu m'habiller très correctement sans en faire des tonnes. J'ai voulu faire ma fille: résultat, je me suis pris les pieds dans ma jupe. J'ai réussi, je ne sais comment, à éviter une chute qui promettait d'être mémorable, sous les yeux de l'assistante amusée. Et j'ai passé le restant de la journée à tenir ma jupe, comme les dames du 18e siècle., marchant de façon précieuse et prétentieuse (alors que je rêvais juste d'enfiler mon vieux jean d'amour). Du coup, le serveur au restau m'a appelée "madame" avec un rien de déférence. Effrayant.
Less is more? Oui, je m'en suis voulu d'avoir gratté sur mon temps de sommeil. Au retour du déjeuner, je me suis sentie littéralement abattue. Les paupières lourdes, mais lourdes... Je peux l'avouer, je m'octroie régulièrement une petite sieste express de vingt minutes, l'après-midi, l'ordi calé sur les genoux. J'en ressors régénérée et je reprends comme une fleur mon boulot.
Mais là, y'avait comme un hic. J'étais dans un hémicycle, donc, juste devant le président de la séance. OK, je lui tournais le dos, j'aurais pu céder à la tentation. C'était compter sans les cinquante ou soixante personnes en face, siégeant, attentives aux moindres propos du dit Président... Et donc aux premiers postes pour assister à mon déclin long et progressif.
Histoire d'éviter de me retrouver avec la bave aux lèvres de m'être assoupie, je n'ai cessé de gigoter, de boire de l'eau, de me redresser. J'avais deux de tension et de l'extérieur, paradoxalement, j'étais une vraie pile. Un comble.
Less is more. Pourtant, depuis le temps, je le sais que je ne suis pas parfaite! Mais, que voulez-vous, je crois que je teste ma résistance à gérer au mieux les catastrophes.
lundi 11 octobre 2010
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Je ne sais pas si j'aurais résisté, tiens ! Je te trouve bien courageuse (bien qu'un peu inconsciente - sourire).
RépondreSupprimerBises, la Mouette.
Thierry
haha ! que veux-tu, y en a qui aiment ça, vivre dangereusement....comme quoi y a pas besoin de descendre le Colorado en rafting sur une chambre à air de tricycle pour ça.....
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