dimanche 16 août 2009

Miss catastrophe

"-Tu fais quoi dans la vie?

- Ostéopathe. Et cet été, je suis avec l'équipe de France de basket, pour le repêchage de l'Euro.

- Ah génial, tu dois voir du pays!

- M'en parle pas, avec le décalage horaire, je suis crevé !

- ??? Le décalage horaire, avec des matches en Finlande et en Italie?

- Noooon, moi, c'est plutôt les States. J'accompagne Tony Parker à San Antonio pour prouver aux Spurs que nous ne sommes pas des buses et qu'une entorse bénigne en France reste une entorse bénigne au Texas. Ensuite, je reviens, le temps de masser deux-trois organismes un peu endoloris, et hop, je repars, à Portland avec Nicolas Batum, cette fois, pour que son club constate que son épaule qui le fait souffrir depuis cinq mois est la même qui lui a permis de disputer les playoffs sans broncher. Je te jure, avec tous les miles que j'ai accumulés, je m'offre un joli trip en République Dominicaine à mes prochaines vacances!"

OK, je fabule, mais n'empêche que ce Fabrice Gauthier, ostéopathe pour les Bleus, passe plus de temps dans les aéroports que dans les salles de massage, en ce moment et ça me scie toujours de constater cette arrogance américaine dont je vous ai déjà parlé... Oui, je radote, mais enfin, ils ont besoin de priver Nicolas Batum du plaisir évident qu'il a de jouer sous les couleurs tricolores?

Bref, j'imagine à quel point c'est le cadet de vos soucis, surtout à la mi-août, alors que les villes désertées s'apparentent à de véritables fournaises. Cela m'a fait tout drôle de traîner dans la cité fantôme qui est la mienne actuellement, tout simplement, je crois, parce que c'est la première fois que j'y suis présente à cette période de l'année. J'ai fouillé dans ma mémoire pour en être sûre, ce qui a réveillé quelques vieilles casseroles...

Donc, je vais tenter d'optimiser mes vacances, en évitant par exemple:

- les gigolos (Tunisie 1995) ;

- l'interdit bancaire consécutif à deux semaines dans des hôtels au dessus de mes moyens (Crète 1996) ;

- le circuit où l'on se lève à 4 heures du matin pour visiter au pas de course Pamukkale et la Cappadoce, en s'endormant au son du voisin vomito, victime d'une turista coriace. Plus le guide touristique et son haleine de chacal (Turquie 1997) ;

- le vol de ma carte bleue à Manhattan et le coup de fil de la pauvre cosette à sa môman pour éviter de mendier le reste du séjour (New York 1998) ;

- le coup de foudre en pleine rue et mon séjour dans le Bronx qui a suivi (New York 1998). Un joli événement, certes, mais pas sans incidences ;

- les trajets impossibles en car pour aller en Corse, depuis Nantes... en passant par Nevers et Orange, avant de virer verdâtre sur le bateau. A l'aller ET au retour (Corse 2002, je crois) ;

- la recherche infructueuse de tenues chaudes pour affronter l'horrible météo de Douarnenez en plein juillet (Bretagne 2004)

Je porte également une attention particulière à mon passeport, depuis le vol de ce dernier sur un bateau, entre Istanbul et Bursa, qui m'a permis de découvrir la police turque et sa légère désinvolture. C'est marrant, j'ai eu un peu peur de restée coincée là-bas, faute de papiers - et de maîtrise de la langue, je vous l'accorde.

Cela dit, c'est aussi ce vol qui nous a permis, à tous les journalistes présents sur ce championnat d'Europe (oui, cette fois, ce n'était pas pour des vacances, mais bien pour le boulot que j'étais partie en Turquie) de savourer le meilleur kebab du monde (je m'en souviens encore, une pure tuerie) et, aux trois filles que nous étions, de tomber raides dingue amoureuses du fils du consul. Voilà de quoi agrémenter les séjours à l'étranger, non?

Lorsque l'on part en voyage, 1/ on maudit les Français, terribles touristes râleurs et 2/on veut balayer tous les clichés (celui du Français chieur étant le seul inamovible). Pourtant, certaines images s'imposent à nous et ce que l'on y découvre s'avère souvent fidèle à ce que nous imaginions. Parfois, les découvertes sont telles que l'on s'interroge sur la réalité du folklore local. Je me souviens m'être posé cette question en débarquant en Pennsylvanie et en découvrant ces Amish roulant en carriole, habillés comme au XIXe siècle et vivant de façon moyenâgeuse. C'était pour de vrai? C'était pour de vrai.

De la même façon, j'ai adoré la Crète, la Turquie, New York, mais aussi l'Italie ou la Guadeloupe (terre française, mais dont la distance multiplie le nombre potentiel de péripéties, dans mon cas) où je n'ai pas connu que des galères. Même si, inutile de le nier, j'ai une propension à virer miss catastrophe.

Depuis trois ans, j'avais limité la casse avec des séjours "familiaux", pas trop loin. Sécurisant et pas cher, certes, mais question découvertes, bof. Cette fois, ça me démangeait trop. Donc, à l'heure où vous lirez ces lignes, je serai soit en partance pour la République Dominicaine, soit à me la couler douce sur les plages de sable blanc et, catastrophe ou pas, je vous promets de tout vous raconter en rentrant. Enfin, presque.

See you!!

3 commentaires:

  1. see you la Mouette, good flies ! (dame, à l'aaler autant qu'au retour !)

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  2. Comment ça, presque ? On veut tout savoir ? Ca se passera très bien, t'inquiètes. Tu n'es Miss Catastrophe que dans ta tête.

    Bises
    L'oiseau

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