jeudi 11 février 2010

A requêtes débiles, histoire débile

Fidèles du blog, vous connaissez cette "rubrique" où je reviens sur les requêtes des internautes, enregistrées par un logiciel de stats, et qui me permettent donc de savoir ce qui a mené certaines âmes ici. Le dernier pointage remonte à moins d'un mois, mais là, y'a du lourd, alors je ne voulais pas vous priver de ça.

Pour changer, je me suis amusée à replacer ces expressions dans une historiette à trois centimes. Voyons cela...

La femme rentre du travail, harassée. Elle s'assoit sur le canapé et commence à masser ses pieds endoloris par le port de talons de 12 cm. Marre d'être une fashion victime, demain, elle met ses ballerines. Elle aperçoit au loin des charentaises immondes que son mari lui avait offertes, pour rire - une blague au goût douteux qu'elle n'avait guère appréciée.
L'homme, qui grignote des amandes en attendant que madame ait fini de s'écouter, la fixe mollement. Elle, ça l'agace. Fini, les roucoulades amoureuses, elle ne lit dans ce regard torve qu'une désagréable suggestion. "Sois une Bree".

Ça aussi, ça a le don de l'énerver. A force de jouer sur tous les tableaux, elle est devenue cette femme qu'elle déteste aujourd'hui. Elle se demande si l'homme, aussi, la déteste.

L'homme, justement, n'a rien d'un kamikaze. Les yeux noirs de sa femme l'incitent à la jouer profil bas. C'est bon, la "photo de la femme très mécontente", il n'a pas envie de l'imprimer dans son cerveau. Alors, il sourit. "Miracle de l'amour, ange ou démon", il choisit la première option.

- Tiens, dit-il, j'ai "envie de cuisiner mais quoi faire?"
Un rien surprise, la femme fixe l'homme, droit comme un piquet. Il la chambre, ou quoi? Il a horreur de se mettre aux fourneaux. Elle attaque:
- "J'aime bien les cafards"
Lui, au premier degré : - "Comment aimer les cafards?"
Il se ressaisit. - "Les cafards aiment bien quoi?" Hein? "Un loup mal léché?"

Hum, hum. Il se fait la réflexion. "Toi, tu vas avoir des problèmes." De fait, la femme fait la tronche. Ce n'est même pas lui, au fond, c'est juste la vie. La routine, qui rend insignifiant et insupportable l'être sans qui on ne pouvait envisager de vivre voilà quelques mois, quelques années. Elle soupire. Renonce aux charentaises - y'a des limites, surtout que la peau de vache et le pouet dessus, on n'a pas vu plus ringard depuis la banane de Dick Rivers. Elle frôle son mari dans la cuisine.

Il a compris le message. Il rend les armes et quitte, sans grand regret, la cuisine, pressé d'aller finir ses fruits secs en attendant que l'orage passe. C'est compter sans sa femme, irascible: "Le balai, avec la pelle, fainéant", qu'elle lui dit.

Il obéit, entre docilité et lâcheté. "Comment faire avoir envie une femme?" se demande-t-il, en cherchant aussitôt la signification de pareille expression. Comment donner envie à une femme, peut-être? Ou comment avoir d'envie d'une femme? Pas plus sûr, il rigole intérieurement. Elle veut tellement paraître avenante, sa "douce", dans la vraie vie! Mais le masque tombe vite. L'autre jour, il a lu la requête sur Google, s'affichant sur l'écran resté allumé. "Devenir cool sur Facebook" s'interrogeait sa femme. Et dans la vraie, vie, y'a le mode d'emploi, non? s'est-il alors esclaffé.

Comme il parlait à voix haute, sa femme l'a entendu, et l'a mal pris, évidemment. Au lieu de raconter n'importe quoi, va donc dans la chambre du petit, "raconter une histoire avec l'homme et la mouette", lui a-t-elle signifié.

- "L'histoire du monsieur qui mange de la mouette et meurt?" s'est étonné le mari.

- L'histoire du monsieur qui mange de la mouette et meurt" a confirmé la femme.

Je l'ai déjà dit, que j'étais pas digeste, mettez-vous ça dans le crâne une bonne fois pour toutes, les gars, les filles...

3 commentaires:

  1. Pétée de rire ! si tu voyais les miennes, de requêtes, je me demande bien ce que tu saurais en tirer, car j'avoue qu'elles me laissent mouette, pardon, muette !
    Chapeau pour l'exercice de style ! :))

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  2. Bravo ! Ca, c'est un sacré challenge, utiliser ses requêtes dans un texte qui tienne la route. Mes requêtes sont à peu près inutilisables, je ne me lancerai donc pas dans l'exercice.

    Bises.
    Thierry

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  3. Mince, j'aurais dû vous "tagger", vous auriez dû vous y coller! Cela dit, libre à vous de le faire, c'est marrant... même si, sincèrement, j'ai failli supprimer ce post après sa publication, pas sûre de moi pour le coup!

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