Tiens, tiens, mon employeur chéri se réveille... Il a tellement de cas à gérer, actuellement, que je pensais qu'il m'avait un peu oubliée. Pourtant, malgré l'afflux massif de nouveaux collègues, j'ai reçu une lettre de Pôle Emploi, aujourd'hui. C'est un questionnaire que je dois remplir, pour faire état de l'avancée de ma création d'entreprise.
Pôle Emploi. Manquerait plus qu'il mette son grain de sel, celui-là... Parce que je suis dispensée de l'entretien mensuel, pour l'instant, et je ne tiens pas à rajouter du boulot à mon conseiller (que je n'ai pas l'honneur de connaître, d'ailleurs).
Oh, je ne me complais pas dans ce statut d'assistée, ça en devient même lourd. Bien sûr, la dame de la médiathèque m'explique gentiment que mon abonnement est gratuit, la piscine et le cinéma sont presque cadeau, j'ai du temps pour profiter de tout ça et personne, jusque-là, ne m'a vraiment demandé de compte.
J'ai le temps d'aller chercher mon loulou à l'école. De l'amener au foot, sans regarder l'heure à tout bout de champs.
J'ai le temps de mettre le feu à la cuisine, d'aller voir des garçons physiquement intelligents dans les salles obscures et de potasser sur des projets utopiques.
J'ai le temps d'envisager un futur rayonnant. Celui, aussi, de craindre le pire, de peindre le tableau en noir. De m'imaginer, un jour, auteur, le lendemain dans la rue - ou peu s'en faut.
Mais, justement, tout ça ne dure... qu'un temps. Tout ça, surtout, est angoissant.
Les jours passent et j'ai l'impression de manquer de temps, d'espace, pour mener à bien tous les projets qui me sont chers. Je ne serai bientôt plus assistée et si je me retourne, que puis-je constater? Que, concrètement, rien n'a bougé. Ça me désespère et, simultanément, rien qu'à écrire ça, je me fatigue (ça vous arrive, vous, de vous fatiguer vous-même? Ça craint, mine de rien).
Votre projet de création d'entreprise est-il toujours en cours? Oui, que j'ai coché.
Si oui, avez-vous réalisé l'étude de marché, blablabla? Oui, que j'ai coché.
Date prévue de démarrage de votre activité?
...
Pff, ils m'en posent, de ces questions. C'est un peu comme me demander la météo du mois prochain. J'aurais tendance à prévoir un temps pluvieux - voire orageux, selon mon humeur. Mais qui sait, le printemps pointera peut-être son nez plus tôt que prévu.
Et il ne faut jamais négliger l'impact de quelques éclaircies...
vendredi 12 mars 2010
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On mésestime grandement la force d'inertie et la quantité de paperasseries encombrante que peuvent générer les administrations dans les pays dits "développés".
RépondreSupprimerNos vies sont tissées d'angoisses....c'est à la fois à rire et à pleurer : tout ce que nous avons su faire du progrès et de la civilisation, c'est générer de l'angoisse - quand chaque avancée technique avait pour but de nous faciliter la vie, quelle ironie.....
Pôle emploi, c'est Kafka made in France ; le pôle de l'absurde.
Tu as raison de ne pas négliger l'impact, les bienfaits que peuvent apporter ces éclaircies. Et puis tu n'es pas inactive, tu es encore en train de travailler à ta création, tu es déjà en train de livrer des commandes confectionnées par tes mains de fée, alors ne te fais pas trop de soucis. Puis si tu es convoquée par ton conseiller personnel à Pôle Emploi, croisons les doigts pour qu'il soit intelligent et... physiquement intelligent.
RépondreSupprimerBises.
L'oiseau