lundi 21 juin 2010

Retour à la normale

D'un coup, mes épaules se sont allégées d'un poids. J'en ai fini avec la mission, au terme d'un long combat avec des noms propres impossibles, des interventions inaudibles ou des abréviations inimaginables.

Du coup, un peu déstabilisée, moi qui m'était fixé deux bonnes journées de travail de plus, je n'ai pas voulu relâcher la pression, préférant à la décompression un retour à la normale. Mettant de côté toute envie d'aller prendre l'air, je me suis attelée à ma mission personnelle: me construire un avenir.

Finalement, les noms propres impossibles et les interventions inaudibles, c'est peanuts, à côté. Au moins, quand je me triture les méninges sur la signification d'un terme, je n'ai pas à réfléchir à ma propre situation. Néanmoins, parce que l'angoisse ne m'aide pas vraiment à avancer - et que j'avais de l'énergie à revendre - j'ai mis de côté ces soudaines bouffées pour établir l'ordre du jour. La liste des candidatures spontanées que je n'ai pas encore envoyées, celle des bailleurs à appeler... Tiens, des cotisations RSI à régler, allons-y gaiement, ce sera fait et puis, tant que j'y suis, je m'en vais leur annoncer que c'est finito, tout ça, je ne suis plus TNS (travailleur non salarié), mais 100% chômeuse.

Je n'en tire aucune gloire, croyez-le bien. C'est juste une épine en moins dans le pied.

Mais en fait, non, je ne suis pas 100% chômeuse si j'en crois ce courrier reçu ce jour de Pôle Emploi, qui m'annonce que je leur dois une nouvelle fois des sous, pour avoir bossé en mai. Retour à la normale, vous disais-je. Je n'ai même pas été surprise: l'apôtre m'avait appelée pour me prévenir, m'assurant vouloir faire son "mea culpa", si si, car c'est lui qui avait actualisé la situation, mal, selon lui. Perso, ça ne me dérangeait pas, mais enfin, s'il le dit...

En tout cas, il avait l'air au moins autant soulagé que moi que ce casse-tête prenne fin et m'a vivement encouragée dans ma recherche... d'un vrai travail, comme dirait mon ex-belle-mère, qui m'a délicatement demandé il y a peu "quand est-ce que (j') allais retrouver un boulot stable."

Ah, si je le savais...

D'ailleurs, j'ai postulé la semaine passée à une offre hautement attractive, quoique peu rémunérée, qui pourrait bien, enfin, bouleverser l'ordre des choses. Me sortir des menaçantes statistiques sur les demandeurs d'emploi en fin de droits dont on ne sait pas trop quoi faire, m'ouvrir des portes, me permettre de devenir une personne à qui les propriétaires méfiants ne raccrochent pas au nez.

Oui, devenir quelqu'un de convenable, aux yeux de la société. Bizarrement, à chaque fois que j'ai adressé ma candidature, ces derniers temps, je sentais en moi cette forme de résignation, cette intime conviction que j'agissais pour me donner bonne conscience, mais qu'au fond, tout ça n'était pas pour moi. Or, cette fois, j'y crois, j'ai envie d'espérer et de me faire mon cinéma (un indice se cache dans cette phrase). Alors, je vais croiser les doigts pour sortir de ce trou dans lequel je m'enfonce un peu plus chaque jour.

Wait & see.

5 commentaires:

  1. Fingers (and toes) crossed.

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  2. Yeah ! tu vas bosser comme ouvreuse, préposée aux billets, ou tenter les figurations ?
    En tout cas je les croise, les doigts, je les croise !
    Et la nave va.....

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  3. Ah, toi aussi tu connais la "lettre résignée" : faut y aller parce qu'il faut, pas parce qu'on en a envie. Juste parce qu'on aimerait pouvoir avoir des sous à la fin du mois et pas trop de regards courroucés...
    Arf...

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  4. @ Anne So: Thanks!

    @ Anne: même joueur joue encore! ça a un rapport, quoique vague, avec mon métier d'avant ;)

    @ Tweet: Je me sens moins seule, d'un coup! Et comme tu as trouvé un nouveau job, je prends exemple sur toi en espérant que ça finisse par tomber...

    @ Pascale: Au moins, j'aurais le temps d'en voir, de la pellicule! Meuh non, ça concerne bien le Septième Art, mais sur un autre poste...

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