jeudi 17 juin 2010

So long, Ma p'tite Madeleine...

Cette nuit, j'ai eu le temps de tourner, retourner, reretourner la question dans tous les sens. La position assise, sans doute.

Vous ne dormez pas assis, vous?

Perso, c'est la seule solution que j'ai trouvée pour tenter d'enrayer cette vilaine toux. Au début, je m'étais juste levée pour fouiller ma pharmacie, vidant les uns après les autres les flacons de sirop, dont les fonds ne suffisaient pas à calmer le mal. On aurait dit une alcoolique en manque. L'horreur.

Ça m'apprendra à me balader en T-shirt en plein mois de juin. Quelle idée, aussi.

Bref, prenons le bon côté des choses, cette nuit d'insomnie m'aura permis de réfléchir à la suite à donner à Ma P'tite Madeleine. Je ne vais vous refaire le coup des 78H + trop d'heures = privée de sous pour activité ô combien débordante, quoique peu rémunératrice. La perspective d'une nouvelle mission m'a convaincue qu'il était temps, cette fois, de faire la peau à mon auto-entreprise.

Oui, auto-entreprise. J'ai eu l'impression que j'allais me faire hara-kiri, d'un coup. C'est vrai, ça m'allait bien d'avoir créé Ma P'tite Madeleine, une modeste affaire sans prétention. Y renoncer m'était difficile. Je ne pouvais rester définitivement à jongler entre cette micro-activité et des missions qui ne devaient pas dépasser 32 heures mensuelles. Le système est pervers, n'incitant guère à se démultiplier, là non plus, je ne vais pas radoter.

Donc, ce matin, d'un clic, j'ai sacrifié mon bébé. Hop. Radiée. Bizarrement, je me suis sentie plutôt soulagée, enfin débarrassée de ce casse-tête mensuel.

C'est dommage, oui. Avais-je le choix? Non.

A moins de refuser des CDD, à droite, à gauche. Qui, à défaut de tout solutionner, me donnent l'impression d'exister de nouveau socialement (paradoxal, quand on travaille chez soi) et me laissent penser à un retour progressif vers la vie active (paradoxal, quand je pense à l'activité déployée pendant ma période de chômage total).

L'affaire réglée, direction Pôle Emploi pour avertir de mon énième changement de situation. Tiens, la personne de l'accueil a changé. C'est un monsieur, qui commence par écouter mon laïus, m'annonce qu'aucun conseil n'est personnalisé à l'agence et que, non, je ne peux pas voir le monsieur Barbu, cet apôtre qui m'a sauvé la mise plusieurs fois.

"Oh, Guylaine sera également très bien, elle saura vous guider", affirme l'autre dame de l'accueil. Vu le mal que j'ai à exprimer ma requête, je doute qu'elle saura m'aider mais enfin... Le monsieur, fatigué d'avance, me donne un petit coupon pour patienter. "Sinon, je vous aurais bien dit d'appeler le 3949... " Euh non, monsieur, si je me déplace, ce n'est pas pour me servir du téléphone de l'agence.

J'attends, j'attends, je remplis un questionnaire de satisfaction sur l'accueil reçu (bon point pour Pôle Emploi, si, si), j'ai le temps de lire les trois Ouest-France oubliés sur une table, constatant que les fêtes du village et l'arrivée d'un nouveau couple à la supérette du coin continuent d'alimenter les pages d'une fadeur sans nom, j'en suis au 10 juin lorsqu'une dame me demande ce que je fais là. Euh, je sais pas, j'attends pour faire un tennis? "Ah vous attendez pour l'autre bureau? Allez voir ma collègue, elle est libre!"

Depuis le début, apparemment. Mais ça n'avait pas l'air de l'inquiéter de ne recevoir personne. Bref.

J'explique à la dite-Guylaine (en fait, elle ne s'appelle pas ainsi, respectons l'anonymat des personnes qui n'ont rien demandé) ma radiation, et puis un autre problème trop long à expliquer ici, et surtout très rébarbatif. Elle écoute et après cinq bonnes minutes, me demande mon numéro d'identifiant. Ah oui, on aurait pu commencer par ça.

Un regard sur l'écran, elle fouille des papiers et retrouve des notes, rédigées par l'apôtre.

"Très bien, je lui transmets les informations et il avisera."

Aussi compétente, hum? Bah, peu importe, si tout va bien, me voilà de retour dans la catégorie 1 et j'imagine déjà la tête de la revêche du tram, si je sollicite un abonnement "demandeur d'emploi", armée de mon avis de situation.

Comme ça, je ne serais pas la seule à tousser.

3 commentaires:

  1. Si tu te sens mieux après avoir pris cette décision, c'est que c'était la bonne. Un nouveau chapitre commence :)

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  2. En tout cas, tu n'auras pas fait tout ça pour rien et tu peux en être fière. Un jour viendra où tu pourras remettre ton projet à jour et te lancer vraiment.

    Bises, la Mouette.
    L'oiseau

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  3. Bin y s'en est passé des trucs ici pendant que j'avais le dos tourné ! Tu ois, on projette on projette, et finalement la vie décide....l'idée, ça reste tout de même d'être bien dans ce qu'on fait, dans ce qu'on est.....
    Bonne suite !

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