mardi 23 mars 2010

Bienvenue dans la vraie vie

Le coeur palpitant à tout rompre, je jette un coup d'oeil à l'heure, au coin de mon écran. C'est fini, rangez les stylos, rendez vos copies...

Aaaaaaaaaaaaaah, je suis frustrée!

J'avais donc deux comptes-rendus à rédiger, à partir de bandes sonores que la société avait envoyées. Une de huit minutes, l'autre de cinq. Et trois heures pour m'en dépatouiller. Trois heures pour treize minutes d'écoute ? Bah, finger in the noise...

Sauf que. Sauf que je n'avais pas mesuré la complexité des dits-exercices. Synthétiser un discours avec plein de pourcentages, des hausses et des baisses, des actions à valeur majorée, pff, déjà, ça m'a laissé toute chose. Réécrire l'intervention d'un grand ponte de la SNCF, en enlevant les quelques libertés d'expression orale que le monsieur prend invariablement, ça m'a laissé sur le carreau.

Je hurlais intérieurement contre ces grévistes qui hurlaient en bas de chez moi - ou peu s'en faut. Hey, dites, les gars, vous me laisser écouter votre boss, là? C'est mon avenir qui est en jeu!

Je flippais parce que je réalisais à quel point j'étais en train de laisser passer ma chance de me ré-insérer dans la vie normale.

Je dramatise? Je dramatise. Enfin, un peu. Je reste très dubitative sur mes chances, d'autant que j'ai foiré le questionnaire de culture générale. Entre les gros trous sur les choses-que-je-sais-d'habitude et sur les-autres-dont-de-toute-façon-j'ignore-tout, on a volé à ras-les-pâquerettes, là. Au début, c'était facile, elle me demande ce que fait la boîte... où travaille mon beau-frère. Coup de bol. Ça se gâte rapidement, j'avais tout misé sur Lakshmi Mittal, elle, elle me demande qui est Cécile, Cécile, ben tiens, je sais même plus.

Copenhage, le Yémen, France Télécom, il y en a eu pour tous les goûts, du moment qu'on restait dans le secteur économique, politique ou social. Moi, je dis, c'est pas de la culture générale, ça, c'est se montrer sectaire. Parce que si elle m'avait questionné sur le champion de France de pro A, sur le nom de quelques chefs étoilés ou sur les tendances fashion de cet été, là, c'est sûr, je lui aurais montré l'étendue de mon savoir (hum). Mais CapGemini était-il vraiment l'intrus de sa liste? Est-ce que j'ai bien dit "Barroso" et pas "Barruso"?

Dégoûtée, je réalise qu'aucune question n'a été posée sur les acronymes. Rien sur le PER, nada. Ah, si, elle m'a demandé quel était l'intrus entre LCR, NPA, OSEO et Modem. Je sais, elle était trop facile, celle-là. En plus, OSEO, je risque pas de les oublier, c'est le genre d'organisme qui a refusé d'apporter une garantie bancaire à mon dossier.

Ça sert, finalement, la création d'entreprise.

2 commentaires:

  1. Je te rassure : j'aurais ramé à mort aussi. Tout ça pour moi, c'est de l'abecdote érigée en "trucs sérieux", je survole toute cette vastitude sans même que ça m'effleure ! mais si je vais trouver 5 € pour bouffer ce soir, ça c'est du vrai sujet à traiter, tu vois....:))
    Allez, au moins dis toi que tu as essayé, et fait de ton mieux. DONC, le reste ne dépend plus de toi, mais de tas d'impondérables.
    Seyulement j'appelerai jamais ça de la "culture générale", moi....?

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  2. Et si tu attendais le verdict avant de crier "boboooo" ? Si ça se trouve, le niveau était très élevé pour effectuer un écrémage et tu feras quand même partie des retenus. J'ai eu le même sentiment en passant un entretien pour bosser à l'AFPA, j'étais certain de m'être planté. J'ai quand même été convoqué à l'oral et c'est là que je me suis planté. Alors tu vois... Moët Hennessy (j'ai failli écrire Mouette Hennessy mais le jeu de mot est déjà assez compliqué à comprendre sans que je le déforme en plus).

    Bises.
    Thierry

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