jeudi 11 mars 2010

Wanna be a ghost

Généralement, lorsque je veux rire un peu, je mange un clown, donc, ou je m'amuse avec Loulou. L'une de nos activités favorites, c'est de jouer au fantôme. Hier encore, il s'est recouvert d'un plaid et hop, vas-y que je marche en faisant "hou, hou" de façon extrêmement crédible.

A cet instant, j'ai à peu près 3 ans d'âge mental. Et je suis bien contente de vivre en solo, rapport aux moqueries que j'évite.

C'est là que je l'appelle en lui demandant de venir, "vite vite, y'a un fantôme dans le salon!" Ni une ni deux, le plaid s'aplatit, une tornade renverse tout sur son passage et mon blondinet revient, haletant, réclamant de voir ce fameux fantôme.

Oh, je sais, c'est visuel et j'imagine votre déception, vous vous imaginiez que j'allais tenir mes promesses et être aussi drôle que Jean-Claude Dus dans sa jolie combinaison de ski orange.

C'est moche, oui.

Et puis, pourquoi je vous raconte ça, hein?

C'est tout bête mais j'ai appris ce soir que "nègre" se disait "ghost writer"* en anglais. A vrai dire, ce terme de fantôme me semble beaucoup plus judicieux que celui de nègre. L'homme de l'ombre, qui écrit pour une personnalité, reste transparent, mais cela lui confère un statut plus... poétique, je sais pas.

Et justement, nous évoquions la question, aujourd'hui, avec la personne qui m'a contactée, via ce blog (comme quoi, tout arrive) pour m'en dire plus sur la société de portage salarial qu'il représente. Je lui ai parlé de mes envies d'écriture, de devenir nègre et lui nuançait en invoquant cette fameuse part d'ombre à laquelle est confiné le "fantôme".

Bien sûr, j'imagine que nous aspirons tous à une forme de reconnaissance mais je reste persuadée que je pourrais aussi revêtir ce plaid (et faire hou hou, mais ça ne présente pas trop d'intérêt, surtout face à des éditeurs potentiels) et aller conter la vie des autres.

Oh, ce n'est pas la première fois que je vous en parle. La revoilà avec sa lubie à trois centimes, pensez-vous.

Mais non, je cherche des pistes. Je suis en quête de que je veux faire, au fond. Le conseiller m'a suggéré de prendre un statut d'auto-entrepreneur pour l'aspect cuisine, et de cumuler avec le portage salarial pour l'écriture. Tout ça me semble plutôt sensé.

Me reviennent alors en tête les mots de Marie-Claude, qui m'assurait que je n'aurais pas le temps de coucher mes états d'âme - ou ceux des autres, esprit du fantôme oblige - en me lançant derrière les fourneaux. Alors, dois-je faire un choix? Renoncer à l'une de mes passions pour me consacrer à l'autre, m'y investir à fond, avec le risque que mes efforts ne paient pas?

Chat échaudé craint l'eau froide, dit-on. J'en suis de plus en plus convaincue. J'ai du mal à mettre tous mes oeufs dans le même panier, depuis l'échec du restaurant, mais je suis dans le même temps persuadée que la dispersion m'empêche d'avancer à la vitesse qu'il faudrait pour développer l'une ou l'autre activité.

Après avoir raccroché, j'ai ouvert un fichier. Mon CV. Je l'ai parcouru et me suis inscrite sur viadéo, un site de réseau social professionnel, histoire de faire à mon tour "Hou, hou". Parce que si l'envie de jouer au fantôme me taraude, il me faudra bien, un jour, sortir de l'ombre et aller me faire connaître... auprès de chasseurs, tiens, pourquoi pas?

* Excellent film de Roman Polanski, avec le physiquement charmant** Ewan Mc Gregor.
** Oui, je sais, ça change. Mais que voulez-vous, le charme écossais...

7 commentaires:

  1. Bref quoi, c'est toujours la "danse de l'ours", d'une patte sur l'autre ! Mais, aussi, cet hiver interminable nous bouffe toutes nos forces mentales, à force ! Tenir, il faut tenir ! "comment", on trouvera dans l'impro, y a pas de recette.....ça se saurait !

    RépondreSupprimer
  2. Vas-y, traite-moi d'ours, si tu veux (comment ça, j'ai la démarche lourde en ce moment?)
    J'aimerais croire que seul l'hiver nous pompe cette énergie. Si, tu crois? Bon, alors, la fin du tunnel est proche ;)

    RépondreSupprimer
  3. Je n'y connais pas grand-chose dans le domaine de l'écriture, le journalisme, l'édition, etc... la seule chose que je sais, c'est que tu as du talent, ça c'est sûr. Donc t'en servir à ton compte ou pour celui des autres, pourquoi pas??? Reste à savoir ce que tu as envie "toi"...et si tu pourras en vivre et donc ne pas cumuler une autre activité salariale (les fourneaux)... Je pense que tu connais la réponse à tout cela bien mieux que moi...
    En tout cas, je te souhaite de réussir dans l'un ou l'autre domaine, ou même les deux. Car je pense sincèrement que tu as une sacrée personnalité...
    Bon week-end Mouette.

    RépondreSupprimer
  4. Anne a raison, c'est l'hiver et on en sera bientôt débarrassé.
    La solution serait... d'être deux ! On en reparlera, si tu veux.

    Bises,
    Thierry

    RépondreSupprimer
  5. Merci Véro, pour tes mots, ça me touche toujours... Je crois que tu m'as bien cernée, concernant mes envies. Qu'est-ce qui peut se concrétiser, on verra!

    L'oiseau: être deux, ah ah, la bonne blague ;)! On en reparle, on en reparle...

    RépondreSupprimer
  6. Je ne peux que plussoyer (oui, ça existe pas, et alors ?) le commentaire de Maviedemaman qui est très exactement ce que j'avais envie de t'écrire...
    Si tu veux, on se viadeo-ise ou linkedin-ise (oui, c'est le jour des mots inventés). Ces réseaux m'ont été très utiles sur le plan pro. Je retombe souvent sur mes pattes grâce à eux.

    RépondreSupprimer
  7. Oh oui, viadeo-isons nous! Je viens de m'inscrire sur le site, pas sûre de l'utiliser encore pleinement, bien sûr, mais la force de réseau est énorme, pas vrai ? Je ne connais pas linkedin mais enfin, je ne suis pas sectaire... Merci Tweet!

    RépondreSupprimer