vendredi 4 septembre 2009

Coupez-le, il repoussera plus fort encore

La nuit fut courte mais je me suis levée du bon pied ce matin. J'avais rendez-vous. Chez Café Clochette (dont je vous recommande chaudement le blog, j'insiste), à Rennes, accompagnée d'une amie. Cela faisait un moment que je souhaitais rencontrer la fameuse cafelière et son restau. Eh bien, je n'ai pas été déçue! D'entrée, la petite et mignonne Clochette, jeune chatte un rien fofolle, nous a accueillies, dans ce cadre si chaleureux, à l'atmosphère bien particulière, entre vrai établissement (miam! ) et ambiance familiale, comme à la maison.

Il y avait du monde, ce midi, et plus de poulet au citron confit. Qu'importe. La brick de thon et le brownie ont épaté mes papilles, et je me suis même régalé d'une terrine de saumon-baies roses, moi qui déteste ce poisson! Le service terminé, nous nous sommes installées à la table de Pascale et de son employée-complice, Christine, pour discuter, échanger, raconter les joies, les galères...

La cafelière, c'est la force tranquille personnifiée. Rien de moins. Sa présence est apaisante, son sourire contagieux. Loin de moi l'idée de la flatter, elle me conforte juste dans l'idée que les convictions et l'énergie permettent de soulever des montagnes. C'est un défi permanent qu'elle relève, guidée par la foi et la sérénité.

Suivant le conseil avisé de la cafelière, nous sommes ensuite passées dans un autre restaurant à caractère familial, les Libellules, toujours dans la cité bretonne. Un immense lieu, clair et ludique, ouvert aux (tout) petits et grands. A vrai dire, j'ai été davantage charmée par Café Clochette, plus intimiste, plus unique, aussi.

Cette rencontre m'a reboostée. Ce soir, je me suis pris un petit tâcle (oui, ouin, je sais que tu lis, mais quand tu fais partie de l'histoire, je suis bien obligée d'en parler, non?), constructif. Sur l'idée que j'abandonnais trop vite l'hypothèse de ce local tant décrié par l'expert-comptable. Sur l'idée que, peut-être, au fond, ma versatilité était mon plus gros obstacle à la concrétisation de mon projet. Sur l'idée que j'avais peur.

Oui, j'ai peur, bien sûr. Pourtant, je sens mon énergie décupler. Comme je le lisais ce matin dans un joli portrait de l'auteur américain James Frey, en dernière page de Libération, "Coupez-le, il repoussera plus fort encore." Je ressens cela en moi. Non, je ne me cherche pas de fausses excuses pour laisser tomber. Oui, j'ai donné trop de pouvoir à ce briseur de rêves, qui ne s'est pas fait prier pour en abuser. Oui, je suis influençable car je découvre, chaque jour, un univers qui m'était totalement étranger il n'y a pas si longtemps.

Suis-je prête à me jeter dans le vide ? Ou pas? Je croyais l'être. Ses hésitations prouvent sans doute que non. Le discours tellement ferme du fou-des-chiffres-qui-ne-l'est-pas-tant m'a stoppée net dans mon élan. Je me suis fiée à sa supposée compétence sans penser qu'il n'avait pas forcément la science infuse.

Je me suis emportée. Bien sûr que je suis seule à savoir si telle ou telle solution me serait bénéfique, mais sans doute ai-je besoin d'avoir plus foi en moi-même. Tout simplement.

J'ai l'impression qu'il me serait parfois profitable de ne pas partager mes états d'âme, au risque de laisser paraître toutes mes faiblesses... De prendre le bâton pour me faire battre, comme l'a suggéré un autre lecteur régulier.

C'est ma vie, j'ai choisi de la raconter, à moi d'en assumer les conséquences. Plutôt que d'évoquer mon dépit et mon impuissance, hier soir, sans doute aurais-je dû rester stoïque et laisser passer le torrent de sentiments qui m'a traversée. Je suis trop spontanée pour cela. Trop stupide, aurais-je même écrit il y a peu.

Mais désormais, je le sais : Il me faut relever la tête.

5 commentaires:

  1. Ah ben voilà ! c'est ça l'attitude qui gagne ;-)
    C'est bien toi qui es la seule à pouvoir te projeter, en prenant en compte tous les renseignements, tous les avis, mais au final c'est bien toi qui va te coltiner le quotidien. Alors si tu le sens, fonce ! et sinon, la prochaine belle chose est au coin de la rue, forcément.
    Merci pour tes jolis mots, ils me font d'autant plus plaisir que j'ai voté pour la première fois l'année de "la force tranquille" ! Merci pour ce beau moment passé avec vous aujourd'hui, et j'espère à très bientôt.

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  2. Bon, j'avais du retard, mais me voilà de retour!!!

    Contente que tu sois motivée à bloc!!

    Et j'aimerais bien habiter dans le Nord parfois (euh, non en fait, mais y passer de temps en temps, oui ;-))

    Bises

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  3. Alors, vas-y, relève la, la tête ! et je t'en prie, ne confonds pas la spontanéité avec la stupidité ! Tes états d'âmes ont au moins le mérite de nous rappeler que nous ne sommes pas les seuls à en avoir, et que fluctuer n'est pas se noyer !

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  4. Ah, voilà qui fait plaisir ! Te retrouver motivée comme jamais, ça fait du bien.

    Bises
    L'oiseau

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  5. @ Pascale: Mais tout le plaisir était pour nous! Je réitère: la force tranquille personnifiée. ça fait du bien!

    @ La mite: ravie de te retrouver ici aussi! Tu sais, on est juste au nord de la Loire, pas au nord-nord... L'ère glaciaire ne passe pas dans le coin!

    @ Anne: tu sais que je ne suis guère indulgente en général, et surtout envers moi-même. Parole d'ancienne blonde, la spontanéité flirte parfois avec la stupidité chez moi... J'aime bien ton "fluctuer n'est pas se noyer", je garde!

    @ l'oiseau : Je pèterais des murs tellement je suis à bloc, là!

    Bizz à tous! Et pour les autres, les commentaires sont les bienvenus, hein...

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