mardi 1 septembre 2009

Ni zen, ni parfaite

"J'suis content d'aller à l'école."

Il a lancé ça en remettant la couette sur son lit. J'ai eu envie de lui dire qu'il n'avait pas à me mentir, que je n'allais pas le gronder pour ça et qu'il pouvait tout aussi bien être sincère. Un peu plus et je lui racontais les torrents de larmes que je déversais à chaque rentrée - surtout quand mon père m'accompagnait, ça marchait mieux sur lui.

En fait, il était sincère. Mon loulou attend "l'événement" avec impatience.

Moi, moins. Va savoir pourquoi, l'idée de se lever trop tôt tous les matins et de répéter chaque jour : "on va être en retard, on va être en retard... On est en retard, non mais dépêche-toi, allez cours, vite, vite, non, arrête-toi, y'a le tram..." La routine. Oui, je sais, je suis contradictoire, je rêvais hier de train-train et je suis aujourd'hui en train de maudire ces habitudes que l'on prend dans l'année. Cherchez pas, 'suis une fille. Et une maman, donc.

Forcément, le ELLE de la semaine passée, décidément prolifique (je n'ai toujours pas entamé celui de la semaine, débordée!) m'intéressait au plus haut point. L'article en question?

"Tout pour être une mère zen et efficace"

En gros, toutes les astuces des psy, des people et des mamans "lambda" (ah, ah) pour survivre au stress de la rentrée. Alors, c'est bien foutu, hein, puisque divisé en grands thèmes. Pour le coup, j'étais limite à sortir mes ciseaux, ma colle et mon cahier de tâches pour tout répertorier, tellement ça m'emballait. De fait, tout (ou presque) cela s'avère pertinent et pragmatique, même si, au fond, je n'ai rien relevé de transcendant.

Il y a néanmoins un thème qui a retenu toute mon attention. Le premier:

"Je renonce à être parfaite"

Personnellement, je crois n'avoir jamais envisagé pareil challenge, consciente de mes nombreuses faiblesses et toujours attentive aux avis de Pierre, Paul et Jacques qui font systématiquement nettement mieux que moi. Je m'étais d'ailleurs bien amusée à la lecture de "Comment ne pas être une mère parfaite", au moment de la naissance de mon fils, ravie de constater que je remplissais tous les critères.

Quitte à passer pour une réac, j'ai cette fois retenu que :

- Françoise allait gaver son môme de pépites à base de fruits, 1,50 euros le petit sachet de 3g (j'exagère à peine), histoire que son roudoudou mange sa portion de fruits/légumes quotidienne. C'est d'un banal, aussi, de leur filer des pommes à croquer...

- Anne, de son côté, a négocié comme un chef: une DS contre de meilleurs résultats scolaires. Véronique, elle, affirme qu'elle donne à son fils, 7 ans, "l'impression que c'est lui qui a la main". Rien à dire, c'est classe et ça ne donne aucun pouvoir au tyran, oups, au gamin.

- Nathalie, à la tête de trois enfants en bas âge, a "renoncé à donner le bain et le dîner moi-même", tâche qui incombe donc désormais à la baby-sitter, arrivant juste pour le coucher de ses bambins. Je lui suggérerai les contes de Marlène Jobert, super bien faits, qui permettent même de se défiler discrètement pendant que l'ancienne actrice berce les agneaux de sa jolie voix.

- Quant à Camille, elle estime que si son Tom flirte avec le grunge en refusant de se laver deux jours de suite ou se goinfre de sandwiches sur le canapé, eh bien, peu importe, il est si mignon...

Loin de moi l'idée de juger (quoique, le mal est fait), je conçois que pour certaines de ces femmes, la vie quotidienne s'apparente à un marathon. Je ne sais pas où le magazine est allé pêcher ses témoignages (même si j'en ai une idée) mais je suis convaincue que ces mamans n'ont justement rien de "lambda". Dans ce contexte, faut-il ériger cela en "astuces", en "trucs à suivre" ? Oh, je sais, tout ça n'est rien qu'un marronnier de plus (un sujet qui revient de façon régulière, comme les régimes en avril et cet escroc de Père Noël en hiver). Mais en voulant déculpabiliser les femmes, l'article ne fait finalement que pointer l'hérésie de la vie moderne et la difficile combinaison entre femme et maman.

Autant vous dire que j'ai reposé mes ciseaux et ma colle.

Il m'arrive moi-même de "tricher" pour guider mon loulou vers les choix que j'estime justes. Mais enfin, j'évite de l'ébruiter. Quitte à être une mère imparfaite, autant garder la chose la plus secrète possible avec son rejeton, non ?

3 commentaires:

  1. Je ne sais pas. En outre, je n'ai jamais, et dieu merci, été la mère de personne. Mais je me souviens bien d'avoir été l'enfant d'une mère, et d'une mère qui ne se prenait pas la tête pour savoir si elle était bonne ou mauvaise, elle n'en avait pas le temps, ni de savoir s'il fallait ruser pour me faire aller dans tel ou tel sens ; c'était clair, l'enfant n'a que ses envies, l'adulte a la conscience des choses, c'est pourquoi l'un est majeur et l'autre mineur ; en conséquence de quoi, fallait manger ce qu'on me donnait (et ce qu'il y avait), faire ce qu'on me disait de faire et filer doux. C'était pas parfait ? Tant mieux ; ça m'a appris le réel. Pour traverser une vie, franchement on a rien trouvé de mieux.
    L'important, au fond, c'est d'avoir eu une mère "suffisemment" bonne pour nous permettre d'appréhender le réel, les saintes on s'en fout, en général elles n'ont jamais été mères non plus, elles....Voilà qui devrait te rassurer : prendre raisonnablement soin de lui est suffisant. "raisonnablement" étant défini par TES critères. Laisses tomber ces fabricants de veaux qui prétendent te dire à longueur de colonnes comment tu dois être, d'après LEURS critères (ils sont au service de qui d'abord ces gens-là ?); tu sais très bien être une mère, t'en as eu une !

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  2. Je crois que les exemples de mamans lambda, comme tu dis, sont pris parmi les bobos rive gauche et ne sont absolument pas représentatifs. De toute façon, je crois que tu sais très bien ce que tu fais et que tu le fais bien. Je suis persuadé que ton loulou est et sera parfaitement équilibré dans la vie.

    Bises
    L'oiseau

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  3. Pas de confusion, je prenais tout ça plutôt à la rigolade, je ne cherche pas de manuel de la mère parfaite, hein! Mon instinct me suffit... Je suis juste sans cesse fascinée par les mags féminins - que j'adore, et dont je suis très friande depuis (trop?) longtemps - et, en même temps, lucide sur les messages qu'ils véhiculent et l'intérêt de prendre du recul.

    Sinon, effectivement, le panel me paraît provenir des quartiers "sympas", mais je ne voulais pas véhiculer un autre apriori, bien sûr...

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