Si j'étais parano, je pourrais penser que mon ami l'inventeur du salon de thé avait envoyé l'un de ses sbires me réveiller d'un coup violent d'interphone à 4 heures du matin.
Mais comme je suis parfaitement équilibrée (ah ah ah), j'ai juste supposé qu'il y avait des tarés partout et que j'en étais quitte pour une nuit raccourcie, alors que j'étais déjà perturbée par de funestes pensées. Pile au moment où il m'était indispensable d'être au top de ma forme.
Lorsque le réveil a sonné, j'ai compris que l'objectif ne serait pas atteint. Le teint blanchounet, juste rehaussé du bleu des cernes, un vrai bonheur.
Car c'était aujourd'hui le grand jour. Ma première journée au restaurant. Pas le mien - je vois que ceux du fond ne suivent pas - mais celui de l'homme triste et anxieux.
Bon, finalement, lorsque je suis arrivée, j'ai compris que mon air anémié n'avait que peu d'importance, le chef avait déjà la tête dans le guidon et l'apprentie des cernes dix mille fois plus marqués que les miens.
Et puis, avec une charlotte, hein...
Oui, j'avoue: j'ai passé la journée avec une magnifique charlotte sur la tête. Et un joli tablier. Mais surtout dans une VRAIE cuisine, toute aménagée, avec la chambre froide, les ustensiles professionnels et tout ce décor en inox qui avaient de quoi m'intimider. Le chef m'a donné un couteau et ses consignes, au fur et à mesure. Figues rôties au vin rouge et aux quatre épices, bouillon aux légumes, dressage multiple de salades, radis noirs, tomates, fèves, faisselle aux fruits secs et compagnie, il était midi que je n'avais rien vu passer.
Toujours pessimiste, le chef appréhendait une salle vide. Contre toute attente, c'était blindé. Je me suis laissée entraîner dans ce tourbillon, virevoltant entre riz au lait et flan de légumes, chacun étant incroyablement concentré sur sa tâche, courant, glissant, revenant sur ses pas, jonglant entre tatin de légumes, porc au chocolat et compotée de nectarines.
J'avais peur d'avoir peur.
En fait, j'ai adoré cette ambiance. La pression était palpable, certes, mais cette sensation de travail accompli, je ne l'avais pas ressentie depuis un moment. D'ailleurs, lorsque je suis partie, sincèrement, j'étais vidée.
Et vous savez quoi? J'avais faim.
lundi 7 septembre 2009
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Moi je dis: ça s'arrose! Une première journée dans ce qui sera (note-bien que je dis "sera" et non "pourrait être" ou "sera peut-être"...) ton domaine d'activité de-dans-quelques-mois!
RépondreSupprimerBRAVO Miss et bon courage pour cette semaine! Le jour le plus dur, c'est le 2nd, pas le premier!
lol et plein de bises.
Bravo ! Bravo et m... pour la suite (quoique je pense que tu n'en ais pas besoin, tu assures comme une pro).
RépondreSupprimerBises
L'oiseau
Félicitations pour cette première qui semble s'être bien passée... qu'en a dit ton (LE) chef ?
RépondreSupprimerMéfie toi.. de jour en jour tu vas vite prendre goût à cette ambiance !
A très vite
Bises
Bravooooo ! Mais alors attends toi à CE tourbillon tous les jours, hé hé hé...! Quelque chose me dit d'ailleurs que ce n'est pas pour te déplaire...n'oublies pas de bien manger, indispensable pour pouvoir fournir assez d'énergie !
RépondreSupprimerBises, la Mouette, super contente pour toi !
Ah oui, c'est ça, poussée d'adrénaline y compris ! (et encore, je parle en amateur à côté de ce que tu vis en ce moment, je t'envierais presque, tiens). Amitiés rennaises
RépondreSupprimer@ Dom : ça s'arrose, ça s'arrose, mais c'est vrai, ça! J'en oublie les fondamentaux...
RépondreSupprimer@ l'oiseau : Je ne te dis pas merci mais le coeur y est!
@ Jérôme : le chef ne dit rien. Le chef ne parle pas. Le chef est stressé. Le chef ne m'a pas renvoyée, c'est déjà ça...
@ Anne: Doublement bien vu! Ce n'est pas pour me déplaire, toute cette énergie ET j'aurais besoin de manger, pour le coup, mais j'ose pas me servir, lors de ma pause de 3 minutes 12 à 11h30!
@ Non, Pascale, ne m'envie pas, je m'identifie davantage à une cuisine comme la tienne, à l'échelle humaine, je veux dire! En plus, ta cuisine est géniale, ça m'irait parfaitement...
Bizz à tous!