dimanche 20 septembre 2009

Je ne demande pas la Lune

Parfois, j'aimerais être comme ma maman. L'âge n'a pas de prise sur elle, ni sur son visage, ni dans sa tête.

Il faut dire que pour ses 30 ans, cruelle enfant que j'étais, je l'avais vexée au plus haut point, d'une seule réflexion, spontanée et implacable:

"Ah, t'es vieille!"

Aujourd'hui encore, elle me racontait encore l'anecdote, qui lui a permis - paradoxalement - de digérer ses 40, 50 et 60 ans sans sourciller.

Elle m'avait toujours promis sa revanche lorsque j'atteindrais cet âge canonique et j'avais eu droit à une carte vacharde. J'avais trouvé cela plutôt drôle et de bonne guerre. Surtout, cela ne m'avait pas atteint plus que cela. A 30 ans, je me sentais jeune.

Oui, ça allait encore.

Cinq ans plus tard, ce n'est plus la même chanson. Pour tout dire, c'est la première fois que je sens le passage à l'âge adulte (il était temps, diraient certains). Les marques du temps se dessinent davantage chaque jour sur mon visage pourtant rond. La ride du lion, chère à Florence Foresti (qui la justifie par ce froncement intempestif des mamans lorsqu'elles surveillent leur progéniture), me donne un air sévère qui m'a souvent fait défaut.

J'ai souvent été la cadette, ou presque, dans tous les groupes que j'ai connus. Je me frayais un chemin au milieu des grands mais je gardais toujours un pied dans la cour d'à côté. Aujourd'hui, à 35 ans, j'ai l'impression de rentrer dans le moule, de faire partie de cette tranche d'âge où les femmes sont à la fois sûres d'elles et toujours plus insatisfaites. Où les femmes sont... femmes, justement.

Alors, maintenant que j'en suis une, de femme (ah ah), je ne suis pas exigeante, j'aimerais juste:

- Être enfin crédible auprès des costards-cravates et tailleurs-pantalons ;

- Arrêter de prendre un ton de petite fille dès que je sollicite une aide quelconque ;

- Aller au bout de mon aventure actuelle et tenir mon restau sans que cela semble tenir d'un miracle ;

- Devenir une maman respectable, à qui les prout-prout en serre-tête disent bonjour le matin en accompagnant leur tripotée de mômes à l'école

- Ne plus m'énerver quand mes salutations ne sont pas rendues.

Et, allez, osons les rêves les plus fous :

- Tomber amoureuse

- Que George Clooney ait le coup de foudre et plaque sa pétasse italienne, en me voyant aux fourneaux - j'accepte aussi son clone, du moment qu'il n'adopte ni cochon, ni conquêtes diverses et variées.

- Écrire un jour un joli roman, exauçant ainsi l'un de mes voeux les plus chers.

Voilà, je ne suis pas compliquée, finalement. Je ne demande pas la lune. Ah oui, simple coquetterie féminine - je suppose - j'aimerais aussi, que l'on continue de m'appeler... "mademoiselle".* Et pas "madame".

C'est bête, une fille, y'a pas à dire.

*Enfin, pour vous, ce sera toujours la mouette. Que les choses soient claires...

7 commentaires:

  1. Bin ma vieille ! (oups !), en voilà une platée d'exigences ! (clin d'oeil...)
    Non, sans rire, ça te titille tant que ça, le bonjour des prout-prout ? tu me surprends...
    Pour le reste, t'inquiètes, ça va venir, mis à part Clooney (ou son clone - faudrait que je me décide à aller voir à quoi ressemble ce mec), tous tes souhaits sont approximativement raisonnables, y a pas de raison !
    Allez, la Mouette, bienvenue dans la cour des grands ! :-) !!

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  2. J'espère, Mademoiselle, que vous n'avez pas de mal à digérer vos 35 ans ? Vu de l'extérieur, c'est le plus bel âge pour une femme et, si la photo est bonne, comme dit la chanson, vous ne devriez pourtant pas manquer de prétendants. Je le sais, j'en suis.

    J'ai lu dans la salle d'attente de ma dentiste (il n'y a que là que je lis ce genre de journaux) que Georges n'aime que lui-même et que d'avoir une relation avec lui n'a rien de très amusant. N'aies donc pas de regrets, la Mouette. Et surtout gardes ton âme d'enfant encore très très longtemps.

    Bises
    L'oiseau

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  3. Oh p'tite mouette , tu me renvoies loin en arrière... à mes 35 ans ! Ce jour-là j'ai ressenti cette même tristesse , pour moi ineffable ... J'avais mari et enfant et pourtant j'ai pleuré ...comme jamais je n'avais pleuré un jour d'anniversaire ...mais là je souris en te lisant ... Tes explications doivent être les bonnes . C'est un cap ! jol

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  4. @ Anne: c'est pas que ça me titille, ça me gonfle carrément, toutes ces pseudos-bourgeoises "bien élevées" même pas capables d'un peu de savoir-vivre. Bref... Tu ne connais pas la tête de George? Alors là, tu m'épates, je ne te savais pas si ermite!! Va voir, tu me diras!

    @ l'oiseau: Pour l'âme d'enfant, j'espère bien. Pour George, j'ai lu le même article (abonnée depuis fort longtemps à ELLE qui nous sort parfois des papiers psy de bazar hallucinants). Et pour ton impression, gaffe aux apparences, je comprends de mon côté pourquoi les prétendants ne se bousculent pas au portillon!!

    @ Jol: Alors toi aussi? Bon, j'aimerais m'accomplir comme toi tu le fais aujourd'hui, tu me donnes bon espoir!!

    @ l'ex: euh, comment dire, ces considérations ne seraient-elles pas hautement personnelles? Non pas que tu n'aies pas le droit de t'exprimer, mais j'avoue que ma pudeur (et la tienne) en prennent un coup, là. Je peux répondre à certaines de tes questions ailleurs qu'ici. Sincèrement, ce sera plus approprié.

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  5. Dernière minute : suis allée voir la tronche-à-Georges, ouais bon d'accord, ça se mange, mais perso je flashe pas....c'est cool, une concurrente de moins pour toi ! :)....

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  6. Ce n'est pas tant son visage que le charisme qu'il dégage qui le rend si particulier. Il faut donc le voir à l'oeuvre, on the screen!!

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  7. Mademoiselle + la mouette = Mouettezelle !

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