jeudi 4 mars 2010

J'ai trouvé les clés!

Je vous passe les détails sur une nuit pleine de clés dispersées ça et là (aucune symbolique, sinon le signe de ma préoccupation des dernières vingt-quatre heures), j'avais décidé de consacrer mon énergie à quelques activités plus productives.

C'est ainsi que j'ai pu converser un long moment, au téléphone, avec Marie-Claude, charmante pâtissière qui a tenu un salon de thé à Paris avant de se reconvertir dans la livraison de gâteaux dans les établissements de la capitale. Une vraie mine d'informations, forcément, et plein de conseils ingénieux qui m'ont confortée dans l'idée que c'était possible.

Le maître-mot de tout ça? "Oser", m'a-t-elle répété. "Vous avez tout à gagner." Voilà le feu vert que j'attendais pour me lancer, démarrer le projet officiellement dans ma cuisine - en prenant garde de ne pas mettre le feu à chaque fournée. Je sais d'ores et déjà que les jours prochains seront consacrés à la mise en place concrète de l'activité, une sorte de plan d'action, entre sélection accrue des recettes, coûts de revient, liste des restaus à démarcher, confection et photo de chaque douceur.

Et... l'obligation de trouver des cobayes pour valider de nouvelles recettes. Je ne m'inquiète pas trop sur ce plan, à vrai dire.

Marie-Claude m'a conseillé de bien peaufiner le démarrage, pour ne pas me planter. D'arriver devant les restaurateurs, tirée à quatre épingles "parce que si j'avais le malheur d'être moins bien habillée un jour, ma tarte était tout de suite moins bonne aux yeux des clients", a-t-elle témoigné.

Euh, je me demande si j'ai bien fait d'aller voir le forçat toqué, les cheveux mouillés et en jean, l'autre jour. Et mon arrivée à vélo devant les autres établissements m'aurait-elle joué des tours? Je me rassure intérieurement en relativisant. On est en province, ici, pas à Paris, et pas dans le 16e, notamment. N'empêche, elle n'a pas tort. La coupe j'en ai marre de vivre, c'est moyen.

Elle aussi a atténué ses propos. Puis, m'a poussée à "rentrer, quel que soit l'endroit, téléphoner, persister". A croire en mes produits, en somme.

Comme dans mon ancienne vie, je ne nourris pas spécialement de doutes quant à mon travail en lui-même, un véritable paradoxe lorsque l'on a comme moi une confiance en soi proche de zéro. Et ça ne m'effraie pas d'aller à la pêche aux clients. Je trouve ça même plutôt excitant, sans doute parce que c'est le début.

Marie-Claude m'a aussi raconté les aléas du métier, les gros clients qui oublient de régler la facture, ceux qui profitent d'un départ en vacances pour aller pêcher au rayon surgelés de chez Métro des douceurs industrielles à bas prix - concluant que c'est quand même beaucoup plus rentable, quoique moins bon.

Moi aussi, je vais tomber sur ce genre de spécimens qui, englués dans la crise, ne peuvent envisager de privilégier le goût à la rentabilité immédiate. Pas le temps, pas les moyens, pas le coeur de penser qu'à long terme, ils se privent d'une clientèle déçue par une qualité moindre.

Après tout, peut-être aurais-je réagi ainsi, moi aussi, si j'avais dû gérer ce restaurant qui m'a filé entre les doigts. Aujourd'hui, ça me va bien d'être dans la peau d'un fournisseur. Tout reste à faire, et j'ai conscience du chemin à parcourir, mais au moins puis-je tracer ce long parcours de façon indépendante.

Alors, à défaut de clés de voiture - j'ai fait une croix dessus, hein - j'ai au moins trouvé celles dont j'avais besoin pour me lancer. Autrement plus essentiel, n'est-ce pas...

2 commentaires:

  1. Go, go Johnny go ! A fond les ballons. On est derrière toi, la Mouette.

    Bises.
    Thierry

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  2. YESSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSS !!!!!!
    Sensationnel.
    Recrue, du bon boulot, un bon mental ! Nous sommes fiers de vous ! :))

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