vendredi 25 septembre 2009

Ces petits riens qui font la vie

Dans ma tête, tout se bouscule. Les choses à lister, à penser, à faire en urgence pour hier. Celles qu'il ne faut surtout pas faire, aussi (les erreurs, les errances, l'hérésie de procrastiner).

Voilà pourquoi hier soir j'ai rattrapé tout mon retard de la journée. Initialement consacrée à un travail de fourmi, bien pelotonnée chez moi à réécrire mon business plan, revoir mon prévisionnel poste par poste, recenser toutes les tâches et les numéros de téléphone de mes interlocuteurs favoris (notaire, avocat, banques etc), la journée a été bouleversée par des petits riens.

Je ne devrais pas l'écrire mais, première incartade, je suis allée manger dehors. Avec des amis. Oups. Puis, séance ciné improvisée. Rien de personnel, un film qui m'a juste confirmé que le statut de TNS (travailleur non salarié) peut avoir ses avantages. Rapport à ce sournois monde du travail où les PDG aiguisent leurs couteaux pour les enfoncer profondément dans le dos de leurs plus serviables et vils employés.

On ne quitte pas une salle de ciné sans un petit debriefing. Donc, nouveau sursis. On parle du film, du projet, d'une copine commune... La raison l'emporte, mille tâches nous attendent chacun et c'est donc bien décidée que je file d'un pas pressant vers mon ordi qui se languit de moi. Et là, je rencontre la copine dont nous venons de parler. C'est parti pour un papotage de cinq minutes sur le trottoir.

Qui se sont transformées en... trois heures. Je suis rentrée à plus de 19h30 à la maison.

Un drame? Finalement, la conversation était tellement enrichissante et pleine de surprises qu'elle m'a aussi ouvert d'autres perspectives, quant à mon restau. Alors, certes, mon clavier n'écrit pas tout seul et, du coup, j'ai ramé pour reprendre le cours de mes travaux. A la clé, j'ai eu le privilège de découvrir une jolie tête de déterrée ce matin dans ma glace.

Le pire, c'est que je ne me fais même plus peur. L'habitude, sans doute. Ou la résignation. Ou un peu des deux.

Ah, ah, ah, le coup du break salutaire, vous y croyez, vous? Ben en fait, je suis convaincue qu'il faut garder l'oeil ouvert et voir en ces discussions inopinées des tranches de vie, qui alimentent -aussi- la réflexion. Finalement, je n'ai pas perdu mon temps - au delà du plaisir que j'ai pris à m'installer en terrasse, puis m'enfermer dans une salle obscure et converser longuement sur un trottoir sale et gris.

Évidemment, je saoule tout le monde avec MON restau, MES projets, MA vie. Mais j'aime bien la vie des autres, aussi. Du coup, ça prend plus de temps.

D'ailleurs, hier soir, je suis retournée longuement sur le site de ma cafelière préférée (si si), pour relire ses pérégrinations pré-ouverture et me situer, en terme de dates. Et je me suis dit que mon expérience actuelle n'avait finalement rien d'original, tant le créateur d'entreprise vit les mêmes épreuves, quel qu'il soit. La liste de tâches qui n'en finit plus, l'impression de vivre 24 heures sur 24 avec le projet dans la tête, les obstinés qu'il faut convaincre, le forfait du téléphone qui explose à force de coups de fil intempestifs à dix mille interlocuteurs qu'il faut joindre dans la minute, les initiales des organismes et des formulaires qui se mélangent, entre DSV, Cerfa, CFE, Dédé machin et patin couffin...

Oui, cette lecture m'a pris du temps, mais elle m'a aussi apaisée. Car Café Clochette existe, en vrai, depuis maintenant près d'un an, à l'issue d'un parcours mouvementé, parfois chaotique mais jamais insensé.

Ah, j'allais oublier : après une nouvelle matinée à malmener mon forfait téléphonique, la date de signature du compromis a été reculée (c'est l'avocate qui l'a souhaité). Nous signerons donc lundi 5 octobre. Je vois cela comme l'opportunité de peaufiner mes écrits la semaine prochaine. Comme un nouveau répit. D'ailleurs, je vais vous en laisser un aussi, puisque, en bonne mouette qui se respecte, je file à la mer ce week-end. Eh oui, y'en a qui prennent du bon temps (non, je ne culpabilise pas, non je ne culpabilise pas).

Ça m'arrange bien, finalement, cette histoire de break salutaire...

3 commentaires:

  1. T'as pas honte ? (nan, j'déconne - sourire).

    Bises
    L'oiseau

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  2. Ha ha ha ha ! T'es trop marrante sur ce coup là ! Allez, bon week-end la Mouette, bonjour aux vagues !

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  3. Ben oui, on est là, ça existe, youpi ! (mais je suis écarlate d'embarras !)

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