Parfois, au moment où l'on s'y attend le moins, un signe apparaît. Un p'tit truc, qui ne change pas la face du monde, mais qui veut dire beaucoup, à titre personnel.
Vous vous souvenez à quel point j'étais soutenue par mon papa, notamment, depuis le début de mon projet. Je le revois encore à se gratter la tête, le visage encore endormi, le front plissé, me racontant son cauchemar nocturne, celui de m'avoir vue en cuisine, dans mon restau. Ou s'énerver, estimant que je ne faisais pas beaucoup d'efforts pour rester dans ma profession initiale, le journalisme.
J'en riais, parfois jaune, certes. Mine de rien, je m'étais forgé ma petite carapace, montrant de la défiance à chaque fois qu'il dénigrait un peu plus mes intentions.
Eh bien, un petit miracle s'est produit. Oh non, aucune banque ne m'a appelée aujourd'hui pour me confirmer qu'elle allait me financer. Simplement, mon papa si réticent s'est pris au jeu.
La semaine passée, mes parents sont venus à Rennes pour déjeuner au Café Clochette. Je l'ai vécu comme un signe d'encouragement. Bon, mon père a suggéré, devant la cafelière amusée, que je pourrais toujours tenter ma chance en tant que journaliste culinaire, comme une dernière allusion à ma vie d'avant. Mais il a compris, il me semble.
Lorsque, quelques jours plus tard, j'ai informé mes parents du message sur le répondeur, ils ont compati, sincèrement. Et ont réfléchi tout haut à toutes les hypothèses imaginables, pour que je puisse réaliser mon rêve et contrer les avis bancaires.
A vrai dire, je n'étais pas mécontente d'être assise. Parce que là, il y avait de quoi tomber à la renverse.
Pour qui ne connaît pas mon père, cette réaction semblera simplement naturelle. Un parent encourage son enfant, lui vient en aide comme il le peut, parce que c'est, paraît-il, dans l'ordre des choses. Ce revirement paternel est en réalité beaucoup plus complexe et inattendu, et je savoure la chose à sa juste mesure.
Je n'ai pas attendu son aval pour foncer. J'avais rapidement cessé de me justifier. J'en étais arrivée à éviter le sujet, jusqu'à taire la signature du compromis.
Mais voilà qu'il m'offre son oreille compatissante...
.. Sans toutefois réprimer, de temps à autre, une petite moue ou un "pff" un peu circonspect, parce que c'est mon père, parce qu'il s'inquiète, parce qu'il a peur.
Aujourd'hui, mes parents ont rejoint "mon camp", celui de mes proches et moins proches qui me font confiance et qui espèrent une issue heureuse. Cela ne va pas changer le schmilblick, comme je vous le disais. Mais, parce que sommeille en moi - comme en chacun de nous - l'esprit de l'enfant que nous avons tous été, ça me fait simplement du bien.
Et en ce moment, c'est déjà beaucoup.
vendredi 27 novembre 2009
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Tu vois que tout arrive ! Tu réussiras, ça ne fait aucun doute.
RépondreSupprimerBises
L'oiseau
Tiens, nos pères sont (était, pour le mien) taillés dans le même costard....
RépondreSupprimerC'est énorme, ce qui a lieu là, et je esure le pas accompli à sa juste mesure ! comme tu dis, on taille mieux sa route avec l'approbation (même perplexe) des siens que malgré eux, j'en sais quelque chose...!
Profites en pour y puiser de la force, ça va t'être utile !
bonne journée !