mercredi 25 novembre 2009

Un gros shoot

Je vous le disais hier, il y a eu quelques ratés, durant cette semaine. La confirmation, aussi, que ce métier était physique, bien sûr, et que l'on ne pouvait l'exercer en dilettante. Rien de surprenant, donc.

Mais ce qui m'a frappée le plus, c'est, une nouvelle fois, cette sensation de miracle permanent, lorsque le service est fini, que les plats ont été vidés, les clients satisfaits et que vous rangez les dernières assiettes qui traînent encore sur le plan de travail. Samedi soir, d'ailleurs, j'avais bien l'intention d'écrire un post à ce sujet.

Avant un imprévu.

A l'issue du service, j'avais en effet fermé la grille, baissé le store, appelé les chats, avant de m'installer cinq minutes, pour grignoter un morceau, avec ce sentiment jouissif du devoir accompli. J'avais enlevé mes chaussures, tellement mes pieds me faisaient mal, endoloris par les allers-retours permanents de la salle à la cuisine (j'imagine que l'on s'habitue). Et je souriais intérieurement, tant la journée s'était passée au delà de mes espérances.

Le Café Clochette n'avait pas désempli et les sourires en disaient long sur le plaisir que les uns et les autres avaient ressenti à venir se calfeutrer ici, fuyant la météo grise. Je n'avais pas fait de bourde à proprement parler - sinon celle de préparer des aiguillettes de poulet à l'orange en plein coup de feu, le midi, la sauce ne supportant pas d'être réchauffée plus de quelques minutes. Christine, la serveuse chic et choc (sympa, super efficace), n'avait pas montré de signe d'impatience et même toute seule, pour le service du soir, tout avait roulé.

C'était trop beau.

Après mon mini-break, j'étais donc repartie dans le ménage quotidien de la cuisine. Je mets une cocotte sur une étagère. Et là, c'est le drame. Un couvercle en verre glisse et tombe dans un vacarme similaire à un crash de voiture (j'exagère à peine, sérieusement), sortant l'une des chattes de sa torpeur. Je suis donc là, en chaussettes sur le tabouret, avec des morceaux de verre jonchant le sol et je descends doucement pour éviter les éclats. Je nettoie, et puis, d'un coup, je réalise que le verre sur la plaque vitro-céramique n'est pas celui du couvercle.

La plaque est explosée.

Comment dire? On peut évoquer sans excès un grand moment de solitude. Je ne sais pas si c'était le métier qui rentrait, pour le coup, mais plutôt de la maladresse et une malchance qui me poursuit un peu en ce moment.

Je ne peux pas dire que j'ai été très sereine ensuite et, d'ailleurs, j'ai à peine dormi cette nuit-là. Mais aujourd'hui, je veux retenir tout le positif de cette expérience: oui, je me sens capable de tenir ce nouveau rôle, oui, j'ai franchi un nouveau pas dans ce sens. Jusque-là, l'envie me guidait vers ce chemin mais mon parcours me bordurait à mon "statut" de journaliste. Là, j'ai eu la sensation de franchir un cap - le premier, bien sûr, tant il me reste à apprendre. Mais d'entamer de façon concrète ma nouvelle vie.

Même si c'était temporaire, pas dans mon restaurant et que rien n'est acquis.

C'est donc redynamisée que je suis rentrée dimanche soir et que j'ai appuyé sur le bouton du répondeur.

Depuis, c'est un peu la redescente.

A suivre...

5 commentaires:

  1. Ne te laisses pas abattre. Tu y arriveras, tu l'auras, ton café clochette rien qu'à toi. Aies confiance, la Mouette.

    Bises
    L'oiseau

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  2. Bravo! Casser du verre blanc porte bonheur!
    Un grand pas en avant!!!
    Go, Go, Go, Mouette!!
    Un jour , en prenant le café dans ton futur bistrot, je te raconterai ce qu'une mouette a fait sur ma main gauche dans une rue de Trouville et ce qui en a résulté...
    PP

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  3. Courage, courage ! Je t'admire beaucoup autant pour la décision que tu as prise (un vrai changement de vie) que pour ta persévérance !

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  4. Aîe ! la plaque chauffante...gasp ! Bon, ce sont des choses qui arrivent. Et puis on range, on répare, on repart, et la suite s'enchaîne. Ce ne sont pas les MOMENTS noirs qui comptent, mais l'expérience globale. De la casse dans ta vie y en aura d'autre. Mais de vie, tu n'en as qu'une ; raison de plus pour foncer !
    Tu t'en es bien sortie quand même, dis toi ça.
    Tu l'auras ton restau.

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  5. Merci à tous, c'est toujours bon de lire vos encouragements, surtout quand l'espoir s'amoindrit chaque jour un peu plus!!

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