samedi 30 janvier 2010

Des petits secrets

Je ne sais pas vous, mais moi, je me demande parfois quel secret peut cacher la personne avec qui je suis en train de parler. Personne n'y échappe. Comme je suis curieuse de nature, je creuse parfois. Mais comme je suis aussi très bavarde, je peux saisir la réticence des interlocuteurs à se confier à moi. Pourtant, contre toute attente, je peux devenir une tombe.

Ce soir, j'ai vu "City Island", joli film sur les secrets familiaux, dévoilant ainsi toutes les aspérités de personnages a priori lisses. Et j'ai imaginé ce qui se passerait si chacun racontait les choses les plus intimes qu'il garde au fond de lui.

Ce serait un joyeux bordel, en vérité.

On a tous besoin de taire certains événements, certaines pensées, certaines envies ou pulsions. Pas seulement par honte, par respect aussi, par pudeur. Par volonté de ne pas nuire aux autres, ou à soi-même. Même sur ce blog, où j'ai parfois l'impression de me livrer plus que de raison, je ne peux dévoiler certains faits.

Le film s'ouvrait sur Andy Garcia et j'ai dévisagé l'acteur en me demandant d'où je le connaissais. Je veux dire, dans la vraie vie. Non, non, je ne suis pas mytho, George Clooney n'est pas mon voisin de palier et je ne tape pas la discut' à Angelina Jolie dans l'ascenseur. Mais là, le Garcia, j'étais sûre de l'avoir déjà croisé.

Un flash. Février 2000. Je couvre le All Star Game de la NBA, à San Francisco (Golden State, pour les intimes), je suis dans les couloirs de la salle, cherchant à quitter les lieux pour rentrer, après une journée longue et exténuante- quoiqu'excitante. Devant moi, un boulet. Il avance à deux à l'heure. J'essaie de le doubler, par la droite, par la gauche, rien à faire, je n'arrive pas à passer devant et dois me résigner à coller mon pas dans le sien. Il doit le sentir, il se retourne. Tiens, c'est Andy Garcia.

Tiens, c'est Andy Garcia ?

Oui, le nabot qui me barre la route, c'est bien Andy Garcia, l'acteur.

J'étais déçue: il était tout petit. La bonne réaction de base, en somme.

En tout cas, j'ai savouré "City Island" et la prouesse de Dédé (je peux me permettre, après tout, je m'étais montrée tellement patiente ce soir-là). Et j'ai trouvé ça drôlement ironique, quand même. Parce que si j'étais tellement pressée de rentrer à l'époque, c'était entre autres pour y retrouver l'Ex, resté à l'hôtel... Or, personne n'était au courant de sa présence à mes côtés, lors de ce voyage à caractère professionnel, sur la Côte Ouest des Etats-Unis. Et, pendant des années, j'ai gardé ça secret.

Et finalement, on réalise que le silence fait autour de certains événements perd de son sens dès lors qu'il n'y a plus d'enjeu. Et que le temps, toujours lui, a nuancé les petites digressions.

Il y a prescription, en somme.

3 commentaires:

  1. Ton Ex était venu te rejoindre pendant que tu bossais ? Pêché véniel, tu me feras 3 "Avé" et 3 "Pater". Allez en paix, ma fille.

    Bises, la Mouette.
    Thierry

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  2. Mon Ex m'avait accompagnée sur ce déplacement, je sais, dit comme ça, y'a pas mort d'homme mais enfin, ça ne se faisait pas trop... Tu as raison, ce n'était pas si grave, après coup!! Et sinon, pour tes avé et tes pater, vade retro satanas, mon bon monsieur, je ne mange pas de ce pain-là!!! bizz aussi.

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  3. Ah, toutes ces joyeuses petites horreurs bien soigneusement dissimulées....comme tu dis, heureusement !

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