Même si j'ai caressé un temps (lointain!) l'espoir d'écrire pour une revue de cinéma, je ne vais pas me transformer du jour au lendemain en chroniqueuse du 7e art. Non, sans aucune prétention, je voulais juste rebondir sur le thème d'un film - Mr Nobody - que j'ai vu ce soir.
Les choix que la vie nous impose et les multiples possibilités qui en découlent.
Tout ça est narré dans un joyeux bazar, parfois poétique, parfois lugubre, avec l'impression de rentrer, parfois, au tréfonds de notre conscience et de vivre sur grand écran un peu de ce qui anime nos rêves nocturnes. A vrai dire, je suis sortie de la séance un rien chamboulée.
J'ai conscience du caractère vain des regrets. "Et si j'avais fait ça..." "Et si j'avais dit ça..." Et si ma tante en avait, ajouterait le gros lourdaud du coin, bref, vous connaissez le refrain. La vie est une somme de choix qui se présentent à nous, que l'on décide de prendre, ou pas, voilà un bon poncif, me direz-vous. N'empêche, ça ne vous arrive jamais, de penser à la vie que vous pourriez mener - pas forcément meilleure, pas forcément pire, mais différente, inévitablement - si, à tel moment, vous aviez pris une autre option?
Je pense parfois à ce qui ce serait passé si, au lieu de croire aux chimères d'un amoureux italien fou et alcoolique, j'avais regardé autour de moi, et vu le jeune homme qui me tendait une perche - lui qui me semblait tellement plus fade que mon héros d'alors. Ou cédé aux histoires sans lendemain qui s'offraient à moi, au lieu de vivre avec gravité une passion à l'issue désastreuse.
Je pense à la femme que je serais devenue si j'avais contré plus tôt l'insidieuse anorexie qui s'est installée dans mon adolescence, cédant ensuite sa place à une boulimie destructrice qui aura, elle aussi, laissé des plaies.
Je pense à la journaliste que j'aurais pu être, si j'étais restée à La Voix du Nord, et à la vie que j'aurais mené à Lille plutôt qu'ici.
Je pense à l'expatriée que j'aurais pu devenir, si j'étais allée au bout de mes envies new-yorkaises.
Je pense à la lassitude qui m'aurait définitivement envahie, si j'avais continué de travailler dans ce magazine que je rêvais tellement d'intégrer.
Je pense à la marmaille que je pourrais avoir, si je m'étais écoutée, aux week-ends en famille que j'aurais pu passer, au confort de la vie de couple, si je n'avais décidé, un jour, de renoncer à cette vie toute tracée par pur besoin d'indépendance et de liberté.
Et pour supporter mon reflet dans le miroir, aussi.
Je pense à ces vies, à ce destin, pas meilleur. Pas pire. Seulement différent. Voilà pourquoi je ne regrette rien. Nous avons mille possibilités qui s'offrent à nous. Ce sont nos convictions les plus profondes, cette volonté de ne pas se mentir à soi-même, qui tracent notre chemin. Et qui font de nous ce que nous sommes.
Pas meilleur, pas pire que dans une autre vie. Seulement riche de ces expériences, heureuses ou pas.
jeudi 21 janvier 2010
Les possibilités d'une vie
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Oui, mille choix se présentent sur notre chemin. Oui, nous sommes riches de nos choix et de nos expériences. Mais parfois la vie se charge de décider pour nous et nous devons bon gré mal gré l'accepter.
RépondreSupprimerEuh... je ne me sens pas visé par le "gros lourdeau du coin" :))
Bises
L'oiseau
D'ac ; tant que notre vie nous ressemble, ça va. Le reste, c'est pure spéculation, donc à quoi bon ?
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